Le déodorant parfait qui prévient l’humidité et les mauvaises odeurs, sans irriter la peau sensible des aisselles, ni y laisser un parfum improbable comme fraîcheur marine, forêt alpine ou patchouli hippie existe-t-il ? Ce qui préoccupe surtout aujourd’hui, c’est la différence entre les déodorants et les anti-transpirants, car la réponse tient en trois mots : les sels d’aluminium !
Sophie Strobel, alias @demaquillages, décrypte les sels d’aluminium dans Matières Premières
C’est un ingrédient qu’on trouve facilement dans la nature, et fortement décrié depuis plusieurs années, parce que le grand public le soupçonne de provoquer des cancers, à cause de plusieurs études controversées, régulièrement contestées par la communauté scientifique. Mais c’est aussi le seul ingrédient commercialisable qui sache bloquer la transpiration.
Beaucoup de personnes pensent qu’on peut le remplacer par de la pierre d’alun, par exemple. Or, spoiler : c’est juste un gros bloc de sels d’aluminium ! Alors sommes-nous condamnés à vivre avec des maxi auréoles senteur citron-menthe ? Faut-il vraiment se méfier des sels d’aluminium ? Que dit la science concrètement aujourd’hui ? L’Ingénieure biologiste en cosmétologie Sophie Strobel nous éclaire sur ce qu’il en est vraiment, dans l’épisode « Sels d’aluminium » du podcast « Matières Premières ». Et sa réponse est formelle : on n’a pas besoin de se méfier des sels d’aluminium dans les anti-transpirants.
Les déodorants avec sels d’aluminium ne présentent pas de danger pour la santé dans les concentrations actuellement sur le marché
Et l’institut national du cancer est tout aussi formel, dans un article daté du 25 mai 2022 :
« Certains produits cosmétiques, comme des déodorants, des dentifrices ou des rouges à lèvres contiennent des sels d’aluminium.
Ceux contenus dans les anti-transpirants ont été suspectés de favoriser le développement de cancers du sein. Or les dernières évaluations scientifiques ont conclu que les déodorants ne présentaient pas de danger pour la santé dans les concentrations actuellement sur le marché. En mars 2020, le comité scientifique pour la sécurité des consommateurs de l’Union européenne considère « comme sûre l’utilisation de l’aluminium dans les anti-transpirants, les dentifrices et les rouges à lèvres dans les concentrations usuelles des formules commercialisées » (soit moins de 10,60 % pour les sprays et 6,25 % pour les autres, des seuils supérieurs à ceux retrouvés dans les produits sur le marché). »
L’Organisation mondiale de la Santé, l’Union européenne et la Food and Drug Administration (c’est-à-dire l’autorité américaine pour la nourriture et les médicaments) s’accordent également à dire que les sels d’aluminium qu’on peut trouver dans les cosmétiques n’ont pas de lien avec d’éventuels risques de cancer. Cette vieille polémique date d’une ancienne étude mal faite, mal résumée, et surtout mal comprise et véhiculée dans les médias. C’est ce qui a provoqué une panique généralisée que certaines marques exploitent, car le marketing de la peur fait vendre. Entretenir la désinformation et l’insécurité peut rapporter gros.
La peau n’absorbe pas les éventuels sels aluminium contenus dans les déodorants anti-transpirants. Et ce qui est utilisé en cosmétique est bien inférieur à ce qu’on mange et boit au quotidien vu qu’il y a de l’aluminium partout dans la nature.
Mais si vous tenez tout de même à les éviter, sachez qu’on les reconnaît dans la liste d’ingrédients (INCI) sous les noms de aluminum sulfate, aluminum chloride, ou encore aluminum chlorohydrate.
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