En 2023, on ne se lasse toujours pas d’Agnès Varda. Pionnière à la sensibilité acerbe, autodidacte ayant tracé sa propre voix dans un milieu où l’on ne cite que le nom des hommes, militante féministe et antiraciste et cinéaste passionnante, Agnès Varda n’a pas fini de nous inspirer. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette grande dame du cinéma.
De multiples récompenses et une influence indélébile
En septembre, la collection de ses films était mise en ligne sur Netflix. Le 13 décembre, le Doodle de Google prenait la forme et les couleurs de sa coupe au bol noire puis rouge et blanche.
Le moteur de recherche rendait ainsi hommage à son prix d’honneur, reçu pour l’ensemble de son œuvre à l’Académie européenne du cinéma en 2014. Cette récompense fait partie d’une longue liste de distinctions, parmi lesquels un Prix Lumières, une nomination aux Oscars, un César, un Lion d’Or et un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Près de dix ans plus tard, sa filmographie qui compte une quarantaine de films courts, long, fictionnels ou documentaire, n’a rien perdu de sa puissance politique, artistique, esthétique et intime.
Une autodictate au regard ouvert sur le monde
Agnès Varda. Née à Bruxelles en 1928 sous le nom d’Arlette, Varda a tracé sa propre voie dans un environnement largement masculin, laissant derrière elle un héritage cinématographique unique et indélébile.
Autodidacte, Agnès Varda a commencé le cinéma simplement en se munissant d’une caméra, au lieu de l’étudier dans une école. Elle a préféré se plonger dans l’histoire de l’art et la photographie, médium qui participe à la dimension saisissante de ces films. En 1955, elle sortait son premier film, La Pointe Courte, qui préfigurait la Nouvelle Vague française. Ce premier film sur un couple en questionnement contenait déjà son style si particulier et son rejet des normes conventionnelles, dans les formes comme dans les thèmes abordés au cinéma.
Cinéaste, photographe et artiste
Le regard d’Agnès Varda dépassait largement les limites du cinéma ou de la photographie : en 2003, elle se lançait dans des installations vidéo immersives, qui ont été exposées à New York, Pékin ou encore Paris.
Militante féministe
Agnès Varda se revendiquait féministe. De Cléo de 5 à 7 à Sans toit ni loi en passant par Le Bonheur, son cinéma est aussi le lieu d’émergence de voix de femmes authentiques, dissonnantes, inspirantes. Son engagement en faveur du droit des femmes s’est étendu au-delà du cinéma, comme en témoigne sa participation au Manifeste des 343, dans lequel elle plaide publiquement pour la légalisation de l’avortement.
Agnès Varda s’est éteinte le 29 mars 2019 à 90 ans, emportée par un cancer. Elle a laissé derrière elle un corpus d’œuvres riches et variées qui continuent de nous faire nous questionner sans cesse sur le monde, le regard et la curiosité toujours ouverts.
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