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Ludivine, 31 ans : « Je rêve de déjeuners chiants avec ma belle-famille »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Ludivine, 31 ans, nous raconte pourquoi le couple lui manque tant.
  • Prénom : Ludivine
  • Âge : 31 ans
  • Célibataire depuis : 5 mois 
  • Pronoms : elle/elle
  • Orientation sexuelle et romantique : hétéro
  • Lieu de vie : Paris

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Depuis 5 mois, après une relation d’environ 10 mois. J’ai été longtemps en couple : j’ai quitté mon premier copain après des années de relation pour un autre (avec qui je suis également restée des années). J’avais l’impression d’être la reine du pétrole, avec deux hommes amoureux de moi.

J’ai fini par quitter ce partenaire parce que je ne voyais pas d’avenir avec lui. Quand nous nous sommes séparés, j’imaginais que je retrouverai quelqu’un plutôt facilement mais je me suis trompée. Trois ans plus tard, je cultive encore la nostalgie de cette relation passée.

Après deux ans de célibat, j’ai rencontré quelqu’un qui, finalement, n’avait pas le souhait de s’engager. Depuis, je suis de nouveau célibataire.

Comme dit l’expression, « On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne ». Je n’ai jamais retrouvé le degré d’amour que j’ai eu dans mes premières relations. Je me dis parfois que j’ai été trop bête, trop difficile, et que j’ai perdu quelque chose de précieux.

Quel est votre rapport au célibat ? 

Je vis plutôt mal mon célibat, surtout avec l’hiver. Je suis en manque d’affection et de câlins. Je meurs d’envie de (re)construire quelque chose, d’aimer quelqu’un, de partager un quotidien. J’ai l’impression d’être un Ovni par rapport à mes proches.

Et puis, je me sens seule, à la fois par rapport aux gens en couple qui ne comprennent pas mes galères de célibat, mais aussi par rapport aux gens célibataires qui disent qu’ils sont heureux seuls et qu’ils n’ont pas envie d’être en couple.

En ce moment, je vois émerger un discours qui dit qu’on a pas besoin d’être en couple pour être heureuse, que le plus important, c’est de s’aimer soi-même, que l’autre n’est pas censé combler un vide. Je ne m’y retrouve pas non plus. Moi, je m’aime plutôt bien et je ne pense pas que souhaiter s’épanouir dans une relation, ce soit combler un vide. Surtout, je n’ai pas envie d’être jugée ou être taxée d’anti-féministe parce que je suis triste d’être célibataire.

J’ai le sentiment de faire face à deux injonctions, d’un côté, l’une qui me dit que je dois être en couple à tout prix, et en face, l’autre qui me dit que je dois absolument être heureuse célibataire, que je ne dois ressentir aucun manque. Pour moi, ce n’est pas si manichéen, il y a des nuances entre les deux !

celib_ludivine_citation

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Je me sens de plus en plus en décalage avec mon entourage. Nous ne vivons pas la même chose, n’avons plus les mêmes préoccupations. La plupart de mes amies sont en couple de longue durée et elles parlent d’acheter avec leur partenaire, de déménager, de crèches, d’enfants…

Moi, j’en suis très loin. Et pourtant, je rêve d’avoir à subir des déjeuners chiants avec ma belle-famille ! Ces préoccupations, que j’ai connues quand j’étais en couple, me manquent. 

Pour pas mal de personnes autour de moi, la vie entière est axée autour du couple. Les gens parlent en « on » : «ON achète, ON part en vacances »… Les amis célibataires, ça passe après, et j’ai l’impression que je dois toujours courir après les gens pour faire des projets. Ça fait partie du problème, les potes en couple qui disparaissent du jour au lendemain ! Heureusement, j’ai des amis célibataires avec qui on est solidaires ! 

J’ai parfois le sentiment que les gens en couple ont du mal à être là pour les autres. En tout cas, si je rencontre quelqu’un, je ne prioriserai pas du tout les choses de la même manière : c’est important de se serrer les coudes, et je n’oublierai jamais mes proches.

Le célibat joue-t-il sur votre moral au quotidien ? 

Oui. Même si je ne suis pas malheureuse, être célibataire m’attriste pour la simple et bonne raison que j’ai beaucoup d’amour à donner et que, après un moment à être contente et profiter pleinement du célibat, je meurs d’envie de rencontrer quelqu’un. Pour avoir été dans des relations longues, je sais à côté de quoi je passe : du partage, une présence, du soutien, du sexe, une vie pleine de couleurs…

Fin décembre, pendant les fêtes, j’ai beaucoup pensé à mon célibat, au fait que j’avais envie de faire des cadeaux à quelqu’un. Là, la Saint-Valentin arrive et je reçois des messages de promo, je vois des pubs qui me dépriment.

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

On peut choper qui l’on veut. Mais c’est tout. Il n’y a pas de prise de tête.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Sans devoir tout faire ensemble, en couple, on a ce socle qui rassure : on est une équipe, et on sait qu’on ne sera pas seul pour le nouvel an, pour les week-ends prolongés… Avec mes partenaires, je me sentais comblée à ce niveau, je ne ressentais pas de pression à devoir aller chercher les autres, sans cesse, pour pouvoir faire des trucs cools, ce qui est le cas maintenant.

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ?

Ça dépend des périodes. J’ai toujours rencontré mes partenaires en soirée, ou par des amis. J’ai essayé les réseaux, mais ça n’est pas fait pour moi, pareil pour les applications de rencontre. Ce n’est pas naturel pour moi de parler de la pluie et du beau temps à un inconnu, j’essaie, mais je n’y arrive pas.

Je trouve que les choses ont beaucoup changé, en quelques années. Rencontrer des gens en 2023, c’est très difficile : les gens ghostent très vite, des conversations entières sur les applis de rencontre se font supprimer d’un coup parce qu’une réponse ne convient pas… C’est comme si on était rien, pour la personne avec qui on échange. J’ai le sentiment que quand j’avais 20 ans, les choses étaient plus simples, plus authentiques.

 Le célibat a-t-il des conséquences sur votre vie sexuelle ?

Je n’ai plus trop de vie sexuelle pour le moment, et je ne souhaite pas d’un plan cul, ça ne m’intéresse plus : j’ai du mal à compartimenter, le cul d’un côté, et l’amour de l’autre. Ponctuellement, les coups d’un soir avec un petit coup de cœur en soirée, c’est plus simple et plus agréable pour moi !

Est-ce que le célibat a un effet sur vos finances ?

OUI , évidemment. On ne partage rien, et on paie tout plein pot (impôts, loyer, nourriture).  C’est une double punition.

Le célibat influence-t-il vos projets d’avenir ?

Énormément, dans la mesure où je souhaite avoir des enfants. Le temps passe, et c’est une nouvelle source de stress, parce que je ne me vois pas faire un bébé toute seule.

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Crédit photo :  Pexels / Andrea Piacquadio

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Les Commentaires

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Avatar de Nefertii
12 février 2023 à 23h02
Nefertii
Merci pour ton témoignage Ludivine.
Je suis au début de la 30aine moi aussi et les injonctions des deux côtés me pèsent aussi.
Et cette année, ma dernière amie célibataire s'est fiancée.
C'est difficile de parler de ça parce qu'il y a cette injonction à être bien seule. J'ai une amie en couple qui s'agace rapidement quand je lui en parle. Je me demande si ma situation ne lui fait pas peur en quelque sorte.
A côté je l'entends se plaindre constamment de sa belle-mère et j'ai de l'empathie, après tout on ne peut pas aimer tout le monde, mais qu'est ce que j'aimerais avoir une famille qui pense à moi et m'invite les dimanche à manger avec eux.
Ma famille habite très loin et je ne les vois que quelques fois par an.
En fait les petits tracas des gens en couples sont le genre de tracas que je serais prête à accepter si en contrepartie j'ai un mari aimant et une belle-famille plutôt agréable.
Les gens se sentent rassurants quand ils me disent qu'ils envient mon célibat pour la supposée liberté que ça apporte. Sauf qu'on peut partir quand on veut d'une relation, le choix est toujours possible. L'inverse non.
Un gros hug virtuel à toutes celles qui vivent dans cette situation peu enviable.
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