Il y a des personnalités publiques dont les noms nous sont si familiers qu’elles nous semblent éternelles. Simone Veil était l’une de celles-là, et sa grandeur d’âme n’aide pas à l’imaginer mortelle.
Celle à qui les femmes françaises doivent tant nous a quitté•es ce vendredi 30 juin 2017, annonce le JDD. Simone Veil s’est éteinte à l’âge de 89 ans, au crépuscule d’une vie de survivante, de combattante, et d’héroïne.
Pour moi, c’est comme si le phare qui m’éclairait l’horizon était devenue une étoile, partie briller au firmament.
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Simone Veil, de survivante à héroïne
Simone Veil avait 16 ans en 1944, lorsqu’elle a été déportée, séparée de sa famille, qu’elle ne reverra plus, à l’exception de ses deux soeurs Denise et Madeleine.
Le bac en poche, Simone « Jacquier » (parce que « Jacob » ne sonnait pas assez français) est en route pour Drancy, puis Auschwitz.
À l’âge où la vie commence, la sienne a failli s’arrêter, et son nom s’ajouter à l’interminable liste des victimes de la barbarie suprême, aux côtés de son père. Sa mère. Son frère.
Simone revient à Paris au printemps 1945, orpheline mais vivante. Survivante.
Elle fait carrière dans la magistrature, et je ne sais pas comment on fait pour construire une vie aussi brillante sur les cendres d’un deuil aussi profond.
Elle entre en politique et devient ministre de la Santé de 1974 à 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, et je me demande comment on fait pour enfoncer les portes qu’on claque encore trop souvent aujourd’hui au nez des femmes qui s’y frottent.
Simone Veil et sa loi éponyme
Son héritage restera cette fameuse loi, qui porte son nom : Loi Veil, qui légalise l’accès à l’interruption volontaire de grossesse en France. Combien de vies aura-t-elle sauvées en réussissant à faire adopter ce texte ?
Son histoire est plus inspirante, plus touchante, plus forte que la plupart des héroïnes de fiction auxquelles je peux penser, parce que Simone Veil a été bien plus que tout ça : elle a vraiment existé. Et elle n’a pas eu besoin de super-pouvoirs pour changer le monde.
C’est grâce à Simone Veil que je suis la première femme de ma famille à avoir eu naturellement accès à la contraception, l’avortement, à toutes les informations concernant ma santé sexuelle et reproductive. Vous parlez d’une dette.
Le moindre des hommages à lui rendre est de continuer à prendre les voies qu’elle a ouvertes, de reprendre le flambeau des luttes qu’elle a menées, pour la tolérance et la liberté.
Merci, Simone Veil. Merci pour tout. Ta flamme s’est éteinte, mais ton flambeau continuera de passer de main en main.
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Les Commentaires
Il y a une plainte qui a été déposé pour abus de faiblesse si je me souviens bien.
Bref, ok elle a été borderline la dessus et on ne saura jamais si c'était conscient ou pas mais merde sans elle on en serait pas là.