Des aides financières parfois méconnues
Un quart des ménages français sont des familles monoparentales, et dans plus de 80 % des cas, ce sont des mères seules qui assurent le quotidien. Or, un tiers de ces foyers vit sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Pour elles, chaque dépense compte. Bonne nouvelle : la France prévoit plusieurs aides spécifiques pour les parents isolés.
Parmi les plus importantes, le revenu de solidarité active (RSA), qui peut être majoré pour isolement pendant un an après une séparation, une naissance ou un veuvage.
Son montant varie selon le nombre d’enfants à charge (par exemple 969 € pour un enfant, et plus de 1 160 € pour deux).
Cette aide, souvent vitale, peut être demandée à la CAF ou à la MSA, qui accompagnent aussi dans les démarches.
Autre dispositif essentiel : l’allocation de soutien familial (ASF), versée aux parents qui ne perçoivent pas ou très peu de pension alimentaire.
De 199 € à 265 € par mois et par enfant, elle constitue un vrai coup de pouce pour équilibrer le budget.
« Le problème, c’est que beaucoup de mamans passent à côté de ces aides faute d’accès à Internet ou de temps pour s’y retrouver », souligne Romain Goutagneux, porte-parole du réseau Môm’artre, une association qui accompagne les parents isolés depuis plus de vingt ans, pour le magazine Parents.fr.
Le logement, un casse-tête adouci par certaines aides
Si aucune aide au logement ne vise directement les mamans solos, plusieurs dispositifs peuvent alléger la note : APL, ALS, ALF… selon les revenus et la situation familiale.
Les familles monoparentales sont aussi prioritaires pour l’accès aux logements sociaux. Certaines communes, comme Paris avec son dispositif Paris Logement Familles Monoparentales, proposent même un soutien spécifique.
Il existe aussi des prêts à taux préférentiels pour accéder à la propriété (comme le prêt à taux zéro ou le prêt Action Logement) et des fonds de solidarité pour éviter les impayés de loyer.
« On peut vite se sentir perdue face aux formulaires et aux justificatifs à fournir, mais il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un·e travailleur·se social·e, insiste Romain Goutagneux. Les services de la CAF, de la mairie ou du centre communal d’action sociale sont là pour ça. »
Des coups de pouce fiscaux et locaux
Les mamans célibataires peuvent aussi cocher la fameuse case T “parent isolé” lors de leur déclaration d’impôts : elle donne droit à une demi-part fiscale supplémentaire (voire un quart de part en garde alternée). Ce n’est pas anecdotique : cela peut faire baisser significativement l’impôt ou donner droit à certaines réductions.
Côté local, des cartes de transport solidaires, des chèques énergie ou des programmes d’insertion professionnelle peuvent être proposés selon la région. En Meurthe-et-Moselle, par exemple, l’UDAF 54 a lancé un accompagnement dédié aux mères célibataires pour les aider à construire un nouveau projet pro. Une façon de retrouver confiance… et autonomie.
L’équilibre travail-vie de famille, un défi quotidien
Au-delà de l’argent, il y a la charge mentale, immense. Travailler, s’occuper de la maison, gérer les devoirs et les humeurs d’un ado — tout, seule. Quand les enfants grandissent, les aides à la garde (comme la PAJE ou le complément de libre choix du mode de garde) disparaissent, mais les contraintes restent. Beaucoup de mamans rentrent tard, culpabilisent, ou craignent de “lâcher” leur ado dans un moment-clé.
C’est là qu’interviennent les structures comme Môm’artre, qui propose des ateliers artistiques et de l’aide aux devoirs après l’école. « On parle souvent de solitude affective, mais il y a aussi une solitude éducative : quand on n’a personne avec qui partager les décisions ou les inquiétudes, la charge devient écrasante », explique Romain Goutagneux. Ces espaces d’accueil permettent aux enfants d’être encadrés, et aux parents de souffler un peu.
Retisser du lien pour ne plus se sentir seule
Car au-delà des chiffres et des formulaires, l’isolement est sans doute le plus grand ennemi des mamans solos. Certaines associations locales — cafés-parents, clubs de solos, maisons vertes — offrent un espace pour échanger sans jugement.
À Rennes, le Club Parents Solo réunit chaque semaine des mamans et quelques papas autour d’un café, simplement pour parler, rire et se soutenir. À Paris, le Cafézoïde accueille aussi bien les parents que les enfants pour discuter éducation et parentalité dans un cadre bienveillant.
« Ces moments de rencontre changent tout, témoigne une participante. On se rend compte qu’on n’est pas seule à galérer, et ça fait un bien fou. »
Mais ces structures manquent de moyens. Entre 2020 et 2025, le réseau Môm’artre a dû fermer neuf antennes sur dix-huit, faute de financements suffisants. Une réalité qui rappelle, s’il en fallait une, que soutenir les mamans solos, c’est aussi soutenir l’avenir de leurs enfants.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.




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