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Ces femmes qui ont donné de la voix et ouvert des voies en 2017

En 2017, elles ont fait bouger les lignes, elles ont réalisé des exploits, ont été des exemples inspirants. Hommage à toutes celles qui ont particulièrement marqué la rédaction de madmoiZelle au cours des 12 derniers mois !

Publié le 29 décembre 2017

Hommage.

Hommage à toutes celles qui font bouger les lignes, à leur échelle, à leur niveau, dans leur communauté, avec leur art, avec leur voix, avec leurs bras, avec tous les moyens dont elles disposent et ceux qu’elles vont chercher plus loin.

Tous les super-héros n’ont pas de cape, toutes les batailles ne provoquent pas des champs de ruines, toutes les victoires ne sont pas célébrées par des trophées. Mais toutes ces batailles comptent, et toutes ces victoires contribuent à faire avancer le front de l’égalité.

Toutes les femmes de cette sélection très subjective et pas du tout exhaustive ont au moins ce point commun : elles font bouger les lignes, elles font avancer le front.

Elles luttent contre les complexes, contre les violences, contre le harcèlement, contre les oppressions. Elles oeuvrent pour l’égalité, pour la tolérance, pour le respect, pour la fraternité — et la sororité, cela va de soi.

Elles ne sont pas toutes dans cette rétrospective, sinon, elle n’en finirait pas. Parce que c’est encore ça la meilleure nouvelle de cette fin d’année 2017 : le monde est en train de changer, le féminisme est en train de progresser dans les consciences, dans les mentalités, dans les discours, dans les actions, dans les projets.

Les héroïnes sans cape et sans pouvoirs magiques sont de plus en plus nombreuses, et elles parlent de plus en plus fort.

Hommage à celles qui ont donné de la voix en 2017, parfois très fort, parfois tout doucement, à travers leur art, en tendant le micro, en prenant la parole.

Si « féminisme » est le mot que l’on retiendra de l’année 2017, c’est grâce à elles, c’est grâce à vous. Alors hommage à vous, nos éclaireuses, nos pionnières, nos exemples et nos inspirations : vous êtes celles que l’on retiendra de 2017 !

Sur le ring, dans l’arène, sur tous les fronts

Hommage à celles qui ont pris la lumière, la parole, parfois aussi des coups, et qui sont restées debout.

Tarana Burke, à l’origine de #MeToo, et toutes celles qui ont « brisé le silence »

La fin de cette année 2017 a été marquée par une réelle prise de conscience du grand public de l’ampleur des violences sexuelles et sexistes.

De nombreuses personnes ont pris d’assaut les réseaux sociaux à coup de hashtags tels que #MeToo, et ont incroyablement contribué à une évolution des mentalités : clairement, parler de viol en cette fin d’année 2017 n’est pas la même chose que de parler de viol au début de cette même année.

La déflagration est telle que le magazine Time a dédié le titre de « Person of the Year » à toutes celles et ceux qui ont pris la parole pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes : les personnes qui ont brisé le silence.

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L’affaire Harvey Weinstein aura marqué un tournant dans l’année 2017, et ses répercussions ne font que commencer. Et pour ça, toutes ces personnes, des plus célèbres aux plus anonymes, qui ont contribué à ce mouvement, méritent d’être remerciées et de figurer dans cette rétrospective.

Et celle qui a été à l’origine du hashtag #MeToo s’appelle Tarana Burke.

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Avant Twitter et avant les hashtags, Tarana Burke luttait déjà contre les violences sexuelles : elle a fondé en 2007 l’association Just Be Inc, qui aide les victimes, et a donné à son mouvement un nom. Me too (Moi aussi).

Le 31 décembre 2017, c’est elle qui pressera le bouton déclenchant la fameuse sphère du Nouvel An, à Times Square, au cœur de New York !

L’activiste a commenté l’annonce :

« Je suis ravie d’être intégrée dans ce moment très spécial. Je pense qu’il est pertinent d’honorer le mouvement Me Too au moment où nous clôturons une année historique, et posons nos jalons pour 2018.»

Oui, en 2017, nous toutes, nous avons posé un jalon important : la honte a changé de camp.

À lire aussi : « Je suis une de plus » : elles tombent le masque de la honte et du tabou grâce à #MeToo

Sandrine Rousseau, « Parler » contre la honte et l’impuissance

En France aussi, la parole des femmes a résonné. En octobre, Sandrine Rousseau était invitée à On n’est pas couchés dans le cadre de la sortie du livre Parler, contre les agressions sexuelles.

Elle est, entre autres, l’une des femmes politiques ayant porté plainte contre Denis Baupin pour agression sexuelle, en 2016.

Sur le plateau s’est joué un micro-drame plein de larmes, entre Sandrine Rousseau et Christine Angot, deux victimes ayant des visions diamétralement opposées de la lutte contre les violences sexuelles.

https://www.youtube.com/watch?v=ne6DS_h9nwI

La séquence est dure, mais aussi virale, et a eu le mérite de faire connaître au plus grand nombre Sandrine Rousseau et son combat.

Elle a également créé l’association Parler, visant à aider les victimes en leur donnant un espace d’expression, en mettant en contact les victimes d’un même agresseur, et souligné que « les hommes sont légitimes à parler des violences faites aux femmes », qu’ils peuvent agir plutôt que de les laisser se débrouiller seules.

Espérons que des femmes comme Sandrine Rousseau permettent aux futures politiciennes de demain de n’être plus en danger à cause de leur genre, et de jouer à armes égales avec les hommes.

Marlène Schiappa, « militante laïque et féministe »

Marlène Schiappa n’a pas attendu d’être nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour mettre son énergie au service des droits des femmes.

Beaucoup d’encre a coulé sur ses écrits humoristiques et érotiques, mais on a peu rappelé ses travaux sur la culture du viol. Cette ministre est jeune, mais elle n’est pas novice pour autant.

Elle s’exprime avec franchise, rigueur et précision, par exemple lorsqu’elle expose ses motivations en faveur d’une loi contre le harcèlement de rue. Ici, face à la caméra de Brut, elle jongle habilement entre humour et fermeté, sans transiger sur le fond.

Si je la cite dans cette rétrospective, c’est en particulier pour sa prise de position claire sur la laïcité. Le 8 décembre 2017, Marlène Schiappa recevait le prix spécial de la laïcité, décerné par le Grand Orient de France. À cette occasion, la ministre a prononcé un discours dont Marianne cite les meilleurs extraits :

« Les institutions religieuses ne doivent obliger aucune femme, nulle part, jamais, à rien. »

Ce discours est on ne peut plus clair sur la position que Marlène Schiappa entend défendre : aucune religion ne doit servir d’excuse pour entraver les droits des femmes. Les lois de la République, et notamment son principe d’égalité entre tous les individus, doivent prévaloir sur l’ensemble de son territoire :

« Nous devons empêcher qu’au nom de la religion, on interdise dans la République française, à des garçons et des filles de se tenir la main à l’école, qu’on arrange des mariages, qu’on empêche des femmes de disposer librement de leur corps en culpabilisant le recours à l’IVG, qu’on séquestre des jeunes filles, qu’on enferme des corps dans des grilles de tissu. »

La culpabilisation du recours à l’IVG, pour ne parler que de ça, est d’ailleurs toujours en vogue, en 2017. Oui, absolument : en France, en politique, sur Internet, par des mobilisations citoyennes.

À lire aussi : À 2h de Paris, pour un avortement, on risque toujours la prison à vie

Elizabeth Warren, ode à la persistance devenue le mème féministe #ShePersisted

Direction les États-Unis, pour qui l’année 2017 aura été la première année de mandat de Donald Trump. Autant écrire directement que les féministes ne savaient plus où donner de la tête, tant les provocations misogynes du Président américain furent nombreuses, parfois triviales, souvent graves.

Big up à toutes celles qui sont entrées en résistance, dans un État fédéral qui n’est pas encore celui de la glaçante dystopie The Handmaid’s Tale, mais qui par moment, y ressemble dangereusement.

À lire aussi : Kristen Stewart est « so gay » et se fiche bien d’être appréciée par Trump

Elizabeth Warren est une sénatrice américaine. Le 7 février 2017, alors que Jeff Sessions allait être confirmé au poste de procureur général des États-Unis, elle a tenté de lire une lettre au Sénat pour décourager cette nomination.

La lecture de la lettre, écrite en 1986 par Coretta Scott King, déjà pour s’opposer à nomination de ce même Jeff Sessions, n’a pas pu être terminée.

En tous cas pas immédiatement, puisque la sénatrice a été interrompue par Mitch McConnell, leader de la majorité du Sénat, d’un péremptoire « elle a été prévenue, on lui a expliqué pourquoi, néanmoins elle a persisté ».

À lire aussi : #ShePersisted, ou quand une remarque condescendante devient un mème féministe

La phrase a rapidement trouvé un écho sur les réseaux sociaux, où de nombreux hommages ont été rendus à celles qui « néanmoins, ont persisté », une phrase qui fait désormais office de mème féministe.

C’est également sur Internet que la lecture d’Elizabeth Warren a trouvé son salut, puisque la vidéo de sa lecture a été visionnée plus de treize millions de fois.

Saffiyah Khan et Saira Zafar, debout contre l’extrême droite

Le 8 avril dernier, une manifestation d’extrême droite a lieu à Birmingham. Alors qu’elle passe dans les parages, Saffiyah Khan s’interpose pour défendre une jeune femme voilée, agressée par des manifestants.

Quelques minutes plus tard, une photo est prise d’elle, très calme face à un manifestant visiblement agressif.

La photo fait le tour d’Internet, et les deux femmes deviennent symbole du message de tolérance et de respect qu’elles défendent.

À lire aussi : Des suffragettes à Saffiyah Khan défiant l’extrême-droite, tour d’horizon de ces femmes devenues des icônes

Muzoon Almellehan, pour son courage et son exemplarité

Muzoon Almellehan est une jeune réfugiée syrienne. En fuyant la Syrie, elle s’est retrouvée dans le camp de Za’atari en Jordanie, en ayant emporté… ses livres scolaires.

Elle y a milité aux côtés d’organisations pour que les enfants continuent de s’éduquer, malgré la situation d’urgence.

Et au fur et à mesure, elle est devenue un symbole de cette lutte, un symbole tellement important qu’elle a été nommée en juin 2017 ambassadrice de l’UNICEF.

Elle est la plus jeune à avoir été nommée à ce poste, et elle continue donc de militer pour l’éducation et les droits des enfants, alors qu’elle vit désormais à Newcastle.

Toutes les batailles ne se livrent pas dans l’arène politique

Hommage à celles qui mènent les leurs dans la vie quotidienne, sur la scène des théâtres, derrière ou devant la caméra, sous leur plume, dans les rues, dans les médias.

Sophia Aram, l’intrépide fossoyeuse du silence

Sophia Aram est une comédienne, humoriste, autrice, animatrice de radio et de télé. Vous pouvez la retrouver le lundi matin sur France Inter.

Elle y livre une chronique sans concession, souvent engagée, sans prendre des pincettes, quitte à froisser des egos.

Ses faits d’armes, en 2017 ? Une prise de position constante et ferme contre l’influence politique des religions sur les droits des femmes.

C’est elle qui interpelle les intégristes religieux de tous bords lorsque #BalanceTonPorc se concentrait davantage sur les milieux professionnels laïcs.

Elle est l’une des rares voix médiatisées à prendre ouvertement et fermement la défense de Henda Ayari : celle qui accuse Tariq Ramadan de viol après avoir porté plainte essuie alors de violentes vagues de menaces, de harcèlement.

Sur France Inter, Sophia Aram célèbre la mort du silence, qu’on ne regrettera pas.

On ne l’aurait pas mieux dit.

Marion Séclin, d’égérie féministe haïe à championne de France

En 2016, Marion Séclin était devenue « l’égérie féministe à haïr, en 2 vidéos». En 2017, elle nous livre la conclusion de cette bataille contre le cyber-harcèlement.

C’est sur la scène de l’événement TEDxChampsÉlyséesWomen, excusez du peu, que Marion revient sur son histoire.

Elle raconte les effets des commentaires haineux, les mécanismes qui amènent à la dé-responsabilisation collective, et donne des pistes de solutions.

Il suffit de jeter un oeil aux commentaires sous la vidéo pour se rendre compte de l’actualité du sujet.

Marion Séclin est devenue un exemple pour toutes celles d’entre vous qui se disent « je veux défendre mes idées mais j’ai peur des représailles en ligne » : il est possible de prendre une telle avalanche de haine sur la tête, et d’en ressortir encore plus forte.

Pensez à mettre des pouces bleus et des coms cool sur les vidéos que vous aimez et surtout, merci Marion pour cette inspiration !

À lire aussi : Échantillon du cyber-harcèlement vécu par Marion Séclin, en 295 commentaires

Léa Bordier, le pouvoir des émotions

Léa Bordier est l’ancienne responsable du pôle vidéo de madmoiZelle. Elle a porté la chaîne YouTube de quelques dizaines de milliers à plus de 300 000 abonné·es, formé et intégré les différentes vidéastes passées par la rédac. Fin 2016, elle a pris son envol pour d’autres aventures.

Si vous lisez madmoiZelle, vous en avez forcément entendu parler. Elle a consacré une partie de l’année à la réalisation d’un documentaire pour Les Internettes, un collectif dédié à la promotion des femmes sur YouTube.

Avec Lisa Miquet, Léa Bordier co-réalise Elles prennent la parole, un film centré sur les youtubeuses et leurs expériences en ligne.

Entre deux vidéos d’actualité, comme celle qu’elle a réalisée dans le mouvement #MeToo, Léa Bordier s’est surtout distinguée en 2017 pour sa série décomplexante, Cher Corps.

Elle y donne la parole à des femmes, qui abordent leur rapport à leur corps, leurs complexes ou l’absence de ces derniers, leur manière de gérer les réactions des autres à leur propre apparence physique…

Leurs mots aident à déculpabiliser, à se réconcilier avec soi-même, et ça fait un bien fou. 

Quelques minutes de vidéo pour vous, mais des vagues de feel good et de sororité pour toutes celles et ceux que cette série touche.

Voici Léa Bordier en interview pour l’une de ses rares apparitions face caméra !

https://youtu.be/lCYfl9Cs5nc

Élise Lucet, les sujets qui fâchent et les questions qui tachent

Élise Lucet est l’animatrice préférée des Français en 2017, et personne ne s’en étonnera. La taulière de Cash Investigation a réussi, à la tête de son équipe, à rendre le journalisme d’investigation spectaculaire et efficace.

L’émission bat des records d’audience, notamment celle consacrée aux conditions de travail. En entretien chez C à vous, Élise Lucet a expliqué que les entreprises ont peur de voir débarquer les journalistes de Cash Investigation dans leurs locaux.

Elle le disait en entretien au Parisien : « Les Français veulent de la transparence ». Et les questions sans concession que la journaliste pose dans les enquêtes de Cash Investigation entachent bien des réputations, préservées par l’opacité des grands groupes.

Élise Lucet et toute son équipe dépoussièrent le journalisme d’enquête, et pour ça, bravo, et merci !

Charlotte Pudlowski et Melissa Bounoua, derrière le micro, devant les commandes

Tout le monde le dit (enfin) : les podcasts, c’est l’avenir ! L’Internet francophone se remplit de milliers de voix qui bruissent dans vos écouteurs, dont bien sûr les podcasts madmoiZelle.

Parmi ces nombreuses émissions, il y a Transfert, un podcast de Slate France qui donne la parole à des inconnus et inconnues racontant une histoire vraie : la leur.

Un mec obsédé par ses voisins, un voyage en Inde lourd de conséquences, la relation complexe entre une fille et son père, les mots vacillants d’un homme abusé sexuellement dans son enfance…

Les épisodes de Transfert se suivent et ne se ressemblent pas, mais ils ont tous pour rédactrice en chef Charlotte Pudlowski, à l’origine du podcast.

Elle s’est à présent lancée dans le grand bain de l’entrepreneuriat, en compagnie de Melissa Bounoua (déjà membre de Studio 404).

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Charlotte Pudlowski et Melissa Bounoua

Les deux femmes ont quitté Slate pour lancer leur société de podcasts, Louie Media, qui reprendra notamment Transfert.

Rendez-vous en 2018 pour voir ce que ça donne ! En attendant, vous pouvez écouter Charlotte Pudlowski vous parler de son parcours dans le super podcast Nouvelle École.

Lauren Bastide fait parler La Poudre, et met en lumière les femmes d’aujourd’hui

Bon, techniquement, le podcast La Poudre a été lancé en décembre 2016, mais ce n’était que le début. Pendant toute cette année 2017, La Poudre a donné la parole à des femmes inspirantes.

Qu’elles soient artistes, activistes ou politiques, les invitées de Lauren Bastide sont reçues dans l’intimité d’un face à face, pour une discussion à cœur ouvert.

À lire aussi : C’est ça qu’on aime, épisode 7 — Gaël Faye, Dumpster Diving et La Poudre

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J’ai été passionnée par leurs histoires : de Pénélope Bagieu à Najat Vallaud-Belkacem en passant par Juliette Armanet ou encore Houda Benyamina.

Donc merci à Lauren Bastide d’avoir développé cette initiative et le succès de ce podcast montre à quel point il était attendu et nécessaire.

Ici Louise. Je voudrais ajouter un shout out à Siham Jibril, l’animatrice du podcast Générations XX, qui laisse la place à des femmes entrepreneures. Elles y racontent leurs parcours et leurs évolutions.

Taous Merakchi, alias Jack Parker, dans l’art des règles

En 2015, Taous Merakchi, plus connue sur madmoiZelle par son pseudonyme « Jack Parker », a lancé son blog Passion Menstrues. Elle y abordait sous tous les angles les sujets tournant autour des règles.

Mais en cette année 2017, elle a fait plus loin, plus fort, en publiant tout un ouvrage sur les menstrues, contre le tabou : Le grand mystère des règles.

Elle y déglingue les clichés, y rassure les plus inquiètes d’entre nous, fait tout ça dans la pédagogie pour que les plus novices ne soient pas largué·es.

Dans la foulée, elle donne une vraie visibilité au sujet des règles en prenant la parole dans l’émission de Jean Jacques Bourdin sur RMC. Un passage à la radio qui lui vaudra par la suite d’être harcelée par une armée de trolls. Elle en a vu d’autres…

Pour être passée au dessus de tout ça et pour contribuer toujours à briser le tabou des règles, BIG UP TAOUS !

Sophie-Marie Larrouy, la grande sœur qu’on aurait aimé avoir

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Difficile de parler de Sophie-Marie Larrouy sans vouloir écrire un roman sur cette personne tellement elle déchire tout. SML (pour les intimes) a sorti son premier roman cette année, il s’appelle L’Art de la Guerre 2.

Je ne sais pas si tu connais le premier volume de L’Art de La Guerre, mais il a été écrit par un certain Sun Tzu aux alentours du VIème siècle avant Jésus Christ.

C’est un livre qui parle de stratégies militaires… alors SML s’est dit qu’elle allait faire la mise à jour, version 2017 : parce que nos guerres ont changé, et que les plans de batailles d’hier ne correspondent plus aux chantiers d’aujourd’hui.

Ce livre, c’est l’histoire de ta vie — surtout si t’es une meuf. C’est les détails de la vie que t’avais pas remarqués et qui te paraissent évidents quand c’est Sophie-Marie qui les met sur papier.

C’est l’histoire de SML, et en même temps elle est universelle.

À écouter : notre podcast « Sois gentille, dis merci, fais un bisou ! » inauguré par Sophie-Marie Larrouy

Emma, la pédagogie féministe du quotidien

Au printemps, une BD a envahi nos timelines et a énormément fait réagir. Son thème ? La charge mentale. Son auteure ? Emma.charge-mentale-taches-menageres

La charge mentale, pour résumer, c’est le fait que non seulement les femmes accomplissent davantage de tâches ménagères que les hommes, mais en plus, elles y pensent davantage aussi.

La BD d’Emma expliquait simplement le concept et elle a eu le mérite de mettre le sujet en avant. Résultat : une discussion est née ! Bravo Emma, qui a permis à tant de personnes d’aborder le sujet !

Vous pouvez la suivre sur Facebook ou sur son site officiel.

Celles qui dédramatisent les poils, Léa Castor, Arvida Bystroöm, et Morgan Mikena

2017, l’année de la démocratisation du poil au féminin ? Si je ne suis pas sûre qu’on peut aller aussi loin, je suis néanmoins convaincue que certaines ont largement fait avancer la réflexion sur ce sujet tout au cours de l’année.

On peut penser par exemple à Morgan Mikena, une instagrammeuse qui a cessé de s’épiler il y a un an et a raconté tout ça dans une vidéo, ou encore à Arvida Bystroöm, la mannequin aux jambes poilues ayant posé pour adidas – et qui a subi un harcèlement en ligne allant jusqu’aux menaces de viol pour cela.

Oui, pour des poils dans une publicité. Je sais…

C’est dire s’il en faut du courage pour s’afficher comme ça, et à ce titre, notre super graphiste-illustratrice Léa Castor

mérite largement sa place ici !

Elle aussi a arrêté de s’épiler, et contribue à changer les mentalités sur le sujet en en faisant des strips dessinés, avant et après l’été, mais aussi une vidéo !

De l’ombre à la lumière, devant et derrière les objectifs

Hommage à celles qui montrent l’exemple, font des trucs, kiffent, partagent, envers et contre les rageux ❤️

Parce que toutes les héroïnes du quotidien ne sont pas en mission pour changer le monde : parfois, elles se contentent d’incarner les modèles qui manquent aux autres pour pouvoir se projeter.

Amandine Gay a mis les voix en lumière

Amandine Gay est comédienne et réalisatrice. C’est à elle que l’on doit, en 2016, le documentaire Ouvrir La Voix, lancé sur Kickstarter et réalisé avec peu de moyens, mais beaucoup de détermination.

L’objectif du documentaire était de donner la parole aux femmes noires mais aussi d’apporter un regard sur le racisme et le sexisme intériorisés auxquels sont trop souvent confrontées celles qui cumulent la double difficulté d’être à la fois une femme et noire.

Amandine Gay figurait déjà dans notre top des 29 femmes qu’on retiendra de 2016, et si elle est à nouveau dans notre sélection 2017, c’est parce qu’Ouvrir la voix a fait son chemin jusqu’aux salles de cinéma. Et les critiques sont dithyrambiques. Qui en avait douté ?

Angèle démarre sa carrière sur les chapeaux de roues

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Angèle a sorti son premier morceau en novembre cette année, il s’appelle La Loi de Murphy et il a fait un car-ton.

Avant même de sortir ce titre, elle faisait déjà les premières parties du rappeur Damso et d’Ibeyi. Qui fait des premières parties avant même d’avoir sorti sa musique ? Personne à part elle !

En plus, c’est Charlotte Abramow qui a réalisé son premier clip. À l’heure où j’écris ces lignes, il comptabilise près de 3 millions de vues. Il faut croire que le talent est une affaire de famille : Angèle est la sœur du rappeur belge Roméo Elvis, qui a également été révélé cette année.

BOO-YAH ! Respect, Angèle !

Glamouze, la révélation humour sur YouTube

Chaque année apporte son lot de jeunes talents, surtout sur YouTube, où de nouveaux vidéastes fleurissent quotidiennent. Parmi celles qu’on retiendra de 2017, il y a le duo de Glamouze !

Les comédiennes ont su s’emparer de tous les codes qui font aujourd’hui les belles heures des vidéos sur Internet pour les détourner avec leur humour piquant et complètement absurde.

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De routine en lookbook, en passant par les Get ready with me, et même l’ASMR, Alison et Camille ont su nous tordre le bide de rire et ont toute leur place dans cette rétrospective !

Alaska Moto Girl, aventurière contre tout guerrier (surtout les gros cons macho)

Au rayon des filles badass, je tiens à rendre hommage à Nikki Misurelli aka Alaska Moto Girl.

Vous savez, son mec voulait partir voyager à moto, de l’Alaska à l’Argentine, et lorsqu’elle lui a exprimé son souhait de venir, il lui a répondu que « c’était un truc de mecs » et « qu’elle ne pourrait probablement pas gérer ça ».

Comme elle n’était pas d’accord, elle l’a tout bonnement planté là, et elle est partie voyager seule. À moto. Et elle est devenue un nouveau rôle modèle pour toutes les meufs qui rêvent de voyager !

Antsa & Mendrika, de leur salon à l’AccorHotels Arena

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L’histoire d’Antsa et Mendrika est certainement l’une des plus belles de l’année !

Les deux sœurs postaient des vidéos tournées dans leur salon jusqu’à ce qu’un mashup de Vianney soit repéré par l’artiste lui-même. Il les a alors invitées à venir chanter sur une scène immense à ses côtés.

Tandis qu’elles peaufinaient leur premier album, elles se sont aussi retrouvées à faire la première partie de Vincent Niclo dans la salle mythique de l’Olympia, et de Kids United à l’AccorHotels Arena.

Il n’y a plus qu’à leur souhaiter de revenir très bientôt dans ces salles de prestige, pour être cette fois-ci les stars du show ! Rendez-vous en janvier pour découvrir leur tout premier single.

Noa Jansma, harcelée sachant troller

Noa Jansma est une jeune étudiante néerlandaise, qui a ouvert un compte Instagram un peu spécial. Pendant un mois, elle a posté les selfies qu’elle prenait avec… ses harceleurs de rue.

Une façon de montrer l’ampleur du phénomène et de révéler le fait que toutes les sphères sociales peuvent être le théâtre du harcèlement de rue. Et surtout, que certains harceleurs n’ont absolument pas honte, puisqu’ils ont tendance à poser plutôt fièrement pour la photo…

Big up à sa manière de transformer de la merde en action de sensibilisation (et à cette mine blasée qui contraste à merveille avec les sourires des harceleurs) !

À lire aussi : Un mois de selfies avec ses harceleurs de rue, l’étonnante expérience d’une étudiante

Bulledop, booktubeuse entrepreneuse

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Bulledop sévit sur YouTube, et elle est l’une des booktubeuses francophones les plus populaires ! À tel point que France 2 l’a contactée cette année pour qu’elle vienne donner tous ses conseils dans l’émission C’est au programme !

Parce que 2017 est décidément une belle année dans la carrière de Bulledop, elle a également sorti son propre coffret pour réaliser un Bullet journal.

À l’heure où vous lisez ces lignes, elle parcourt la France entière pour aller à la rencontre de ses abonné·es et maintenant lectrices et lecteurs.

Vivement 2018 qu’on sache ce qu’elle sortira de nouveau de son chapeau !

Aranya Johar, slameuse féministe inspirée et inspirante

Aranya Johar est une jeune indienne, poétesse et slameuse, qui s’est révélée à travers son texte A Brown Girl’s guide to gender, publié à l’occasion du 8 mars.

Dans ce slam, elle décrit le sexisme ambiant, la harcèlement constant, la sexualisation envahissante dans sa vie de jeune indienne.

Ses mots résonnent bien au-delà des frontières indiennes, et il en est de même concernant son morceau A Brown Girl’s guide to beauty, dans lequel elle s’élève contre les injonctions contradictoires qui lui sont faites sur son apparence physique.

À lire aussi : Aranya Johar, la jeune poétesse indienne engagée qui force l’admiration

Pomme, un premier album magistral

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Cela fait un petit moment que l’on suit Pomme (sa première session acoustique chez nous remontait à janvier 2016). Quand on a appris la sortie de son premier album en octobre 2017, c’était le feu d’artifice de joie !

À peu près, comme il s’appelle, est plus qu’à la hauteur des attentes que l’on pouvait avoir. On retrouve parfaitement l’univers de Pomme, et il offre un délicat moment d’impertinence musicale, qui sait aussi toucher par sa mélancolie.

L.E.J., une Victoire triomphale

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Un des moments de l’année marqué par la joie, la fierté a été offert cette année par Lucie, Élisa et Juliette, le trio pétillant L.E.J.

Nommées dans la catégorie Révélation scène des Victoires de la musique face à Broken Back et Minuit, elles ont remporté le prix avec beaucoup d’émotion !

À lire aussi : Pourquoi j’avais tort de détester L.E.J, et comment je l’ai compris

L’équipe de France de handball, sur le toit du monde

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L’Équipe de France de handball s’est imposée face à la Norvège pour devenir championne du monde le 17 décembre 2017, ajoutant ainsi une seconde étoile sur leurs maillots. Grosse fierté collective, en cette fin d’année !

Lola Dubini, révélation télé et artiste engagée

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On connaissait la Lola Dubini chanteuse, à la voix aussi puissante que délicate. On connaissait la Lola Dubini vidéaste, qui faisait rayonner son sourire et sa bonne humeur à travers ses vidéos.

Cette année 2017 marquera la découverte d’une Lola Dubini présentatrice télé dans la Nouvelle Star, et la Lola Dubini engagée pour la bonne cause : contre le harcèlement scolaire, par exemple, ou encore en faveur des actions de l’UNICEF.

La classe !

Julia Ducournau, Garance Marillier et Ella Rumpf, les trois femmes de GRAVE

Grave est sans doute l’un de nos films coups de coeur de 2017 — la preuve, on en avait été partenaires à sa sortie ! Grave se démarque aussi par le fait que les interprètes de ses personnages féminins, Garance Marillier en tête, brillent de mille feux à l’écran.

À lire aussi : Vous allez adorer « Grave », le savoureux film de genre signé Julia Ducournau

Il faut dire qu’elles peuvent s’appuyer sur le talent de leur réalisatrice, Julia Ducournau, qui signe là son premier long-métrage, et quelle bombe !

Résultat : les trois jeunes à l’écran sont présélectionnées pour les César 2018, dans la catégorie meilleur espoir féminin (Garance Marillier et Ella Rumpf) et masculin (Rabah Nait Oufella). Bravo !

Sur les podiums et sous les projecteurs

Hommage à celles qui mettent leur notoriété, leur pouvoir et leur voix au service des autres, pour passer des messages, inspirer, empouvoirer, libérer, et contribuer à un monde meilleur.

Serena Williams, la grande dame des courts

En 2017, le palmarès de Serena Williams est très, très limité : elle n’a disputé que deux tournois.

Bilan ? Une défaite au 2ème tour du tournoi d’Auckland, et une victoire à l’Open d’Australie. Oui, une 23ème victoire lors d’un tournoi du Grand Chelem, faisant d’elle la joueuse de tennis la plus titrée de l’histoire.

Chez les hommes, c’est toujours Roger Federer qui détient le record de victoires en Grand Chelem : 19. Pour info.

En 2017, Serena Williams est donc devenue championne de tennis la plus titrée en Grand Chelem, ET elle a eu une petite fille. La tenniswoman américaine a remporté l’Open d’Australie alors qu’elle était enceinte.

Pendant sa grossesse, Serena Williams a mis à profit le temps qu’elle ne passait plus sur les courts de tennis à faire rayonner sa badass-attitude sur tous les réseaux.

Quelque chose me dit qu’elle n’a pas fini d’incarner un modèle de réussite profondément inspirant.

Millie Bobby Brown, engagée contre le harcèlement

Millie Bobby Brown, c’est la jeune Eleven de la série phénomène Stranger Things. Du haut de ses 13 ans, elle s’engage déjà dans des causes comme celle de la lutte contre le harcèlement — que ce soit à l’école ou en ligne.

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Elle a notamment pris du temps pour répondre à certains messages qu’elle recevait et prodiguer des conseils aux personnes qui en avaient besoin.

À lire aussi : Millie Bobby Brown (Stranger Things) renouvelle son engagement contre le harcèlement

Nicki Minaj, rappeuse au flow très généreux

Nicki Minaj est bien connue pour être LA rappeuse américaine au flow irréprochable, et pour proposer des clips plus sulfureux les uns que les autres.

Cette année, elle a révélé une facette joueuse et généreuse de sa personnalité. Alors qu’elle se réjouissait sur Twitter d’avoir les moyens d’inviter des fans du monde entier sur sa tournée, elle a pris au pied de la lettre le tweet d’un de ses abonnés qui lui demandait si elle pouvait lui payer ses frais d’université.

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Et elle ne s’est pas arrêtée là, puisqu’après avoir lancé un concours sur ses réseaux sociaux, elle a effectivement procédé à quelques virements pour aider à financer les études de ses fans !

Coucou les détracteurs : on peut être une femme sexy, faire du hip hop, et s’engager pour l’éducation. Bisou.

À lire aussi : Cinq leçons que Nicki Minaj m’a enseignées

Rihanna célèbre la beauté au pluriel, à travers 40 nuances de peaux

En 2017, Rihanna a lancé sa propre marque de cosmétiques. Sa particularité ? Elle contient 40 nuances de fond de teint. Pourquoi c’est révolutionnaire ?

Parce qu’avant l’existence de cette collection Fenty Beauty, les peaux blanches avaient l’embarras du choix pour trouver un produit adapté à la couleur de leur teint. Les autres peaux, beaucoup moins…

À travers cette collection de produits de beauté aux multiples nuances, Rihanna fait un petit pas dans la cosmétique, mais un grand pas dans la tolérance : il n’y a aucune raison d’offrir aux peaux blanches plus de choix qu’à toutes les autres.

Regardez cette pub de toute beauté. Ou plutôt, de toutes beautés.

À lire aussi : La réponse impeccable de Rihanna aux haters qui critiquent son poids

Les candidates de Miss Pérou, aux mensurations d’enfer

Elles ne sont pas celles que vous croyez. En 2017, les candidates à l’élection de Miss Pérou ont sublimé leur quart d’heure de gloire. 

Au micro du podium, alors qu’elles devaient annoncer leurs mensurations, les candidates ont préféré donner les chiffres effarants des violences faites aux femmes. 

À lire aussi : Les candidates au titre de Miss Pérou s’engagent contre les violences sexistes et sexuelles

C’est bien joli les concours de beauté, mais faudrait pas qu’on perde de vue que l’apparence ne fait pas tout : il ne faut pas s’y fier…

Cette année, les prétendantes à Miss Pérou ont rappelé qu’on pouvait être une reine de beauté ET une féministe convaincue. Ce n’est pas incompatible.

Les légendes immortelles

Hommage à celles qui nous ont quitté·es en 2017, celles que l’on se promet de ne pas oublier. Et comment le pourrait-on, lorsque leur héritage nous rappellera toujours à notre dette ?

Hommage à celles à qui nous devons tant.

Simone Veil, une très grande dame au repos parmi « les grands hommes »

Simone Veil est décédée le 30 juin 2017. Sa disparition a ému de très nombreuses personnes, et évidemment n’a pas laissé de marbre la rédaction :

« Pour moi, c’est comme si le phare qui m’éclairait l’horizon était devenu une étoile, partie briller au firmament. »

Après avoir survécu à la Shoah, avoir fait carrière dans la magistrature, Simone Veil est entrée en politique pour laisser une marque dans l’histoire. Européenne convaincue, on lui doit notamment le droit de choisir si et quand on veut avoir un enfant.

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À lire aussi : Simone Veil face à l’extrême-droite, un monument de courage dont il faut se souvenir

Même dans son dernier voyage, Simone Veil continue d’ouvrir la voie : elle repose désormais au Panthéon, qu’elle est seulement la 5ème femme à rejoindre. Et cela vaut tous les hommages du monde.

Françoise Héritier, du Collège de France aux manuels d’histoire

Françoise Héritier, décédée le 15 novembre 2017, porte de très nombreux combats, d’innombrables casquettes : historienne, ethnologue, féministe…

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Première femme à faire son entrée au Collège de France, elle a entre autres défendu l’égalité en mettant sous les projecteurs « l’infériorisation » de ce qui est féminin. Elle a marqué la pensée féministe à jamais.

Maudy Piot, pour avoir ouvert les yeux des Français·es sur les difficultés des femmes handicapées

Psychanalyste malvoyante, toujours accompagnée de sa chienne-guide, Maudy Piot avait fondé l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA). Elle luttait pour les droits des femmes en situation de handicap, ce qui consistait pour elle en une « double discrimination ».

Elle était animée par des convictions qu’elle défendait avec détermination et fermeté. Elle est décédée le 25 décembre 2017, mais a laissé pour héritage de nombreuses avancées pour les femmes handicapées, ainsi que beaucoup de militant·es à qui elle a transmis ses idées.

Les fourmis ouvrières de l’égalité

Big up à celles qui posent des jalons aujourd’hui, pour faire bouger les lignes demain.

Vous ne les voyez pas forcément : si elles prennent assez mal la lumière, c’est parce qu’elles ne cherchent pas à briller. Mais leurs actions rayonnent sans doute beaucoup plus loin que vous ne l’imaginez.

J’aurais pu citer l’intégralité de l’équipe de madmoiZelle, passée et présente, sous cet intitulé : écrire sur madmoiZelle.com, c’est déjà contribuer à la lutte pour l’égalité, parce que c’est infusé au coeur de notre ligne éditoriale.

Qu’elles le fassent à grands coups de plume ou à petites griffes, avec humour ou avec sérieux, les membres de l’équipe apportent chacune, quotidiennement, leur grain de sel à l’édifice.

Mais il en est trois dont la contribution a été un peu particulière, en 2017. Explications.

Mymy, aux nouvelles frontières du féminisme : la masculinité

C’est quoi, être un homme ? Comment se fait-il qu’ils ne parlent pas de leurs émotions ? Comment c’est possible, que tant de femmes soient victimes d’agressions sexuelles, et que ça ne sorte que maintenant ? Quelle est la place des hommes dans le combat féministe ?

Voilà déjà des années que nous avons fait ce constat : la masculinité mérite d’être observée, questionnée, déconstruite au même titre que la féminité. Les constructions sociales de genre affectent aussi les hommes ; elles affectent différemment les femmes, et c’est bien normal, c’est même là le coeur du sujet.

En 2014 déjà, Mymy décryptait le traitement médiatique du viol de Shia LaBoeuf, et à travers lui, le long chemin qui se profilait devant nous.

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Nombreuses sont les questions qui dérangent, dérogent à l’actualité, laquelle semble enfin faire de la place aux femmes. Sauf qu’il y a de la place pour tout le monde sous les projecteurs médiatiques, et que le féminisme a besoin de tous les bras, toutes les têtes, pour réussir à s’imposer.

Et continuer à parler de masculinité en 2017, ça peut défriser… Mymy l’a constaté : son article sur le tabou autour des hommes victimes de violences sexuelles, publié en pleine semaine de l’affaire Weinstein, nous avait valu un tweet menaçant d’incendier nos locaux. Rien que ça.

Comme on n’en est plus à nos premières menaces, la rubrique masculinité continue d’être régulièrement alimentée par Mymy.

Et parce qu’il faut bien être un homme pour pouvoir en témoigner, ces messieurs se succèdent au micro de The Boys Club, le podcast masculinité de madmoiZelle, co-animé par Mymy et Fab.

Anouk Perry, la plume qui glisse (comme papa dans maman)

Savez-vous ce que les 2 articles les plus lus de madmoiZelle en 2017 ont en commun ? Facile : ils cumulent près d’un demi-million de vues chacun, ils ont tous les deux été signés par Anouk Perry, et leur titre va (peut-être) vous étonner…

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, parler de sexualité sur Internet à visage découvert, quand on est une jeune femme, ça peut exposer à des réactions quelques peu… disproportionnées.

Anouk

Pourtant, Anouk Perry ne fait rien de scandaleux : elle publie régulièrement des articles de sexualité positive, dans lesquels elle parle de kiffer le sexe comme on veut, avec qui on veut, sans complexe, sans tabou, et surtout sans jugement.

Mais c’est justement cette liberté qui apparaît scandaleuse, à une époque où les conservateurs remontent en force. Ainsi, lorsqu’elle a signé ce qu’il convient d’appeler un tuto branlette, un torrent d’insultes s’est déchaîné sur elle, et sur madmoiZelle.

Les réactions étaient telles que j’ai dû faire un édito en réponse au sexisme à peine dilué dans ces critiques.

Parler de cul ouvertement, avec pédagogie, à visage découvert et sans retenue, ça demande du courage. Personne n’est obligé d’apprécier, mais je vous demande de le respecter. Pour ma part, je le félicite.

PS : Anouk Perry a décidé de quitter la rédaction de madmoiZelle en cette fin d’année, pour voguer vers de nouvelles aventures. Elle ne sait pas encore lesquelles, alors n’hésitez pas à la suivre sur Facebook ou Twitter pour avoir de ses nouvelles !

Esther Meunier : l’enquête qui aurait dû vous scandaliser

La relève est avancée : Esther Meunier est encore étudiante, c’est au cours d’une année de césure, au milieu d’un cursus à Sciences Po Paris, qu’elle met sa plume au service des lectrices de madmoiZelle.

Esther

En 2017, Esther a reçu le témoignage d’une lectrice, confrontée à une situation d’agression sexuelle… entre deux enfants de maternelle.

Dans les commentaires de ce premier article, et sur les réseaux sociaux : des « moi aussi », avant l’heure de #MeToo. Combien de lectrices avaient des souvenirs de scènes similaires, dans leur propre enfance ? Pour en avoir le coeur net, elle a lancé un appel à témoins.

Résultat ? Plus de 70 emails reçus, des dizaines d’entretiens avec des expertes et trois mois plus tard, Esther Meunier publie un dossier d’enquête édifiant sur ce qu’il convient d’appeler crûment : les agressions sexuelles entre enfants.

En sept articles et un édito d’introduction à sa démarche, Esther a mâché le travail des pouvoirs publics. S’il fallait encore démontrer l’impérieuse nécessité d’une véritable éducation sexuelle en France, j’ose espérer que l’insupportable lecture de ces témoignages suffira. Et ce n’est qu’un échantillon :

Au risque de nous répéter : à quand une véritable éducation à la sexualité, en France ?

On veut bien continuer à vous apprendre comment branler des bites et toucher des vulves, mais ça va être un peu court pour endiguer la pandémie de violences sexuelles et sexistes.

Les Glorieuses, les effronté-e-s, la #TeamBagarre, et vous, les lecteurs et lectrices de madmoiZelle : vous êtes les héroïnes de 2017

Vous avez remarqué à quel point la liste est longue, cette année ? Et encore : je n’ai pas terminé.

En 2016, la rédac’ avait retenu 29 femmes, en rétrospective d’une année déjà extrêmement riche en progrès sociaux et politiques pour toujours plus d’égalité dans le monde.

En 2017, vous avez fait péter tous les scores. Oui, vous, qui nous lisez. Vous qui militez, vous qui (vous) informez, qui partagez, qui débattez, qui (com)battez les stéréotypes, les préjugés, les insultes, les violences.

Vous qui contribuez aussi à faire pencher la balance dans le sens de l’Histoire : le sens du progrès. Vous, qui signez des pétitions, partagez des publications, interpellez vos élu·es, vous qui luttez quotidiennement contre les micro-agressions, vous qui ne laissez plus les règles d’hier faire les jeux d’aujourd’hui. 

Vous qui prenez la parole, la lumière, les armes, vous qui refusez l’indifférence, l’ignorance, l’impuissance, vous êtes les héroïnes de 2017. 

On disait que les femmes sont longtemps restées invisibles, dans l’Histoire, dans les médias, dans l’espace public, dans les arts. J’écris « on disait », parce que 2017 marque un changement de cette donne.

C’est ensemble que nous aurons brisé le silence, libéré la parole, lancé un mouvement. Et c’est ensemble que je nous souhaite de continuer, en 2018.

Le monde est en train de changer, et c’est grâce à nous toutes, ensemble !

Revenez lire ça à chaque fois que vous en douterez : nous sommes puissantes. Puissantes et badass même !


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Les Commentaires

29
Avatar de Black Phillip
5 janvier 2018 à 18h01
Black Phillip
J'aurais aussi mis Gabrielle Deydier pour son livre « on ne naît pas grosse », qui a quand même eu un succès assez ouf et qui a permis qu'on parle de grossophobie un peu partout
Pour moi c'est clairement une meuf importante de l'année 2017

J'aurais aussi retiré Marlène Schiappa parce que j'adhère pas à son féminisme ni à ses idéaux politiques mais voilà.
5
Voir les 29 commentaires

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