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Société

L’égalité femmes-hommes « grande cause du quinquennat » : les premières mesures annoncées

Ce 25 novembre, Emmanuel Macron a lancé la Grande cause du quinquennat en annonçant un certain nombre de mesures.

Ce 25 novembre, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Emmanuel Macron a prononcé un discours pour présenter la « Grande Cause du Quinquennat » : l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il a été introduit par Marlène Schiappa et par les témoignages de six personnalités qui n’ont pas manqué de rappeler que les associations faisaient déjà un travail hors du commun, à l’image de Florence Foresti qui représentait l’association WomenINC.

Un état des lieux de la situation dramatique

Nous ne sommes plus dans le même monde qu’hier, a expliqué le Président de la République, en faisant référence à l’affaire Weinstein qui a conduit ces dernières semaines de très nombreuses femmes à prendre la parole.

Il a en revanche déploré que nombre d’entre elles demeurent « dans le camp de la honte » alors même que celle-ci doit justement « changer de camp ».

Au cours de son état des lieux de ces violences sexistes et sexuelles, il a demandé une minute de silence pour honorer les 123 femmes décédées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2016.

« Je le dis à tous les hommes de la République : […] c’est à leur part de citoyenneté qu’ils renoncent à chaque viol. »

Trois priorités ont été identifiées par son gouvernement : l’éducation et le combat culturel pour l’égalité, un meilleur accompagnement des victimes, et le renforcement de l’arsenal répressif.

L’éducation, « principal levier de lutte » pour l’égalité

Emmanuel Macron a reconnu que l’éducation devait être le fer de lance de cette politique en faveur de l’égalité, « dès la crèche », raison pour laquelle il a insisté sur la formation des professionnels de la petite enfance, celle des enseignant·es également.

Reste à savoir si ce module sera mis en place dans le cadre de la loi existante en matière d’éducation sexuelle, s’il permettra son application réel.

Activer ce levier est de toutes façons une nécessité pour déconstruire la domination masculine, « l’imaginaire ultra », et pour faire cesser toutes formes de violences sexistes et sexuelles – y compris celles qui démarrent dès l’enfance.

À lire aussi : « Mon frère avait voulu qu’on fasse un bébé, comme les adultes » — Nora, 8 ans

Dans le même objectif, il a annoncé le lancement de « la première grande campagne gouvernementale au sujet des violences faites aux femmes ».

Mieux accompagner les victimes

En deuxième lieu, Emmanuel Macron a annoncé vouloir « faciliter le parcours des victimes ». Pour ce faire il veut notamment créer au sein des hôpitaux des cellules spécialisées dans les hôpitaux dans la « prise en charge psychotraumatique » : dix seront lancées dans les mois qui viennent à titre pilote.

Des soins de prise charge du traumatisme qui devront par ailleurs être pris en charge par la Sécurité Sociale.

Il a également présenté plusieurs mesures pour faciliter la « libération » de la parole des femmes, comme la possibilité de préserver les preuves dans les unités médico-judiciaires des hôpitaux, même si les victimes ne souhaitent pas porter plainte immédiatement – une possibilité pour elles d’y avoir accès plus tard.

À lire aussi : Agression sexuelle et dépôt de plainte : les conseils d’un policier

De même, la mise en place d’un système de signalement en ligne des violences, de harcèlement, de discrimination est à l’ordre du jour, ainsi que la possibilité de porter plainte dans les lieux de prise en charge sans avoir à faire le déplacement au commissariat le lendemain.

Développer l’arsenal législatif

Pour finir, le Président a rappelé les trois mesures au centre de la loi sur les violences sexistes et sexuelles, actuellement en préparation, à commencer par l‘âge en dessous duquel la victime sera présumée non consentante en cas de viol , dans le cas où l’on ne peut prouver la violence, la menace, la contrainte ou la surprise.

À lire aussi : Le saviez-vous ? Une enfant de 11 ans est présumée consentante si elle ne s’est pas opposée à la relation sexuelle

Il est également revenu sur l’allongement du délai de prescription en cas de violences sexuelles sur mineurs et sur la verbalisation du harcèlement de rue avec notamment la création du « délit d’outrage sexiste ».

« Je sais pouvoir compter sur votre exigence »

C’est l’un des messages que j’ai retenu de ce discours.

Car c’était un discours important, dans la forme au moins : aborder le sujet des violences faites aux femmes dans une prise de parole d’une heure retransmise en direct, c’est faire passer un message au-delà des personnes déjà sensibilisées, et c’est primordial.

Mais si ce discours contient nombre de belles annonces, nous saurons effectivement être vigilantes pour qu’elles se traduisent dans les faits.

Nous le sommes déjà en réalité, comme pour rappeler que la prise de parole des femmes ne conduira pas à un âge de la « délation », à une société « puritaine » et pour cause : faire la différence entre drague et harcèlement est possible.

Espérons que ces mots aient justement été employés pour pour toucher le plus grand nombre, pour convaincre tout le monde du fait que le changement que l’on vit actuellement est réellement bénéfique.

D’autre part, rappelons qu’aujourd’hui, les associations et écoles manquent de fonds pour concevoir de réelles interventions sur le consentement auprès des enfants. Qu’il faut de l’argent pour former le personnel hospitaliers, les effectifs policiers.

Alors si la « hausse de 13% » du budget du Secrétariat à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes n’est pas suffisante, même couplée aux budgets des autres Ministères, on saura le faire savoir.

Parce qu’une « Grande Cause » comme celle-ci est importante, primordiale.


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

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Avatar de marie3009
28 novembre 2017 à 23h11
marie3009
@Sharu ben perso mon premier commentaire ne se voulait ni cynique ni anti macron, je suis juste sceptique sur certains points. Sceptique parce que les propositions paraissent belles mais je me pose des questions sur les moyens pour les mettre en oeuvre. Visiblement certaines assos féministes et certaines membres du haut conseil à l'égalité sont aussi sceptiques sur ce point. En plus, quand je vois au quotidien (dans mon boulot et dans mes engagements associatifs) les conséquences de certaines décisions de ce gouvernement ça n'aide pas... Mais je ne demande qu'à être agréablement surprise.

Je viens juste de tomber sur le spot tv stop-violences faites aux femmes. Vous l'avez vu ? Ça me met mal à l'aise le fait qu'il n'y ait que des hommes dans ce spot hormis la voix off. C'est quand même très étrange ce choix...Je suis d'accord qu'il faut que tout le monde soit impliqué pour faire reculer les violences mais là c'est quand même un peu violent d'exclure les femmes des problèmes qui les visent principalement et puis c'est carrément étrange comme façon de faire non ?!?
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