Le soleil a refait surface dans notre belle France, accompagnant nos aisselles d’une grosse transpiration qui nique nos petits crop tops de tchoin.
Si vous êtes plus canap sans transpi que terrasse avec auréoles, on vous conseille donc 6 excellentes séries à voir sans plus attendre.
Bad Vegan, sur Netflix
Attention, cette série-documentaire retrace la vraie vie d’une femme victime d’un manipulateur pervers et violent, et n’est donc pas à consommer à la légère.
New York, 2004. Sarma est une femme ambitieuse et lumineuse, passionnée par la cuisine.
Dans son école de finance, elle a longtemps dénoté du reste des étudiants, et préférait lire des magazines sur la nourriture et les vins que suivre le cours de la bourse.
Très vite, elle s’oriente vers la restauration et ouvre même son propre établissement, aidée financièrement par un investisseur qui devient vite son ami.
C’est le succès immédiat pour Sarma, dont le nez creux — elle ouvre l’un des premiers restaurants végan et crudivore branché de New York — lui apporte la gloire. Littéralement !
Les plateaux de télé se l’arrachent, les magazines font de même et elle finit par carrément recevoir le gratin de la Grosse pomme à ses dîners, parmi lesquels des acteurs cotés à Hollywood.
Les clients de Sarma l’adorent, et ses employés aussi. D’ailleurs, ils l’appellent Mamma Sarma et travaillent avec elle dans la joie et la bonne humeur.
Mais tout ça, vous vous en doutez, c’était avant le drame.
Drame qui prend la forme, comme souvent, d’un homme dont tout le monde aurait pu dire qu’il était louche sauf la principale concernée, trop fragile psychologiquement pour réaliser pleinement qu’elle était sous emprise.
Cet homme, il s’appelle Anthony Strangis, ou plutôt Shane Fox (le surnom qu’il adopte pour tromper son monde) et il séduit rapidement le cœur de Sarma. Il lui affirme qu’il n’est pas un être humain mais bien une sorte d’être supérieur et qu’il peut — en incluant Sarma dans la « famille », une sorte de groupe d’entités plus ou moins cosmiques — la rendre immortelle.
On ne vous en dit pas plus, car toute sordide que soit cette histoire, le nombre de twists qu’elle contient lui confère l’aspect d’une excellente série Netflix.
Le problème, c’est que tout est vrai, dans Bad Vegan. Et que derrière l’histoire phénoménale se cache la détresse absolue d’une femme à la santé mentale branlante, manipulée au point de commettre l’irréparable.
A Very British Scandal, sur Salto
Une série britannique sur les turpitudes des nobles avec Claire Foy et tout une palanquée de gens qui lèvent le petit doigt en buvant du thé, c’est clairement tout ce qu’on voulait voir. Et c’est ce qu’on a vu.
A Very British Scandal, disponible sur Salto, c’est l’histoire d’un couple qui va mal.
Un couple formé du Duc et de la Duchesse d’Argyll, dont le divorce a été l’une des affaires judiciaires les plus passionnantes du XXème siècle, ponctuée d’accusations de falsification, de corruption et de violences en tous genres, autant dire une histoire qui était vouée à finir en série.
À l’origine diffusée sur la BBC mais proposé en France sur Salto, notre plateforme de streaming française, ce programme signé Sarah Phelps n’a quasiment eu droit qu’à des critiques élogieuses, et même le difficile The Guardian lui a attribué 5 étoiles, vantant les mérites du casting et de la mise en scène de cette histoire vraie.
Nous, on est restée comme 2 ronds de flan devant cette histoire abracadabrantesque dont on avait jamais eu vent !
Voir A Very British Scandal sur Salto
Yellowjackets, sur Canal+
Yellowjackets, c’est la série haletante de Showtime qui est d’ores et déjà disponible sur Canal+.
Adaptée de Sa Majesté des mouches, roman furieusement brutal de William Golding sorti en 1954 — l’un des piliers majeurs de la littérature du 20è siècle — cette série en 10 épisodes dont la saison 2 est d’ores et déjà en cours de production raconte l’histoire d’une équipe de soccer féminine, composée de profils bien distincts — la peste aux allures de mannequin qui dicte sa loi, la victime supposée de ladite peste finalement encore pire qu’elle, la compétitrice prête à tout pour la gagne, même à l’inconcevable, la « rebelle » au mulet platine qui fume des joints, boit des bières et prend des cachetons — embarque dans un avion pour aller disputer un match.
L’une d’entre elle, particulièrement aérophobe, gobe un Valium pour s’éviter le stress du vol, et sombre dans un profond coma, dont elle ne se réveillera qu’à force secousses. Car l’avion s’écrase au sol, laissant les survivantes du crash seules au milieu d’une nature vaste.
Dans un triptyque de timelines entremêlant passé, présent et futur, Yellowjackets dissèque les pires tares de l’humain, celles qui prédisposent nos héroïnes à tout faire pour survivre, en dépit de leur amitié pour les autres survivantes.
Une série intense qui est peut-être un peu fouillis mais vous assure de grands frissons.
Son vrai visage, sur Netflix
Imaginez un peu que votre douce maman, celle qui vous caresse le visage avant que vous vous endormiez et vous prépare un super bœuf bourguignon quand vous passez le week-end chez elle, sache en fait casser des gueules à bras raccourcis !
C’est peu ou proue ce qui arrive à Andy, qui à l’aube de ses 30 bougies se sent complètement paumée. Il faut dire qu’elle vit chez sa mère, Laura, depuis que celle-ci est tombée malade, et qu’elle n’a pas la moindre vocation.
Ce qui est certain, c’est qu’elle n’aime pas travailler au commissariat. Enfin pas plus que ça quoi.
Alors qu’Andy et sa mère, une orthophoniste dévouée à son prochain, se rendent au restaurant fêter les 30 ans d’Andy, le déjeuner vire à la tuerie, quand un homme tire sur son ex-petite amie.
Andy reste recroquevillée sur le sol, et c’est sa mère qui prend son courage à deux mains, se lève et affronte le jeune homme jusqu’à finir par lui trancher la gorge dans un geste propre et précis.
Au sortir de cette expérience traumatisante, Laura ordonne à sa fille de rapidement faire ses valises et de partir de chez elle, prétextant qu’il est temps qu’elle retrouve sa propre vie et qu’elle arrête de se cacher dans ses jupons.
Mais à la nuit tombée, un homme s’introduit chez Laura et essaie de la tuer. Andy la sauve de justesse. Sa mère lui donne alors des indications précises : elle doit se rendre dans le Maine, trouver un garde-meuble, ouvrir le local 320, prendre la voiture qui s’y cache et attendre ses instructions.
Andy est bien obligée de voir la vérité en face : sa mère, la femme qui l’a élevée, n’est pas celle qu’elle prétend.
Cette affaire de femme a priori sans histoires qui s’avère en fait avoir un passé trouble et plusieurs identités, ça n’est pas franchement nouveau.
Toutefois, ce qui fascine, dans Son vrai visage, c’est le casting emmené par Toni Collette et Bella Heathcote, qui déroute sans aucune anicroche.
À voir plus pour les actrices que pour le scénario.
Voir Son vrai visage sur Netflix
WeCrashed, sur Apple TV+
WeCrashed est l’adaptation en série d’un podcast éponyme contant le crash, donc, d’une entreprise bien réelle, et toute récente : WeWork, un service de coworking dont on a vu fleurir le logo jusqu’en France. Son fondateur, Adam Neumann, est incarné par un Jared Leto qui a activé le mode House of Gucci (accent étrange et modifications physiques malaisantes) ; sa compagne a les traits d’Anne Hathaway, absolument parfaite en Rebekah Paltrow, cousine d’une certaine Gwyneth.
Entrepreneur en série, Adam Neumann décroche le gros lot avec son idée d’espaces de coworking inspirés des kibboutz israéliens où il a grandi : sa start-up lève des millions, la fortune lui sourit enfin…
Mais la suite de l’histoire n’est pas si rose, croyez-moi. Comme toutes les séries Apple TV+, WeCrashed dégouline de pognon, et le duo d’acteurs principaux — qui semblent s’amuser comme jaja — suffit à justifier de passer quelques heures devant cette histoire dont on a du mal a détacher les yeux, fascinée comme devant un carambolage au ralenti (mais avec moins de morts, donc c’est quand même plus détente).
Est-ce que c’est LA série de l’année ? Non. Est-ce que ça vaut le coup de tenter au moins le pilote ? Yes, foncez !
Drôle, sur Netflix
Aïssatou (Mariama Gueye), Bling (Jean Siuen), Nazir (Younès Boucif) et Apolline (Elsa Guedj) ne rêvent que d’une chose : faire carrière sur les planches.
Non pas en déclamant du Shakespeare dans des toges en toile de jute mais en faisant marrer les amateurs d’humour de notre belle capitale, notamment au Drôle, un plateau de stand-up où a du mal à officier son propre patron, Bling, empêtré dans la cocaïne et le manque de confiance en lui.
Alors que les liens entre ces 4 humoristes se font et se défont, c’est tout le paysage de la jungle des plateaux de stand-up parisiens qui défile, avec ce qu’elle contient de galères, de désillusions mais aussi d’espoirs et de conquêtes.
Fanny Herrero, désormais mondialement célèbre grâce à l’exportation réussie de sa série Dix pour Cent, suit les comédiens sur scène où ils testent et peaufinent leurs meilleurs sketchs, mais aussi chez eux, dans leurs foyers et leurs névroses.
Drôle, c’est une série qui peut faire rire, si l’on est client du stand-up, mais qui surtout ne fait pas que cela.
En effet, si Drôle construit ses fondations sur un terre-plein de vannes, qu’enchaînent les protagonistes sur scène et ailleurs en réussissant la plupart du temps à faire au moins sourire, grâce notamment à la plume de Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel et Fanny Ruwet, humoristes confirmés qui sont venus mettre leur grain de sel à l’écriture du programme, Drôle est surtout une série sur les affres du métier d’humoriste.
Si avec ça vous n’avez pas envie de déserter les bars pour rester cloitrée chez vous, on sait pas ce qu’il vous faut.
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Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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