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Sacha, 33 ans : « Ma vie sexuelle est plus épanouie depuis que je suis célibataire »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, c’est Sacha, 33 ans, qui nous raconte pourquoi elle a fui le couple traditionnel.
  • Prénom : Sacha
  • Âge : 33 ans
  • Lieu de vie : Paris
  • Célibataire depuis : 2 ans
  • Orientation sexuelle : hétéro

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

 Je suis célibataire depuis deux ans après une rupture suite à six ans de relation.

Dans ma dernière relation sérieuse, j’ai été pacsée, puis mariée, j’ai suivi mon ex à l’étranger et des projets bébé étaient en cours de discussion.

Je prenais un certain plaisir à rentrer dans ce moule. Je me sentais validée socialement, et je trouvais l’idée de la relation très longue sur le modèle classique assez beau.

Cependant j’avais toujours au fond de moi l’impression que ça ne me correspondait pas totalement. J’avais souvent la sensation de m’oublier, de me reposer sur mes acquis, de m’adapter beaucoup à lui. Je me sentais vite « happée » vers l’autre, à vouloir tout faire avec lui par exemple, et paradoxalement, ça me frustrait. J’avais aussi peur de l’engagement, ça me mettait une pression, j’avais peur de me tromper de voie, de me retrouver coincée ou de ne pas être à la hauteur.

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Quel est votre rapport au célibat ?

 Mon célibat est à la fois choisi et subi. J’ai pris la décision de partir dans ma relation précédente, entre autres parce que j’avais besoin de voir autre chose et que j’étouffais dans le modèle de couple « traditionnel ». Mais finalement, je ne suis pas toujours pleinement satisfaite de cette vie non plus.

J’aime pouvoir exister par moi-même et ne plus mettre la relation de couple au centre de tout, mais je ne peux pas nier qu’affectivement, je ressens souvent le besoin d’être avec quelqu’un.

C’est pour ça que j’entretiens quand même des relations avec quelques hommes : elles peuvent être charnelles, affectives, mais elles ne sont jamais des relations de couple au sens classique. On ne se fait pas de promesses, il n’y a pas d’engagement, pas de messages tous les jours, elles sont plus courtes que les relations de couple que j’ai connues avant. Parfois, elles se transforment en amitié.

Le célibat a-t-il une incidence sur vos relations amicales ?

Il m’arrive de sentir un léger malaise de la part des personnes en couple dans mon entourage. On n’ose plus dire que le célibat est une tare, mais je sens que l’on peut parfois avoir un peu pitié de moi, car beaucoup de personnes sont incapables de s’imaginer seules.

Je suis occasionnellement exclue de certaines activités, mais surtout du fait que je n’ai pas d’enfant en bas âge. Le plus gros impact se trouve sur les sorties amicales : les personnes en couple autour de moi sont moins disponibles, partent en vacances en couple, restent chez elles le dimanche, ont davantage la flemme de se déplacer pour faire des choses extérieures. 

Quand je suis avec beaucoup de personnes qui sont en couple, j’ai un peu l’impression que mes choix de vie me positionnent comme une marginale. J’ai l’impression que mes amis se demandent : « Mais quand est-ce que tu vas te poser ? », on me dit « Mais t’es encore sortie ce week-end ? Tu connais ce truc ? ». C’est comme s’ils se positionnaient comme des vieilles personnes et que moi, j’étais plus jeune dans leurs têtes. 

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Et sur vos relations familiales ?

Le fait d’être en couple donne une sorte de crédibilité d’adulte que j’ai tendance à perdre aux yeux de ma famille. J’ai parfois l’impression de retrouver un statut d’adolescente avec mes parents, il n’y a plus personne pour faire tampon. Ou peut-être que c’est moi qui me remets en position d’enfant !

Ça me manque un peu de ne plus avoir d’« allié » pendant les fêtes, ou tout simplement quelqu’un avec qui je pourrais partager le relationnel avec ma famille.

Est-ce que le célibat joue sur votre moral au quotidien ?

Oui, positif dans le sens où je me sens plus libre, ouverte d’esprit et indépendante, plus forte aussi globalement.

Cependant, la comparaison avec mon entourage majoritairement en couple me pousse à douter de la légitimité/viabilité du célibat, notamment l’hiver où les sorties et les projets entre amis se raréfient. Je vais me remettre en question, me demander si mon célibat est vraiment un choix, si ce n’est pas moi le problème et que, peut-être, je suis inadaptée à partager la vie de quelqu’un comme les autres le font.

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Cela peut paraître égoïste, mais j’ai tellement fait passer les désirs des autres avant les miens qu’aujourd’hui, je valorise beaucoup de pouvoir décider de ce que je veux faire, quand je veux le faire, sans prendre en considération l’avis de quelqu’un d’autre. Je peux partir en week-end chez des potes sans rien calculer, voir les films que je veux… Je dors mieux, aussi !

Pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Ce qui me peine le plus aujourd’hui, c’est vraiment le fait de partir en vacances : je n’ai pas encore passé le cap de partir seule, j’avoue que je trouve la perspective assez triste (voire dangereuse) même si j’aimerais essayer bientôt.

Ce côté de prévoir un voyage à deux, d’avoir un compagnon de voyage est important pour moi et comme la majorité des personnes partent en couple, je me retrouve un peu seule. Et aussi les voyages sont souvent plus faits pour les couples financièrement parlant : une chambre d’hôtel seul coûte le même prix qu’à deux par exemple. J’aimerais aussi parfois tester des restaurants ou de nouveaux endroits et même si je le fais avec mes amis, j’ai un peu moins l’opportunité et je n’assume pas (encore) de le faire seule.

Cherchez-vous activement à rencontrer un ou une partenaire ?

Cela dépend : parfois oui, puis plus du tout. Je trouve que dans ma tranche d’âge il y a peu de personnes « disponibles » en ce moment déjà, et puis je suis un peu lassée de cette recherche frénétique pour trouver une personne qui puisse me correspondre.

J’ai eu un moment où j’étais assez addict aux applis de rencontre, car je me sentais seule et que j’avais envie de me sentir désirée et de voir que je plaisais. J’en suis revenue, je trouve que quand je les utilise, je dépense beaucoup d’énergie pour assez peu de résultats… J’y perds trop de temps alors que je pourrais le passer à autre chose de plus épanouissant pour moi. Je les installe et les désinstalle régulièrement.

Aujourd’hui, je laisse plutôt les choses se faire et si ça débouche sur une relation qui me convient tant mieux, mais sinon tant pis : mon équilibre personnel aujourd’hui est beaucoup moins centré là-dessus (même s’il l’est toujours un peu !). Je pense aussi être beaucoup plus exigeante maintenant qu’avant, et j’aime papillonner sans plus d’engagement.

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ?

J’ai une vie sexuelle beaucoup plus active et épanouie depuis que je ne suis plus en couple ! De manière un peu classique, j‘avais tendance à voir le désir s’amenuiser au fil du temps. Bien sûr, cela pouvait fluctuer mais dans la plupart de mes relations longues, après deux ou trois ans de couple, j’avais l’impression d’avoir fait le tour. Il y avait d’autres types de relations charnelles moins sexuelles, avec beaucoup de tendresse.

Aujourd’hui, j’ai des partenaires sexuels réguliers et j’ai appris beaucoup plus ces deux dernières années sur mon plaisir, mon corps, etc, que dans toutes mes relations de couple. J’ai eu l’occasion de tester beaucoup de choses !

Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ?  

Oui, un peu, mais j’ai l’impression que cela évolue. Je la perçois parfois comme un jugement de mon entourage sur ma capacité à être adulte et « stable », ou comme une peur que je ne sache pas me gérer seule, sans avoir quelqu’un au quotidien pour me soutenir. Mais je pense que certaines personnes m’envient un peu aussi parfois. De manière générale, je crois que les humains ont du mal à être seuls et que mon célibat les renvoie à leur propre solitude.

« J’ai un peu abandonné le modèle de relation durable pour le moment »

À l’avenir, j’aimerais avoir des relations moins traditionnelles, dans lesquels nous pourrions coexister de manière plus équilibrée. Je trouve par exemple que de ne pas vivre sous le même toit que son ou sa partenaire est un bon compromis, ce serait mon idéal. Avoir plus d’espace à soi, avoir plus de choses à partager.

Quand on est en couple et qu’on vieillit, les amitiés sont souvent reléguées au second plan, et j’aspire à continuer d’entretenir d’autres relations (amicales par exemple) quasi aussi importantes pour moi que les relations amoureuses. J’ai envie d’être plus disponible pour mes amies. Aussi, j’ai un peu abandonné le modèle de relation durable pour le moment, et je me dis que l’important est de vivre des choses, d’expérimenter, et d’être davantage connecté à soi-même et à l’instant présent.

Quels sont vos projets pour le futur ?

J’ai plutôt des projets professionnels liés à mon activité artistique en ce moment. Le fait d’être célibataire permet de m’y consacrer davantage et d’avoir plus d’espace mental disponible pour cela, et surtout plus de temps.

Pour un futur moins proche, en tant que femme de 33 ans, je me pose la question des enfants. Je pense que j’aimerais quand même avoir un enfant un jour, et cela me met un peu la pression, car je me dis qu’il faudrait idéalement que je commence une relation maintenant si je veux construire quelque chose avec quelqu’un qui puisse déboucher sur une grossesse (et ce, avant d’être trop vieille). J’envisage de congeler mes ovocytes.

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

J’ai une amie — que j’aime beaucoup d’ailleurs — qui m’a dit qu’elle se retrouvait (à cause d’obligations familiales) sans son fils et sans sa femme dans sa famille pour le réveillon de Noël cette année, et que c’était vraiment la lose d’y aller seule.

Je me suis dit que sans s’en rendre compte, elle jugeait d’une certaine manière ma vie. Même si je sais qu’elle ne pense pas que j’aie une vie nulle, mais ça m’a donné l’impression que c’était vraiment triste d’être seule dans cette configuration. Comme s’il fallait absolument être en couple et accompagnée pour profiter de ce moment.

Merci à Sacha d’avoir répondu à nos questions !

À lire aussi : « J’ai l’impression qu’être célibataire, c’est ce qui me définit »

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Les Commentaires

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Avatar de Penny65
21 janvier 2023 à 23h01
Penny65
Dans l'article, la personne questionne la validité de son choix, se demande son son célibat et choisi ou subi, et si le problème, finalement, ce ne serait pas elle qui serait "inadaptée à partager la vie de quelqu'un comme les autres le font"
Or je pense sincèrement qu'il ne faut pas se comparer. Ce serait chercher la validation de nos choix chez les autres. Il y a un petit côté défaitiste, dans ce coup de blues hivernal, non ? Une sorte de regret de la vie d'avant, toute tracée ? Pourquoi ne pas changer la façon de voir et envisager que ce sont peut être les personnes que tu rencontres qui sont inadaptés à partager ta vie ? Parce que c'est toi qui accepte quelqu'un dans ta vie, pas quelqu'un qui te fait la faveur de t'accepter dans sa tienne.
Il y a un petit côté "destin" dans nos rencontres qui fait qu'on ne choisit pas vraiment, que ce soit d'être avec quelqu'un comme d'être seul/e. Je crois qu'il ne faut pas se prendre la tête là dessus, et qu'il faut laisser les rencontres et les évènements arriver, même si on peut parfois trouver le temps long.
Et je suis aussi sûre d'une chose : "il vaut mieux être seul/e que mal accompagné/e".
Je sais que si je redevenais célibataire, je le resterai sans doute : pas l'énergie pour "chercher quelqu'un", pas envie de repartir dans les contraintes de la vie de couple. J'y suis bien pour le moment, mais je sais que je ne me relancerai pas dans l'aventure de la vie à deux si celle ci devait se finir.
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