- Prénom : Cataleya
- Âge : 25 ans
- Lieu de vie : je vis en van donc je suis plutôt à la campagne, mais j’aime aller de temps en temps en ville et faire des trucs de citadins
- Orientation sexuelle et/ou romantique : hétérosexuelle
Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?
Depuis deux ans et quelques après une rupture.
J’ai un passif qui m’a laissé beaucoup de séquelles et encore aujourd’hui, je travaille pour avancer et surtout aller mieux. J’ai été habituée à être rejetée pour ce que j’étais vraiment. On m’a appris à me détester, on m’a abandonnée quand j’avais le plus besoin d’aide. Au début de mes relations, je donnais tout. Je faisais tout pour plaire, pour qu’on m’accepte, pour qu’on ne m’abandonne pas. Je ne me respectais pas… J’ai été la bonne poire pour un certain nombre de mecs.
Avec les années et ma thérapie, j’ai appris à poser des barrières. C’est encore difficile, mais j’y arrive de plus en plus. Niveau amical, c’était un peu pareil, mais en moins fort. Maintenant, je suis à un stade où j’arrête de courir après les gens pour qui je ne compte pas, je me tiens à mes convictions et je ne fais plus plaisir pour rien. Ça me fait encore plus douter sur le fait de trouver quelqu’un un jour… Parfois je me sens bête de vouloir trouver quelqu’un qui m’aime et que j’aimerais aussi. En fait, je n’ai pas trop connu l’amour et n’ai jamais eu un schéma de l’amour sain dans une famille. Par contre, ça m’a donné la force d’avancer et de me reconstruire pour pouvoir, un jour, espérer entrer dans une relation saine et équilibrée.
Comment décririez-vous votre célibat ?
À cause de problèmes de santé mentale (je suis anxio-dépressive) et de mon passif d’enfant adoptée, je souffre du trauma de l’abandon. C’est donc très difficile pour moi d’entrer en relation avec quelqu’un. Je suis en dépendance affective, j’ai toujours peur de me faire abandonner. Mes relations familiales n’étant pas bonnes non plus, je considère que je souffre d’un énorme manque d’affection, alors cela rend parfois le célibat difficile à vivre.
Sinon, je dirais que je le vis plutôt bien parce que je ne ressens aucun stress ou pression à devoir être en couple. Peut-être parfois mon ethnie (je viens du Guatemala) me donne l’impression que dans ce monde de blancs, ça ne va pas m’aider à trouver un partenaire… mais ça je pense que c’est personnel.
Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?
Amicale pas du tout, mes amies ne me mettent aucune pression. Ma famille oui, sous une certaine forme. Comme je n’ai pas de copain, ma mère pense que je couche un peu à droite à gauche parce que je sors souvent avec des mecs (je suis plus amie avec les mecs que les filles) et puis aussi j’ai eu une vie sexuelle qui elle, n’est pas inactive. Sauf que ce n’est pas de la génération de ma mère, donc elle ne conçoit pas du tout la chose et porte un regard un peu méprisant. Certains membres de ma famille se pose même la question de mon éventuelle homosexualité. Eh bien non, je n’ai juste pas de copain, et si j’en avais un, je ne le présenterais pas à mes parents.
Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ?
Oui énormément, parfois, je me sens badass d’être une femme solo en van qui essaye de vivre sa vie comme elle l’entend. Puis de l’autre côté, je souffre parfois de ma solitude et du manque d’affection.
Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?
Je ne pense pas, parce que ma vision du couple est surtout que chacun ait la place pour faire ce qui le fait vivre. Les concessions, bien sûr qu’il y en aura, mais pour moi pas au point de s’oublier.
À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ?
Je pense que c’est surtout arriver à faire des choses seules et pas attendre quelqu’un pour le faire avec nous. Pour ma part, j’ai également beaucoup travaillé là-dessus parce que j’étais du genre à laisser mon bonheur dépendre des autres. Et ce, que ce soit d’un point de vue amical ou amoureux.
Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?
Alors oui énormément, je bouge tout le temps donc difficile de trouver quelqu’un qui serait prêt à me suivre. Déjà, il faut un nomade comme moi, qu’on ait les mêmes envies de voyage ou de façon de voyager. C’est ultra galère de trouver quelqu’un en étant nomade ! Puis dans cette partie de la population, les gens ont souvent un grand besoin de liberté sur plein de points, dont les relations amoureuses.
Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ?
Oui et parfois, je me sens bête d’être dans cette constante recherche. On dit « plus tu cherches, moins tu trouveras », eh bien je suis mal barrée !
Je suis sur les applis de rencontres depuis trois ou quatre ans. J’y suis par période, je dirais. Depuis que je suis en camion, je vais dessus à chaque fois que je change d’endroit (c’est aussi une manière de rencontrer du monde). Peut-être plutôt le soir, mais si je ne fais rien la journée, je vais dessus aussi. Je date plutôt facilement (ce qui continue de me surprendre) parce que je reste ouverte à la découverte de nouvelles personnes. Parfois, je passe juste une super journée, je vais visiter un coin ou manger un bout quelque part, et puis on ne se verra jamais parce que chacun fait sa route et qu’il n’y a pas plus de feeling que ça. Parfois je me rends quand même bien compte que quand je me sens seule, je matche plus facilement que quand je me sens mieux avec moi-même, où je fais plus de tri.
Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ?
J’ai souvent envie d’avoir des relations sexuelles avec des hommes, mais pour moi, il faut qu’il y ait une connexion. Que j’apprenne à le connaître un minimum. Je ne suis pas du tout une adepte des plans d’un soir ou des plans cul. Je ne pourrais par exemple pas coucher avec un homme juste parce qu’il est beau. Je recherche plutôt des sexfriends.
Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ?
Je ne sais pas trop si cela répond vraiment à la question, mais je pense qu’il y a surtout une façon de faire trop ancrée dans la tête des gens. Et je me demande parfois quelle est ma définition du couple. J’ai souvent l’impression que les hommes que je rencontre ne veulent pas se mettre en couple car ils n’ont qu’une seule vision du couple et que celle-ci me paraît erronée. Pour eux, le couple est forcément signe de contraintes et donc pas quelque chose de positif et ça, je ne comprends pas ! Comment le couple peut-il être synonyme de contraintes, de choses négatives alors que ça devrait être quelque chose qu’on choisit et qu’on fait évoluer avec son partenaire dans le sens qu’on veut bien lui donner ?
Quels sont vos projets pour le futur ?
J’essaye de mener ma vie sans attendre mais j’avoue continuer d’espérer trouver quelqu’un prochainement. Ça ne m’arrête pas dans ce que je veux faire, mais c’est quelque chose que j’ai toujours en tête.
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