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Hélène, 42 ans : « Je commence à perdre espoir de revivre un jour une relation amoureuse »

Chaque semaine dans Célib, des personnes de tous genres nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Hélène raconte son ambivalence face au célibat, entre le bonheur de sa liberté retrouvée et son envie d’être à nouveau amoureuse.
  • Prénom : Hélène 
  • Âge : 42 ans
  • Lieu de vie : Tours (Indre-et-Loire)
  • Orientation sexuelle et/ou romantique : Pansexuelle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Je me considère célibataire depuis 2 ans, date à laquelle ma dernière relation amoureuse s’est arrêtée, mais en réalité j’ai eu beaucoup de petites histoires (plutôt foireuses) avec plusieurs hommes pendant ces deux années. 

J’ai rencontré le père de ma fille au lycée, en terminale, et nous sommes restés ensemble 16 ans. Il a été mon premier amour, mon premier partenaire sexuel. Quand on s’est séparés il y a huit ans, je ne connaissais rien aux codes de la séduction, aux applis de rencontres, aux plans cul ou autres sex friendsJ’étais paumée ! Naïvement, je croyais rencontrer un nouveau partenaire et rester encore des années avec lui, puisque je ne connaissais que ça… Je pense que c’est la chose que j’ai le plus de mal à accepter : le fait que mes histoires, quand j’en ai, ne durent jamais des années. Néanmoins, le fait de connaître des périodes de célibat et surtout de ne plus cohabiter avec un homme m’a permis une très grande émancipation. Je me sens plus forte et indépendante que jamais. 

Comment décririez-vous votre célibat ?

Au départ je subissais énormément mon célibat, j’étais en chagrin d’amour c’était horrible. Je passais mon temps à essayer de trouver un nouvel amoureux, notamment sur les applis, mais je faisais de très mauvais choix. Au bout d’un an j’ai commencé à mieux le vivre, j’en ai pris mon parti. J’ai même lancé « Journal de célibat », une chaîne YouTube et un compte Instagram pour valoriser le célibat féminin à travers mon témoignage, celui de mes ami·es, ou à travers mes lectures. Cela me faisait du bien de m’exprimer sur le sujet, j’espérais rassurer les femmes qui, comme je l’avais moi-même vécu, subissent leur célibat, pour leur montrer tous les chouettes aspects de ce statut.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

J’ai toujours beaucoup valorisé l’amitié mais c’est évident que lorsqu’on est célibataire, on a plus de temps à se consacrer ou à consacrer à nos ami·es, à notre famille… J’ai notamment une relation particulièrement complice avec ma fille de 13 ans, du fait que nous ne vivons que toutes les deux une semaine sur deux. Le fait qu’il n’y ait pas d’autre adulte ou coparent à la maison nous a énormément rapprochées.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ? 

Oui parfois c’est compliqué, en ce moment je me sens vraiment fatiguée et je commence à perdre espoir car cela fait deux ans que mon souhait de revivre une relation amoureuse ne se réalise pas, malgré tous mes efforts (développement personnel, psy, applis de rencontres…)

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

C’est évident. Si j’étais restée avec le père de ma fille, je n’aurais jamais commencé à créer du contenu sur YouTube, je n’aurais jamais commencé à faire de la radio, je n’aurais jamais entamé de reconversion professionnelle, pas rencontré toutes les personnes qui sont mes ami·es aujourd’hui… Le célibat permet un temps libre et un espace de liberté immense.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Il y a des choses que je n’ose pas faire en tant que femme seule, par peur, et que je pourrais faire si j’étais en couple avec un homme : voyager par exemple. Mais il suffirait que je saute le pas, plein de femmes le font, pourquoi pas moi ? 

Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?

La ville où je vis n’est pas très grande, donc on a vite fait de croiser plusieurs gars qu’on a daté ou avec lesquels on parle sur Tinder au même évènement. 

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ? 

Parfois oui, et dans ce cas je me tourne vers les applis. Mais j’ai établi plusieurs règles afin d’avoir une utilisation raisonnée et un minimum éthique de cet outil (j’en parle d’ailleurs dans une de mes dernières vidéos).

Voici ces règles : 

– N’utiliser qu’une seule appli à la fois

Y aller sur l’ordi, de ne pas la télécharger sur le téléphone, cela permet d’y aller beaucoup moins souvent

Ne regarder que 9 profils maxi à la fois, car comme l’explique la sociologue Eva Illouz, au delà de 9 profils, notre cerveau est en « information overload » et ne distingue plus rien

Ne matcher qu’une seule personne à la fois, afin de se consacrer à une seule discussion et ne pas risquer de dater 3 gars en une semaine

Dater rapidement. Si la personne a l’air sympa et susceptible de nous plaire, proposer de la rencontrer au bout de quelques jours, afin de se confronter à la réalité le plus tôt possible (rien ne sert de fantasmer ou d’idéaliser les gens ou les relations)

Éviter l’alcool. Lors de la première rencontre, il est plus judicieux de rester sobre, premièrement par sécurité et aussi parce que l’alcool désinhibe, on a vite fait de se retrouver dans un lit sans y avoir vraiment réfléchi sérieusement en amont…

CÉLIB_HÉLÈNE_INTÉRIEUR_CITATION
Crédit : Midjourney

Comment décririez-vous votre rapport aux rencontres ? 

J’adore rencontrer de nouvelles personnes, que ce soit amical ou sentimental. D’ailleurs je me suis fait plusieurs ami·es grâce aux applis, car quand ça ne matche pas pour une relation amoureuse ou sexuelle, ça peut quand même matcher amicalement, et ça c’est chouette !

Quel temps la recherche d’un ou d’une partenaire occupe-t-il en moyenne dans vos semaines ? 

Cela dépend vraiment, si je ne fais que swiper cela va vite, c’est dès lors qu’il y a un match que cela commence à prendre du temps car il faut se consacrer à la discussion, envoyer des messages régulièrement, voire entretenir de vraies conversations jusqu’au premier date, cela peut vite être très chronophage ! 

Je ne ressens pas de pression de la part de mes ami·es ou de ma famille à être en couple, mais je me la mets toute seule… Vu que je sais qu’être à nouveau en couple est un objectif important pour moi, je peux malheureusement y mettre pas mal d’enjeux.

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? 

J’ai la chance d’avoir une libido qui n’existe qu’à travers un objet de désir. Si je n’ai personne en tête, aucun crush, aucun flirt, ma libido est quasi inexistante, ce qui me permet de ne pas ressentir de frustration de ce côté-là. Je ressens de la frustration bien plus au niveau du manque de complicité, de connexion émotionnelle ou intellectuelle que sexuelle.

Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ? 

Pas vraiment, je ressens plus une injonction à être heureuse et épanouie dans mon célibat. Injonction que j’ai un peu moi-même créé avec ma chaîne YouTube, j’ai d’ailleurs fait une vidéo pour expliquer que je regrettais cet état d’esprit « girl power, on n’a pas besoin des hommes » en expliquant que, quelques mois plus tard je réalisais que je ressens malgré tout un besoin d’aimer et d’être aimée… Et puis après avoir lu bell hooks, ma misandrie a disparu, mais c’est un autre sujet !

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Clairement. Depuis que j’ai quitté le père de ma fille je n’ai jamais été aussi précaire. Rien que de devoir payer un loyer seule, ça fait une sacrée différence. Mais je ne regrette pas du tout, et pour rien au monde je ne repartagerai mon espace de vie avec mon ou ma partenaire, c’est trop agréable d’avoir « sa chambre à soi »

Avez-vous un budget dating ? 

Non, je consomme très peu dans le domaine dit féminin ou de la beauté. Donc je n’achète jamais de maquillage, de sous-vêtements ou de tenue particulière pour un date, je ne vais ni en centre d’épilation ni chez le coiffeur. Le seul truc c’est que si je vais en date, les consos que je dépense ce soir-là je ne les aurais pas forcément dépensées autrement. Ça reste assez raisonnable comme dépenses.

Quels sont vos projets pour le futur ? Le célibat a-t-il un impact sur ces envies et ces projections ? 

En ce moment je sens que je suis en « dating fatigue » comme dirait Judith Duportail, donc si le gars que je vois en ce moment ne devient pas mon mec pour X raison, je n’enchaînerai pas, j’ai besoin d’une pause. Quasi deux ans en recherche, à multiplier les histoires et les déceptions, je sens que j’ai besoin de ne plus penser à ça, de reposer mon cerveau.

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

Un truc ironique qui m’est arrivé au printemps : je lis la BD Fragments d’Anaïs Schenké qui parle de chagrin amoureux et de love bombing, j’en fais une chronique sur ma chaîne YouTube et, le gars avec qui je relationne juste après me fait exactement le même plan. Un bon gros love bombing incroyable, j’en ai parlé sur ma chaîne évidemment, et j’ai partagé ses textos sur mon compte Insta, on a bien ri avec mes abonné·es !

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