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Source : Unsplash / Anastasiia Tarasova
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Meredith, 28 ans : « J’en ai marre qu’on me demande si j’ai rencontré quelqu’un et pas si je suis heureuse »

Chaque semaine dans Célib, des personnes de tous genres nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, c’est Meredith* qui apprend à se connaître et à se construire seule après avoir été une « meuf à couple ».
  • Prénom ou pseudo : Meredith*
  • Âge : 28 ans 
  • Lieu de vie : grande métropole
  • Orientation sexuelle et/ou romantique : hétérosexuelle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ? 

Je suis célibataire depuis 1 an et demi, suite à une séparation avec l’homme avec qui j’étais depuis 6 ans. 

J’ai été en couple très tôt, mon premier amour et moi on a été ensemble de mes 13 à mes 18 ans, soit 5 ans. J’ai grandi avec des parents qui sont encore ensemble, mon frère est avec ma belle sœur depuis ses 14 ans (il en a 32 maintenant), j’ai grandi entourée de couples stables, et j’ai reproduit le schéma. Mais nous nous sommes séparés à mon entrée à la fac. 

Je suis restée célibataire 2 ans, quand j’étais à la fac. Entre les cours et les soirées, tout en vivant chez mes parents, je n’ai pas vraiment eu d’expérience de vie seule. J’ai eu des plans cul, des garçons avec qui j’aurais bien aimé avoir une histoire mais qui ont mis un stop.. Bref j’ai expérimenté. 

Et à 20 ans j’ai rencontré mon deuxième copain, avec qui je suis restée 6 ans. Je suis passée de chez mes parents à la vie à deux avec lui. Puis nous nous sommes séparés, en bons termes, c’était juste la fin de notre histoire. 

Je pensais être une « meuf à couple », une nana faite pour ça, quoi. Comme je l’ai dit plus haut, les couples de gens qui restent avec leur premier amour sont le modèle avec lequel j’ai grandi. Puis avec mes ruptures, je me suis sentie différente, pas foutue de rester en couple. 

En réalité, ces expériences m’ont juste menées à admettre que j’avais besoin de vrai temps pour moi, pour me connaître et me construire (à 28 ans il serait temps !) avant d’envisager de me remettre avec quelqu’un.

Comment décririez-vous votre célibat ? 

Je commence à peine à l’apprivoiser. Quand je me suis séparée et que Monsieur est parti de l’appartement que nous partagions, je n’ai eu qu’une chose en tête : il ne faut pas que je sombre. Je n’avais jamais vécu seule. Alors j’ai meublé ma vie à l’extrême : je sortais tous les soirs, impossible de ne rien faire ne serait-ce qu’une journée ou soirée. 

Je n’ai donc appris à vivre seule qu’il y a peu de temps. Je me rends compte que j’étais tombée dans une dépendance aux autres, et ma seule présence m’était insupportable. J’ai fait de grosses crises d’angoisse, j’ai développé des idées noires à la simple idée de passer une soirée seule. Heureusement, j’ai reçu de l’aide et je commence maintenant à aller mieux.

Mon célibat, c’est le moment où j’apprends à me connaître, à être indépendante, à me (re)construire en tant que personne et non pas en tant qu’entité au sein d’un couple

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Oui, il m’a poussé à faire de nouvelles rencontres, et j’adore ça ! J’ai une vie sociale bien plus étoffée qu’avant ma séparation. 

Sur ma vie familiale, il n’a pas d’incidence : j’ai la chance d’avoir une famille qui ne me met aucune pression sur le sujet. Célibat ou non, c’est mon bonheur qui compte

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Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ? 

Je suis très sensible à la pression sociale, malheureusement. Je suis arrivée à un âge où mes ami·es sont quasiment tou·tes en couple, pacsé·es, marié·es, en train de fonder une famille… Et je me sens un peu seule dans mon célibat. Une partie de moi me dit que je rate quelque chose, que je ne « sais pas faire », qu’il doit me manquer une case… Je sais que je suis pas prête à me mettre en couple, j’ai beaucoup de choses à régler, mais parfois ça me pèse de ne pas « être comme tout le monde » 

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Non. En couple, je ne m’interdisais rien, j’ai besoin d’être avec quelqu’un avec qui je puisse être moi même et faire ce que je pourrais faire seule au quotidien. 

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Non plus, je ne m’interdis rien. En y réfléchissant, je pense que je partirais peut-être plus souvent en week-end et que j’appréhenderais moins mes vacances… Mais quotidiennement, ça ne me change pas grand chose. 

Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un ou une partenaire amoureux·se ? 

Socialement oui, on me pose régulièrement la question « tu as rencontré quelqu’un ? » comme si c’était le goal d’une vie… C’est pas être heureux·se le but ?

On s’en fiche que j’aie rencontré des gens qui m’apportent des choses, non, on veut savoir si je suis en couple… Juste « en couple », que je sois heureuse ou pas là dedans. Ça me semble un peu lunaire. 

Puis, il y a toujours cette histoire d’horloge biologique : tic-tac, 28 ans faut trouver un mec parce qu’il faut faire des enfants et l’horloge tourne ! On nous présente un modèle « unique » : tu te mets en couple à la fac, tu te maries avec cette personne, vous faites des enfants blablabla… Et je n’avais jamais senti cette pression avant mes 27 ans quoi… Mais là c’est chaud. 

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? 

Quand je me suis séparée, j’ai eu toute une période où je voulais plaire et où j’ai multiplié les partenaires sexuels pour me prouver que même si mon ex-compagnon faisait des remarques sur mon physique, je plaisais toujours à certaines personnes. Pendant 1 an, j’avais même plus fréquemment des rapports sexuels que quand j’étais en couple … Et à la fin de l’été dernier, j’ai décidé de me calmer et de questionner ce besoin de toujours avoir un partenaire sexuel. Donc là, je ne suis plus à la recherche de partenaires sexuels, j’essaye même de les éviter pour me concentrer uniquement sur moi. 

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Oui, rembourser un prêt seule, payer toutes les charges seules… Ça a un impact financier énorme. Quand je me suis séparée, mes dépenses pour mon logement ont fatalement doublé, et ça a un peu piqué !

Avez-vous un budget « dating » ? 

Absolument pas. La plupart de mes dates consistent en aller boire des verres. Activité que je pratique régulièrement, dans tous les cas.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Jusqu’à il y a peu, je n’avais pas de projet perso et je voyais ma vie à travers mes liens sociaux

Mais mes projets évoluent : j’ai acheté un appartement et je suis en train de le rénover, j’ai trouvé des festoches pour cet été (c’est un projet comme un autre !), professionnellement, je compte aussi changer de mode d’exercice… 

Le célibat a peu d’impact sur mes projets. C’est quelque chose que je m’interdis, j’ai besoin de projets personnels qui ne sont pas liés à mon statut sentimental. 

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

J’ai une anecdote sur la vision du célibat par certaines personnes de mon entourage qui m’a rendu un peu triste. 

Deux semaines après ma séparation, j’ai repris le travail, et j’ai fini par en parler à une de mes collègues, quarantenaire mariée avec deux enfants, qui m’a dit « Mais, comment vas-tu faire pour retrouver quelqu’un maintenant ? »… C’est le cadet de mes soucis Karen, mais ok. 

Plus tard, j’ai appris que le mariage de cette personne était malheureux mais qu’elle était tellement terrorisée à l’idée d’être seule qu’elle restait dans une vie de couple qui ne lui convenait pas. Et depuis, en creusant, je me suis rendu compte que beaucoup de gens sont malheureux en couple mais préfèrent ça à être célibataires… 

Ça me conforte dans mon choix de ne pas me ruer vers une vie de couple juste pour être en couple. Il y a le temps, et si je trouve l’amour de ma vie à 40 ans, ben je trouverai l’amour de ma vie à 40 ans, c’est comme ça.

Merci à Meredith* d’avoir répondu à nos questions !

* Le prénom a été modifié.

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