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Cancer du col de l’utérus : un dépistage plus rapproché pour les femmes immunodéprimées

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande désormais un suivi plus fréquent du cancer du col de l’utérus pour les femmes immunodéprimées, greffées, sous traitement immunosuppresseur ou atteintes de lupus. Une mesure qui répond à un risque accru, mais encore méconnu.

Un risque plus élevé pour les femmes dont le système immunitaire est fragilisé

En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année. Dans la très grande majorité des cas, ce cancer est provoqué par une infection persistante au papillomavirus humain (HPV).

Or, quand le système immunitaire est affaibli (par une greffe, une maladie auto-immune ou un traitement immunosuppresseur), le corps élimine moins bien ce virus. En conséquences, les lésions précancéreuses ont davantage de chances d’évoluer.

Jusqu’ici, seules les femmes vivant avec le VIH faisaient l’objet de recommandations spécifiques. Mais la HAS vient d’étendre cette vigilance à d’autres formes d’immunodépression, considérant que le risque de développer un cancer du col de l’utérus est « significativement accru » chez ces patientes.

Qui est concerné par ces nouvelles recommandations ?

Les recommandations publiées le 2 octobre 2025 visent plusieurs catégories de personnes :

  • celles atteintes d’un déficit immunitaire primitif ou congénital (comme le syndrome de Di George ou une hypogammaglobulinémie) ;
  • les personnes greffées par cellules souches hématopoïétiques allogéniques ;
  • les femmes atteintes de lupus systémique, qu’elles soient traitées ou non ;
  • celles sous traitement immunosuppresseur depuis au moins un an, pour une greffe, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, une polyarthrite rhumatoïde ou une sclérose en plaques ;
  • et plus largement, toute personne diagnostiquée en situation d’immunodépression sévère.

Pour ces patientes, le dépistage doit débuter dans l’année qui suit le diagnostic ou le début du traitement. Même si un précédent test HPV était négatif, il est conseillé de reprendre un suivi rapproché.

Un calendrier de dépistage resserré

Concrètement, la HAS recommande :

  • de 25 à 29 ans : un frottis (cytologie) chaque année,
  • de 30 à 65 ans : un test HPV tous les 3 ans,
  • au-delà de 65 ans : la poursuite ou non du dépistage sera décidée au cas par cas, selon les antécédents médicaux.

Le prélèvement pourra être réalisé, comme pour la population générale, par un·e gynécologue, une sage-femme ou un·e médecin généraliste. L’auto-prélèvement est également possible à partir de 30 ans, notamment pour les femmes à mobilité réduite.

Prévenir plutôt que guérir : l’importance de la vaccination et du suivi

La HAS rappelle que la vaccination contre le HPV reste la première ligne de prévention. Elle est recommandée dès 11 ans, pour les filles et les garçons, et en rattrapage jusqu’à 26 ans. Mais cette vaccination ne protège pas contre tous les types de virus et ne remplace pas un dépistage régulier.

Pour les femmes immunodéprimées, ce suivi régulier permet non seulement de détecter plus tôt les anomalies, mais aussi de renforcer le lien avec les professionnel·les de santé. Un enjeu de taille quand le système immunitaire est mis à l’épreuve par la maladie ou les traitements.

Un enjeu d’équité et d’information

Ces nouvelles recommandations posent aussi un défi pratique : identifier les patientes concernées pour leur adresser les invitations au dépistage dans les bons délais.

La HAS insiste donc sur la nécessité d’outils clairs pour les professionnel·les de santé et d’une campagne d’information ciblée. Car, comme pour la population générale, l’efficacité du dépistage repose avant tout sur la participation des femmes concernées.


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