Live now
Live now
Masquer
Image by stefamerpik on Freepik
Société

Cancer du sein triple négatif : une nouvelle molécule ravive l’espoir des patientes

Chaque année, des milliers de femmes, parfois très jeunes, prennent de plein fouet un diagnostic qui coupe le souffle : « triple négatif ». Une forme de cancer du sein qui avance vite, répond mal aux traitements et laisse l’impression d’un champ de bataille permanent. Alors quand une publication scientifique ouvre une fenêtre, même petite, on tend l’oreille. C’est le cas de SU212, une nouvelle molécule décrite dans Cell Reports Medicine, qui redonne un peu d’air à celles qui attendent, espèrent, et se battent.

Une cible enfin identifiée au cœur des cellules tumorales

Le cancer du sein triple négatif représente environ 15 % des cancers du sein et reste l’un des plus difficiles à traiter. Son absence de récepteurs hormonaux ou HER2 empêche de recourir aux thérapies ciblées qui ont transformé la prise en charge d’autres formes de cancer du sein. Les médecins doivent alors s’appuyer sur la chimiothérapie, parfois efficace… mais souvent insuffisante.

Dans ce contexte, le travail mené par l’Oregon Health & Science University change la donne. Les chercheurs y décrivent SU212, une molécule capable de s’attaquer à une enzyme particulière : ENO1, surproduite par les tumeurs triple négatives.

ENO1 n’est pas n’importe quelle enzyme : elle aide les cellules à mieux utiliser le glucose, un carburant dont les cellules cancéreuses raffolent. En bloquant sa présence dans les cellules, SU212 coupe en quelque sorte l’alimentation de la tumeur.

Dans les modèles animaux utilisés pour l’étude, l’effet est spectaculaire : la progression des tumeurs ralentit fortement, et surtout, les métastases ne se développent plus. Une étape décisive, car ce sont elles qui rendent la maladie si dangereuse.

Une découverte qui pourrait concerner d’autres cancers

Autre point encourageant : l’enzyme ENO1 joue aussi un rôle dans d’autres tumeurs très difficiles à traiter, comme certains gliomes (des tumeurs cérébrales), le cancer du pancréas ou encore des formes rares de cancer de la thyroïde.

Autrement dit, si SU212 confirme son efficacité, son impact pourrait dépasser largement le cadre du cancer du sein.

Une action inattendue sur le métabolisme

Les chercheurs ont aussi observé un effet surprise : SU212 améliore des marqueurs métaboliques chez des souris diabétiques. Elle réduit la graisse dans le foie, fait baisser la glycémie… tout en gardant son effet antitumoral.

Pourquoi c’est important ? Parce que diabète et déséquilibres métaboliques augmentent déjà le risque de développer certaines formes de cancer du sein. Une seule molécule capable d’agir sur ces deux fronts pourrait alléger le parcours des patientes, souvent très chargé.

Une avancée prometteuse, mais encore expérimentale

On reste prudents : SU212 n’a été testée qu’en laboratoire et chez la souris. Avant de parler d’un traitement pour les patientes, il faudra passer par des essais cliniques rigoureux. Mais le fait qu’elle soit à la fois efficace sur les tumeurs et peu toxique constitue déjà une avancée notable dans le domaine.

Pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif, qui enchaînent souvent chimiothérapie, chirurgie, traitements lourds et suivis rapprochés, savoir qu’une approche plus douce et plus précise est en développement change la perspective. On parle d’un traitement qui n’attaque pas tout, mais juste ce qu’il faut.

Une bouffée d’air, en attendant la suite

On ne peut pas encore dire si SU212 deviendra un traitement disponible dans les hôpitaux. Mais cette étude marque une avancée importante : elle confirme qu’une faille existe, là, au cœur du métabolisme des tumeurs triple négatives, et qu’on commence enfin à savoir comment l’exploiter.

Pour les patientes, et pour leurs proches, celles et ceux qui attendent dans les salles de chimiothérapie, qui soutiennent au quotidien, qui jonglent avec les informations, c’est une lueur. Une preuve que la recherche ne s’arrête pas, même face aux cancers les plus tenaces.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Société

Image by freepik
Société

“C’est dans ta tête” : pourquoi l’endométriose met encore 7 ans à être diagnostiquée en France

Image by freepik
Société

Le cancer du sein touche aussi les moins de 50 ans : pourquoi il faut revoir nos réflexes de dépistage

Image by rawpixel.com on Freepik
Société

Jours fériés 2026 : le calendrier ultime pour enchaîner les week‑ends prolongés en famille

Image by gpointstudio on Freepik
Daronne

“Sephora Kids”: TikTok pousse-t-il les enfants à s’abîmer la peau ? Les dermatologues alertent

Image by freepik
Daronne

Arrêtons de compter les minutes d’écran : aidons nos enfants à vivre (vraiment) dans l’ère numérique

1
Image by pvproductions on Freepik
Argent

Prime de Noël 2025 : montants, versement… et pourquoi l’absence de revalorisation interroge les familles

Image by freepik
Société

Vaccin HPV : une nouvelle étude confirme une protection massive contre le cancer du col de l’utérus

Image by freepik
Daronne

Protection de l’enfance : ce que le futur projet de loi va changer pour les parents

Capture d’écran 2025-12-01 à 14.17.16
Santé

Mutuelle famille : quelles garanties sont vraiment utiles quand on a un enfant ?

Image by freepik
Daronne

Bronchiolite : pourquoi des centaines de bébés restent sans Beyfortus malgré la campagne ?

La société s'écrit au féminin