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Congé de naissance : droits, démarches, indemnisation… tout ce qu’on ne vous dit pas encore

Le congé de naissance a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 16 décembre 2025. Présenté comme un nouveau souffle pour les jeunes parents, il promet jusqu’à deux mois supplémentaires auprès de son bébé pour chaque parent. Sur le papier, l’avancée est réelle. Dans les faits, beaucoup de questions restent en suspens.

Après des mois de discussions, de revirements et de compromis parlementaires, le congé de naissance entre enfin dans la loi. Une annonce très attendue par de nombreux parents, épuisés par des débuts de parentalité souvent vécus à toute vitesse, entre nuits hachées, reprise du travail trop rapide et charge mentale XXL. L’intention affichée est claire : permettre aux familles de passer plus de temps avec leur enfant dans les premiers mois de vie. Mais entre l’ambition et la réalité, il reste encore quelques marches à gravir.

Un congé supplémentaire qui ne remplace rien

Première chose à savoir, le congé de naissance ne vient pas remplacer les congés de maternité, de paternité ou d’adoption existants. Il s’y ajoute. Concrètement, chaque parent peut bénéficier jusqu’à deux mois supplémentaires après l’arrivée d’un enfant. Les deux parents sont éligibles, qu’ils soient salariés du privé ou agents publics, et le dispositif est aussi ouvert en cas d’adoption.

Le texte prévoit une certaine souplesse. Les parents pourraient prendre ce congé ensemble ou à des moments différents, selon l’organisation du foyer. Il serait également possible de le fractionner en deux périodes d’un mois, même si ce point a beaucoup fait débat au Parlement et pourrait encore évoluer avec les décrets d’application.

Dans le scénario le plus favorable, une famille pourrait donc cumuler jusqu’à quatre mois supplémentaires à deux. Un changement non négligeable quand on sait à quel point les premières semaines avec un bébé peuvent être intenses, physiquement et émotionnellement.

Une indemnisation annoncée, mais pas encore confirmée

C’est là que les choses se compliquent. Si la création du congé est actée, sa rémunération, elle, reste encore floue. La loi ne fixe pas les montants définitifs. Le gouvernement a toutefois donné des orientations : 70 % du salaire net pour le premier mois, puis 60 % pour le second.

Sur le papier, c’est bien mieux que le congé parental actuel, plafonné à environ 400 euros par mois et largement critiqué pour son manque d’attractivité. L’objectif affiché est clair : rendre ce congé accessible au plus grand nombre, y compris aux pères, souvent plus réticents à s’arrêter longtemps pour des raisons financières.

Mais tant que les décrets ne sont pas publiés, impossible de savoir comment ces pourcentages seront calculés, s’il y aura des plafonds, ou comment la Sécurité sociale versera cette indemnisation. Pour les foyers modestes, ou ceux déjà fragilisés par une baisse de revenus liée à un congé de maternité ou de paternité, ces zones d’ombre comptent énormément.

Des règles pratiques encore à écrire

Autre point d’incertitude : les modalités concrètes. À ce stade, le texte ne précise ni le délai de prévenance à respecter auprès de l’employeur, ni le laps de temps maximal pour prendre ce congé après la naissance ou l’arrivée de l’enfant.

Ces détails peuvent sembler techniques, mais ils sont essentiels. Ils conditionnent la capacité réelle des parents à s’organiser, à anticiper, et à faire valoir leurs droits sans tension avec leur entreprise. Là encore, tout dépendra des décrets d’application, attendus dans les prochains mois.

La question de l’inclusivité reste aussi en suspens. Si l’adoption est bien mentionnée, d’autres situations familiales attendent des clarifications : parents issus de PMA, familles recomposées, parents séparés, naissances multiples. Autant de cas où les dispositifs existants ont parfois laissé des familles sur le carreau.

Une entrée en vigueur annoncée pour 2026

Côté calendrier, le gouvernement vise une entrée en vigueur au 1er janvier 2026. Seraient concernés les parents d’enfants nés ou adoptés à partir de cette date, ainsi que ceux dont l’enfant est né en 2025, à condition que le terme de la grossesse ait été prévu en 2026.

Mais là encore, tout reste conditionné à la publication des décrets. Sans eux, la mesure ne pourra pas s’appliquer, malgré son adoption dans la loi. Le Sénat avait d’ailleurs alerté sur les difficultés techniques et financières pour une mise en œuvre aussi rapide, notamment du côté de l’Assurance maladie.

Une avancée attendue, mais encore fragile

Le congé de naissance envoie un signal fort : celui d’une parentalité qui mérite du temps, du soutien et une vraie reconnaissance. Dans un contexte de baisse de la natalité et de pénurie de solutions de garde, cette mesure va dans le bon sens.

Mais pour les parents, l’essentiel reste à venir. Un droit n’est utile que s’il peut être exercé sans entraîner de difficulté financière ou professionnelle. Les prochains mois seront donc décisifs pour savoir si ce congé de naissance deviendra un vrai outil d’accompagnement… ou une promesse de plus, séduisante sur le papier, mais compliquée à vivre au quotidien.


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