Vous souvenez-vous de la vague de ce que les médias surnommés les « bébés rockeurs », au début des années 2000, comme les BB Brunes ou les Plastiscines ? Près de vingt ans plus tard, voilà que leur dégaine de mini-robe et maxi-mèche revient sur le devant de la petite scène mode qu’est TikTok.
L’esthétique indie sleaze, d’American Apparel aux Plastiscines
Sur le réseau social chinois, les vidéos s’enchaîne pour faire référence à ce qu’on surnomme là-bas l’indie sleaze. Comprendre : l’indépendant sordide.
Mandy Lee (@oldoserinbrooklyn), prescriptrice de tendance sur TikTok, la renvoie aux tenues à la American Apparel, plein de vêtements moulants en lycra coloré, façon sportswear rétro.
Si ce style sport était particulièrement populaire outre-Atlantique, du côté de l’Europe, l’indie sleaze ressemble plutôt aux looks beaucoup plus rock à la Kate Moss, Alice Dellal, ou Agyness Deyn, modeuses britanniques aristo-punk si un tel oxymore était possible.
Et en France, c’est bien évidemment la dégaine des BB Brunes ou des Plastiscines qui représentent le mieux l’indie sleaze en train de revenir en vogue sur TikTok. Le groupe de rock féminin avait même eu droit à une apparition dans la série Gossip Girl (saison 3, épisode 9, diffusé en 2009) ! C’est dire combien cela tenait d’un phénomène musical, mode, et finalement de la culture populaire en général, du tournant de la fin des années 2000 vers les années 2010.
Comment s’habiller façon indie sleaze ?
Si cette esthétique vous inspire, c’est donc le moment de vous laisser pousser une énorme frange ou grosse mèche, de dégainer vos plus beaux blousons en cuir noir ou chèvre velours fauve, vos fines écharpes, mini-robes et jean slim. Oui, celui-là même que la génération TikTok tiendrait pour morte si l’on en croit les médias féminins — plusieurs tendances mode peuvent co-exister dans un même espace temps, eh oui.
Les plus pointues et nostalgiques pourront peut-être même jeter leur dévolu sur des sacs cartables Mulberry, des foulards tête de mort Alexander McQueen, voire… des bottines à talon et plateforme Jeffrey Campbell. Oui, ce n’est qu’une question de jours avant que le commun des modeuses ne se mettent à les redésirer, vraisemblablement.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec l’accélération folle des micro-tendances et nano-esthétiques, ça fait encore plus de raisons de garder toutes ses fringues qui seront forcément à la mode dans une semaine ou deux — le temps que TikTok passe à une autre obsession toujours plus éphémère.
L’indie sleaze glamourise-t-il les TCA ?
La moins bonne nouvelle, c’est que cette esthétique prend notamment pour exemple plusieurs personnes qui ont souffert de troubles du comportement alimentaire (TCA), en particulier d’anorexie, voire qui ont participé à sa glamourisation… Et ça, c’est la partie beaucoup moins cool de l’indie sleaze et des tendances des années 2000.
Vigilance, donc : la mode c’est cool, mais il n’y a pas besoin de faire un 34 pour adopter l’indie sleaze.
À lire aussi : Qu’est-ce que le clowncore, l’esthétique bariolée et barrée qui envahit TikTok ?
Crédit photo de Une : capture d’écran du clip Bitch des Plastiscines.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires