Une étude inédite sur plus de 2 000 enfants
Les chercheurs du projet PRIMERO (Puerto Rican Infant Metagenomic and Epidemiologic Study of Respiratory Outcomes) ont suivi 2 061 enfants de la naissance jusqu’à leurs 2 ans, entre 2020 et 2024. Chaque épisode de toux, de fièvre ou de gêne respiratoire signalé par les parents a été analysé, puis classé selon sa gravité.
Des prélèvements nasaux ont permis de détecter 21 virus respiratoires différents, grâce à des tests PCR. L’objectif de cette campagne est de comprendre pourquoi certains enfants développent de simples rhumes tandis que d’autres finissent à l’hôpital pour une bronchiolite sévère.
Le VRS, toujours numéro un des virus les plus graves
Les résultats confirment ce que les pédiatres observent chaque hiver : le virus respiratoire syncytial (VRS) reste le principal responsable des formes sévères. Il multiplie par plus de 9 le risque de bronchiolite ou de pneumonie.
Juste derrière, le métapneumovirus (HMPV) augmente lui aussi nettement la gravité des infections.
Certains coronavirus saisonniers (hors SARS-CoV-2) et les virus parainfluenza sont également associés à un risque accru.
En revanche, les rhinovirus — ceux des rhumes ordinaires — et le bocavirus provoquent le plus souvent des symptômes bénins. « Ce sont des virus très fréquents, mais qui, isolés, restent peu dangereux », précise l’étude publiée dans le Journal of Infection.
Les co-infections, un facteur aggravant méconnu
Autre découverte : les bébés infectés par plusieurs virus à la fois présentaient trois fois plus de risques de développer une forme grave.
La combinaison la plus courante, rhinovirus + bocavirus, doublait le risque de bronchiolite sévère.
Ces co-infections compliquent le travail des médecins, car les symptômes sont parfois trompeurs : un bébé peut sembler simplement enrhumé au départ, avant que son état ne s’aggrave rapidement.
Moins d’infections graves pendant la pandémie
Les enfants nés en 2020, au cœur de la pandémie de COVID-19, ont connu moins d’épisodes respiratoires sévères. Selon les chercheurs, cela s’explique par les mesures sanitaires strictes de l’époque (masques, confinements, fermeture des écoles) qui ont limité la circulation des virus comme le VRS ou le HMPV.
Le SARS-CoV-2 quant à lui a été observé principalement dans des formes bénignes ou asymptomatiques chez les nourrissons.
Prévenir, vacciner et surveiller
Pour les spécialistes, ces résultats soulignent la vulnérabilité respiratoire des deux premières années de vie.
La prévention reste donc essentielle : lavage des mains, aération des pièces, éviter les contacts rapprochés avec les personnes enrhumées, surtout pour les bébés de moins de 6 mois.
Mais les chercheurs insistent aussi sur la nécessité de déployer des stratégies ciblées, notamment grâce au vaccin contre le VRS et aux anticorps monoclonaux désormais disponibles pour les nourrissons les plus à risque.
Enfin, la surveillance des co-infections devrait aider à mieux repérer les bébés susceptibles d’être hospitalisés.
Un enjeu collectif pour la petite enfance
Dans les crèches, les maisons d’assistantes maternelles et les services de PMI, la vigilance doit rester de mise. Maintenir des mesures d’hygiène simples mais régulières peut réellement limiter la propagation des virus les plus pathogènes.
Comme le rappellent les auteurs, « les deux premières années de vie posent les bases de la santé respiratoire future ». Autant dire qu’un nez qui coule n’est pas toujours anodin, mais qu’avec de la prévention et une surveillance adaptée, la plupart des infections restent sans gravité.
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