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Tania, 46 ans : « J’ai vraiment commencé à avoir du plaisir après mon divorce »

Chaque semaine dans Célib, des personnes de tous genres nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, c’est Tania* qui goûte à la vie sans attaches ni contraintes après avoir longtemps cru trouver son bonheur au sein d’un schéma plus traditionnel.

Prénom ou pseudo : Tania*

Âge : 46 ans

Lieu de vie : en centre-ville

Orientation sexuelle et/ou romantique : hétérosexuelle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ? 

J’ai été en couple neuf ans avec mon ex-mari, dont cinq années de mariage. En janvier 2024, cela fera neuf ans que j’ai divorcé. Entre-temps, j’ai eu quelques histoires par-ci par-là, mais aucune de vraiment importante.

J’ai un modèle familial très classique et « old school », avec des parents qui sont mariés depuis cinquante ans. Déjà petite, c’est ce que je rêvais de vivre : rencontrer mon futur mari au collège, me marier tôt, avoir des enfants tôt et avoir aujourd’hui déjà vingt ans de mariage au compteur… En fait, rien ne s’est passé comme je l’imaginais. 

J’ai eu mon premier copain assez tard, puis j’ai connu une très longue période de célibat pendant toute ma vingtaine, avec des petites histoires bidons. Et enfin, j’ai rencontré mon ex-mari à presque trente ans, on a eu notre fils au bout d’un an (à mon initiative je pense car je ne voulais plus perdre de temps). Mais avant lui, je n’avais pas eu beaucoup d’expérience, et je suis devenue mère… Pendant mon mariage, je ne pense pas avoir vraiment ressenti beaucoup de plaisir en tant que femme… J’ai vraiment commencé à avoir du plaisir après le divorce, à la quarantaine avec ce que j’appellerais vulgairement des « plans cul ». J’ai aussi réalisé que peut-être, je n’étais pas vraiment faite pour le mariage (ou en tout cas, pas faite pour vivre sous le même toit que l’être aimé). 

J’ai aussi tellement été seule dans ma vie que j’aime le fait de vivre seule, je suis peinarde sans rendre de comptes sur mes allers et venues, sur mes achats, et je ne me tape pas les tâches ménagères comme une bonniche.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ?

Oui, il y a des moments où je ressens vraiment un gros manque, le matin quand je pars travailler, le soir quand je rentre et beaucoup pendant les fêtes. Mais ça ne m’empêche pas de vivre non plus.

Comment décririez-vous votre célibat ? 

Au tout début de mon divorce, j’ai ressenti le besoin de me sentir à nouveau désirée, j’avais perdu confiance en moi, j’ai donc enchaîné des relations sans lendemain, mais que j’ai fini par trouver un peu « dégradantes » avec le temps. Maintenant, je suis une célibataire qui s’assume, qui préfère être seule que de vivre des histoires sans lendemain.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?

Sur ma vie amicale je trouve un peu, car je me sens souvent très seule parmi mes amis en couple. À mon âge, je commence à avoir moins d’amis célibataires comme moi, ils sont tous rangés avec enfants et tout ça. Sur le plan familial il n’y a pas vraiment d’incidence, je vis seule avec mon fils en garde alternée, nous sommes habitués à ce mode de vie. Mon fils est même content de ne m’avoir que pour lui.

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?

Carrément oui. Depuis que je suis célibataire, je me suis permis de faire beaucoup plus de choses que je n’aurais pas faites en couple. Le célibat me rend plus téméraire. Je me suis faite tatouer par exemple… Et je fais des activités comme le roller ou les claquettes.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ?

Oui, il y a des choses que je ne fais pas parce que je suis célibataire, comme voyager, aller au cinéma, aller au resto… Il y a des choses que j’aime bien faire seule comme me promener ou même aller à un concert, mais voyager est une activité que je voudrais plutôt partager à deux. 

Le lieu où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?

Je vis en centre-ville, où toute rencontre est possible, n’importe où, n’importe quand, j’aime ce rapport à la proximité où tout est accessible.

CÉLIB_TANIA_CITATION

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ?

Pas du tout. J’ai lâché l’affaire car à mon âge, c’est compliqué de trouver car soit je trouve que les hommes de ma génération ne sont plus d’une grande fraîcheur (gros ventre, chauve…), ou bien ils veulent une maîtresse, ou ils vous bassinent avec leurs histoires d’ex-femme… Donc là, je ne cherche plus rien. 

Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un ou une partenaire amoureux·se ? 

Parfois je ressens une forme de pression oui, surtout quand je me compare aux autres qui sont en couple. Mais ça ne me pousse pas plus que ça à rechercher activement.

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? 

Avant, je recherchais des relations ponctuelles avec du sexe faute de trouver quelque chose de durable, et j’avais parfois plusieurs partenaires. Aujourd’hui, je suis un peu résignée car je trouve que les relations ponctuelles ne m’apportent pas grand chose. Le pire, c’est quand on s’attache.

Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ? 

Oui, je ressens une pression de la société et des codes qu’elle véhicule. Un·e célibataire, surtout quand ça dure depuis un moment, va toujours se prendre des réflexions du genre « et comment ça se fait que tu es encore seul·e ? », « pourquoi tu ne sors pas faire des rencontres ? », « pourquoi tu t’inscris pas sur meetic ou Tinder ? », comme si c’était une obligation de chercher un·e partenaire et d’être en couple. 

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Un peu car je me lâche beaucoup sur des achats parfois un peu compulsifs pour pallier mon manque affectif… Des achats pour me faire du bien.

Quels sont vos projets pour le futur ? Le célibat a-t-il un impact sur ces envies et ces projections ?

Toute seule, j’ai des rêves professionnels et artistiques que j’aimerais réaliser depuis longtemps. J’irai jusqu’au bout, en couple ou pas. Le célibat n’impacte pas mes envies et mes rêves. Le célibat me permet même d’avoir une meilleure concentration et d’arriver jusqu’au bout sans être parasitée par les « dramas de couple ». Après, comme je n’arrive pas à concevoir de voyager seule (et de faire des sorties parfois), ça m’empêche peut-être de passer à côté de belles rencontres. 

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ?

J’en ai tellement qu’on m’a dit que je devrais en faire un spectacle de stand up ou écrire un livre. 

* Le prénom a été modifié.

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Les Commentaires

2
Avatar de Liligreen
22 décembre 2023 à 15h12
Liligreen
C'est pas bien le bodyshaming d'un point de vue moral mais il y a tellement de mecs cis hétéro qui ne se remettent pas une seconde en question sur leur physique/apparence alors qu'ils exigent énormément de la part des femmes que finalement je trouve que ça fait plutôt du bien à lire. (même si ça fait perdre quelques points de karma :rire.
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