Alors que le monde entier se fascine pour la petite dernière de la famille Addams, on a plutôt envie de grand cinéma et de grands sentiments.
Vous aussi ? Ça tombe bien : voilà une sélection des plus beaux films disponibles sur la plateforme au sigle rouge.
Roma, d’Alfonso Cuaron, sur Netflix
ll en a fait du bruit, en début d’année 2020, ce film édifiant en noir et blanc d’Alfonso Cuaron, déjà connu pour avoir réalisé Gravity (et le meilleur film Harry Potter).
Roma, c’est l’histoire d’une famille mexicaine de la classe moyenne qui s’écharpe, s’aime et lutte pour une vie meilleure au début des années 70.
Et pour cause, il s’est envolé jusqu’aux Oscars et y a remporté quelque trois trophées, dont celui du Meilleur réalisateur.
Personnellement, j’ai vu Roma quelques mois plus tard, et ça a été une vraie claque.
Tout y est beau et émouvant, du regard des membres de cette famille de Mexico aux paysages qui courent vite sur l’écran.
The Power of the Dog, de Jane Campion
Il est passionnant d’observer les transitions dans les filmographies des auteurs et cinéastes, de comprendre comment et où glissent leurs obsessions.
Ainsi, Pedro Almodóvar, surtout connu pour filmer les femmes comme le font peu de réalisateurs masculins, a abandonné ses héroïnes habituelles en 2019 pour présenter au monde Douleur et Gloire, un film essentiellement tourné sur une histoire d’amour dévorante entre deux hommes. Une œuvre spectaculaire, tant dans sa mise en scène que dans le traitement de son propos, qui valait bien un détour de son chemin habituel.
Jane Campion fait cette année de même. Elle quitte quelques instants ses héroïnes bousculées par la vie (et surtout par les hommes) pour explorer un monde très testosteroné.
Dans The Power of The Dog, nommé cette année aux Oscars, la cinéaste explore les relations conflictuelles de Phil et George Burbank, deux frères que tout oppose.

Autant Phil est raffiné, brillant et cruel, autant George est flegmatique, méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée du Montana. Une région loin de la modernité galopante du XXe siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l’on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré.
Lorsque George épouse en secret Rose, une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se met en tête d’anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se servant de son fils Peter, garçon sensible et efféminé, comme d’un pion dans sa stratégie sadique et sans merci.
Avec une maîtrise singulière d’un récit dont elle est a priori très éloignée, Jane Campion explore les affres de la masculinité toxique.
The Lost Daughter, de Maggie Gyllenhaal
Imaginez un décor de carte postale. Une île grecque, sur laquelle on se projette aisément, munie d’un grand chapeau, de lunettes de soleil, d’un bouquin sous le bras. Voilà les vacances qu’une professeure de littérature comparée, Leda (interprétée par la fantastique Olivia Coleman), a décidé de passer, dans le somptueux The Lost Daughter.
Seule, elle est bien décidée à se faire plaisir, à lire sur la plage, manger au restaurant ou sur sa terrasse de bons plats grecs. Mais c’était sans compter sur une famille américaine dont les rassemblements perturbent le calme apparent de la plage, et dont certains membres n’ont pas envie de s’encombrer de la présence de cette touriste mystérieuse.
Leda commence à développer une légère obsession pour une jeune mère de cette tribu bruyante, Nina (Dakota Johnson), en laquelle elle se reconnaît. Cette dernière n’est que peu libre de ses mouvements, sa fille était sans cesse accrochée à son cou.
Quand la petite va perdre sa poupée, sorte de doudou duquel elle ne peut se passer, les choses vont commencer à se gâter pour tout le monde…
Un film splendide et effrayant sur l’ambivalence d’une mère face à la maternité qui a été primé à la Mostra de Venise et est nommé aux Oscars 2022.
Marriage Story, de Noah Baumbach
Si son nom ne vous dit rien, vous êtes en tout cas sans doute déjà tombée sur l’une des fictions de Noah Baumbach au détour d’un cinéma ou d’un magazine.
En 15 ans, il a signé une dizaine de films, qui ont tous leur propre identité mais portent tout de même la patte de leur créateur.
On vous encourage notamment à voir Mistress America, Frances Ha, The Meyerowitz Stories, While We’re Young ou Margot va au mariage.
Le réalisateur y explore souvent les thèmes de l’amour déçu, du temps qui affadit les sentiments, de la jeunesse qui fuit et de la création.
Autant de sujets qui sont réunis dans Marriage Story, son drame intimiste et universel qui a valu un Oscar de la meilleure actrice à Laura Dern.
Marriage Story, c’est l’histoire d’un metteur en scène et sa femme comédienne, qui se débattent dans un divorce éprouvant, oubliant l’amour qui les a autrefois unis. Autobiographique ?
Peut-être, puisque Baumbach lui-même a connu une séparation et un divorce pénible avec son épouse Jennifer Jason Leigh en 2010.
En tout cas, Marriage Story est l’un des films les plus réussis de 2020 et l’un des meilleurs de la plateforme Netflix.
Annihilation, d’Alex Garland
Un peu d’horreur dans cette sélection avec Annihilation, qui lors de sa sortie en salles le 23 février 2018 aux Etats-Unis, Annihilation a fait sensation.
The Guardian en a parlé comme « l’un des meilleurs films de l’année » — ce qui ne l’a pas empêché d’être privé d’une distribution en salles en France. Ainsi, c’est directement sur Netflix qu’a atterri cet OVNI signé Alex Garland, le réalisateur d’Ex machina, qui promettait déjà au réalisateur une carrière soignée et pointue.
Natalie Portman y campe Lena, une biologiste et ancienne militaire dont le mari a disparu depuis un an, et que personne ne réussit à localiser. Lorsqu’il finit par rentrer, il se met à souffrir d’un mal étrange, qui lui fait cracher tout son sang.
Pour lever le voile sur ce qui est arrivé à son époux, Lena participe à une mission top secrète, dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines.
La zone d’où son mari revient.
Une fois sur place, toutes les femmes de l’expédition souffrent d’une sévère désorientation. Elles découvrent vite que les créatures qui hantent les lieux ont subi d’importantes mutations.
En dépit de la beauté des paysages, le danger règne. Elles le savent. Il peut venir de partout mais aussi d’elles-mêmes…
Sans doute l’un des meilleurs films de genre de ces dernières années.
Call Me By Your Name, de Luca Guadagnino
Italie. Été 1983.
Un jeune homme passe ses journées dans la demeure familiale, sorte de villa du XVIIème siècle perdue dans les pins parasols.
Elio Perlman a 17 ans ; il aime lire, flirter avec son amie Marzia, écouter et jouer de la musique classique. Elio a les boucles romantiques ; chez lui, on parle anglais, italien et français. Fils d’un professeur de culture gréco-romaine, et d’une éminente traductrice, il a reçu une très bonne éducation et dispose d’une grande culture générale.
Autant d’atouts qui font de lui un garçon charmant, et surtout très mûr pour son âge.
Un jour, Oliver, un Américain aux qualités physiques indéniables, vient travailler auprès du père d’Elio pour préparer son doctorat. Entre les deux corps réchauffés par le soleil sec de l’Italie, le désir monte…
Call Me By Your Name est un récit initiatique né de la plume de James Ivory (Chambre avec vue) et Luca Guadagnino (A Bigger Splash).
Une sorte de Première Éducation sentimentale, à la Flaubert, tellement brûlante que les draps s’en souviennent (sorry). Car Oliver et Elio vont s’aimer partout et tout le temps, sans se poser beaucoup de questions.
Un film qui a sans doute échauffé plus d’un corps depuis sa sortie en 2018 — bien que depuis, l’un de ses deux acteurs principaux, Armie Hammer, est au cœur d’une affaire ultra-malsaine de harcèlement sexuel et de cannibalisme…
Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand
ll serait inconvenant et terriblement dommage de ne pas ajouter de films français dans cette sélection, d’autant plus qu’en matière de cinéma, nous ne sommes pas en reste.
La preuve avec l’excellent Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand, qui explore les turpitudes d’une famille dans la tourmente.
Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué.
Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive.
Couronné du César du meilleur film de l’année en 2019, Jusqu’à la garde est de ces œuvres qui marquent au fer rouge et traversent les âges sans jamais perdre de leur intensité.
Puissant, essentiel, et sur Netflix !
Panic Room, de David Fincher
Panic Room est un thriller en huis clos de David Fincher, réalisateur de petits films méconnus comme Fight Club, Seven, Gone Girl ou encore Zodiac (dont on vous signale au passsage qu’il est également dispo sur la plateforme). Normalement, à ce stade, vous êtes déjà convaincus qu’il faut voir Panic Room.
Le film suit Meg (Jodie Foster), une trentenaire qui emménage seule avec sa fille Sarah (Kristen Stewart) dans une immense maison située dans un quartier huppé à l’ouest de New York. Une maison dans laquelle elles croyaient être seules…
Véritable shot de suspens et d’adrénaline, Panic Room ne vous laissera pas une seconde pour reprendre votre souffle. Le film exploite avec malice l’espace de la maison et présente surtout des personnages aussi captivants que surprenants. Parmi eux, Forest Whitaker est de loin le plus marquant. Il brille par la richesse de son jeu, qui le rend capable de nous inspirer autant la peur que l’empathie…
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