Live now
Live now
Masquer
aranya-johar-poetesse-indienne-feministe
Société

Aranya Johar, la jeune poétesse indienne engagée qui force l’admiration

Aranya Johar est le genre de personne qui force l’admiration. Si jeune, déjà si talentueuse, si courageuse : cette slameuse indienne est aussi une nouvelle voix pour le féminisme.

Aranya Johar est une jeune indienne. Poète, slameuse, elle a 18 ans mais déjà une sacrée dose de cran.

Si elle monte sur scène depuis ses 13 ans — en mentant sur son âge avec la complicité de son frère et de sa mère afin d’accéder aux scènes ouvertes — c’est grâce à l’une de ses performances, filmée, qu’elle a été révélée au grand public.

Aranya Johar, une voix pour les Indiennes

Sur la scène d’UnErase Poetry, le 6 mars, à l’occasion d’une soirée spécifiquement dédiée aux droits des femmes, Aranya Johar a récité un texte qui dénonce un certain nombre de travers sexistes qui persistent dans la société indienne.

Dans ce slam intitulé A Brown Girl’s Guide to Gender (Le guide du genre d’une jeune indienne), Aranya Johar commence par dénoncer le fait d’être sans cesse, depuis « le premier garçon qui lui a tenu la main », ramenée au sexe.

Mais elle poursuit avec le sentiment de ne pas être libre de marcher une fois le soir venu, de ne pas oser porter ce qu’elle veut.

Pourquoi ? De peur d’être la prochaine « India’s daughter », du nom du documentaire retraçant l’histoire de Jyoti, la jeune femme indienne victime d’un viol collectif atroce, décédée des suites de ses blessures en 2012.

big-viol-documentaire-india-daughter-censure

Désormais devenue Nirbhaya, « celle qui n’a peur de rien », elle reste le symbole de cette insécurité permanente avec laquelle les Indiennes doivent composer, pour ne pas risquer leur vie, en plus de la virginité qu’elles sont censées protéger.

Car cette virginité est symbole de pureté en Inde, à conserver jusqu’au mariage. Bien que cela ne protège pas en retour du viol conjugal, des attaques à l’acide, du slutshaming ou encore du harcèlement de rue, dont Aranya Johar témoigne avoir fait l’objet dès ses 9 ans.

Aranya Johar et son engagement pluriel

Le témoignage vient du cœur, il est vécu, incarné et mis en valeur par la façon de le présenter. Nous avons découvert Aranya Johar via Arte, qui a traduit une partie de son slam, en parallèle de l’avoir interviewée :

https://youtube.com/watch?v=jLqCE6meTJw

En jetant un œil à son compte Instagram, on s’aperçoit facilement que l’engagement qui transparaît dans cette production est quotidien.

Par exemple, sa participation au NaPoWriMo (le challenge équivalent du NaNoWriMo, mais pour la poésie, qui a lieu en avril) le reflète bien en abordant les sujets du consentement, de l’acceptation de soi, de combat des complexes, de masculinité

Aranya Johar, une poétesse déjà accomplie

En réalité, Aranya Johar s’est déjà fait sa place sur la scène de la poésie indienne.

Outre les soirées « open mic », elle participe également à l’organisation des « Blind Poetry Night », des nuits dédiées à la poésie où les artistes récitent leur œuvre sans être vus du public.

Les « Throwback Thursday » sont un autre type de soirées, pendant lesquelles les poètes sont invités à lire leur premier poème et le dernier qu’ils ont écrit. Comme Aranya Johar l’expliquait au Hindustan Times, « cela permet de voir la transition, l’évolution de leurs idées et de leur écriture ».

Ça commence à me rendre vraiment jalouse de ne pas être à Bombay afin d’assister à ces soirées, mais pour compenser elle continue de participer à des projets postés en ligne comme celui-ci, sur la dépression et le suicide :

Elle a participé en avril à un TEDTalk, et travaille également sur un poème à propos des millenials. J’ai hâte et je compte bien la suivre de près.

À lire aussi : Les femmes indiennes VS le patriarcat : le point sur la situation en 2016


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

3
Avatar de Jerlyne
7 mai 2017 à 00h05
Jerlyne
Merci Juny B pour ce message fort! Je suis d'origine indienne et tu as traduit ce que je pensais. Evidemment qu'il y a un gros problème sur les conditions des femmes en Inde, mais il est vraiment agaçant que les médias ne véhiculent que cela. De manière générale, il y a une réelle dichotomie quand on parle de l'Inde : soit c'est pour parler des choses horribles dans le pays, soit pour le côté mystique, les temples,.. L'Inde, c'est un pays de contrastes et d’extrême, dans le bon sens comme dans le mauvais. L'Inde, ce n'est pas uniquement le somptueux Taj Mahal. Ce n'est pas non plus que des faits divers horribles. Néanmoins, je suis contente de cet article, je ne connaissais pas cette jeune poétesse pleine de talents que je vais désormais suivre avec attention
3
Voir les 3 commentaires

Plus de contenus Société

Source : URL
Beauté

Pourquoi vous devriez arrêter de faire des lissages brésiliens

Source : Brian Kyed
Société

Visibilité lesbienne : de quoi on parle, et pourquoi c’est absolument essentiel

Source : Africa Images
Santé

Six nourrissons sont sauvés chaque minute dans le monde, grâce aux vaccins

carte-monde-gratter-amazon
Société

Ces trois pays où les gens passent plus de la moitié de leur journée sur les écrans

1
Source : Canva
Société

Les sages-femmes pourront (enfin) pratiquer des IVG instrumentales

6
femme-IA
Société

Miss IA : les influenceuses virtuelles ont désormais leur concours et ce n’est pas une bonne nouvelle

2
Capture d'ecran Youtube du compte Mûre et Noisettes
Argent

Je suis frugaliste : je vis en dépensant moins de 1000 euros par mois (et je vais très bien)

73
Source : Ted Eytan // Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International License
Société

Athlètes trans privées de compétitions : il faut « être du bon côté de l’histoire »

bulletin-salaire // Source : URL
Actualités France

Les fiches de paie vont bientôt être simplifiées, et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle

10
Hanny Naibaho festival
Actualités France

Ce festival mythique pourrait bien diparaître (et on est trop triste)

La société s'écrit au féminin