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Vie quotidienne

Angelo de @balancetapeur, OVNI vulnérable d’Instagram

Comment devient-on thérapeute, compositeur, musicien ET gérant d’un compte Instagram sur la peur et la vulnérabilité ? Angelo de @balancetapeur raconte son chemin.

Publié le 30 décembre 2019

Pendant plusieurs mois, tous les 15 jours, tu verras défiler sur madmoiZelle des portraits d’instagrammeurs et instagrammeuses que tu connais peut-être, ou peut-être pas.

10 personnalités, qui ne sont pas forcément des stars d’Instagram, mais juste des personnes simples, au vécu empouvoirant, avec un message à faire passer, ou un contenu original à proposer.

Qui sont-ils derrière les likes et les K du réseau social ? Comment en sont-ils arrivés là ? Quel est leur message ?

Je vais tenter à travers ces 10 portraits de te le faire découvrir, et de peut-être te donner envie de les suivre.

Mais surtout, je l’espère, de te donner envie de t’affirmer et t’exprimer librement, comme elles et eux !

Retrouve les portraits déjà publiés

Si tu as apprécié ces portraits et les valeurs que véhiculent ces femmes et ces hommes sur Instagram, je te donne rendez-vous sur le site No Pressure by Instagram, une surprise t’y attend !

Sans attente. Calme. Accueillant.

Le compte Instagram d’Angelo Foley, @balancetapeur, est comme un OVNI dans le paysage du réseau social.

Loin des codes d’images, de célébrité… pourtant, il a quasiment 50 000 abonnés.

Balance Ta Peur, j’y suis abonnée depuis déjà plusieurs mois, et Queen Camille t’en reparlait il y a peu sur madmoiZelle.

Quand les comptes d’amour de soi, de développement personnel fleurissent, j’ai vu dans les textes et l’approche d’Angelo quelque chose de particulièrement juste, et serein.

Le schéma de son compte est assez simple : des témoignages d’inconnus qui confient leurs peurs, et qui deviennent un support grâce auquel Angelo nous livre des réflexions.

Angelo Foley de Balance Ta Peur : musique, arts et psychologie

C’est dans un contexte un peu particulier que je l’ai rencontré, puisqu’un an après l’ouverture de son compte, Angelo a décidé de faire une pause de 21 jours.

21 jours jusqu’au 22 décembre, avant lesquels il a passé un coup de balai sur son compte pour ne laisser que 3 posts, et pouvoir revenir de plus belle en janvier 2020 :

« Ça m’a permis de cleaner le compte quelques temps et de réfléchir à quelle forme je voulais lui donner à la rentrée, il y a plein d’idées qui ont émergé.

Depuis que j’ai commencé la pause il y a 200 abonnés en moins. 200 abonnés qui reviendront peut-être, ou peut-être pas, mais ça permet à tout le monde de faire des vrais choix.

C’était aussi une démarche pour permettre que ce bilan ne soit pas que le mien, mais aussi celui des abonnés, c’est un peu comme des vacances quoi. »

Cette décision est à son image : dans le recul, l’acceptation, le questionnement, mais aussi le respect de ses propres besoins et de ses propres limites.

À 34 ans et demi (le demi est important), Angelo a un profil assez atypique. Musicien et compositeur, il joue du piano, claviers, guitare, basses, batteries, synthés, machines, percus…

Il a fait des études d’arts, et est aussi thérapeute :

« Mon occupation principale est de me poser des questions et de poser des questions aux autres dans l’idée de pouvoir les accompagner.

Les accompagner pour qu’ils se connaissent mieux, de manière profonde.

Ça passe soit par de l’accompagnement artistique, de la direction artistique surtout musicale (mais il m’arrive de faire de la mise en scène ou d’accompagner des auteurs), soit par l’accompagnement individuel.

En individuel cela peut se faire en consultation, et donc là c’est plutôt ce qu’on appelle de la thérapie holistique, c’est-à-dire de la psychologie avec un échange plutôt classique et oral.

Ou bien des pratiques un peu moins conventionnelles qui se rapprochent plutôt de la médecine alternative, énergétique, ou bien du chamanisme contemporain avec des rituels, des actes symboliques, etc.

Et il y a aussi évidemment une partie accompagnement collectif avec des ateliers, des conférences, des groupes de parole…

Donc ça c’est mon occupation principale, avec le compte et le podcast de Balance Ta Peur. Et dernièrement, j’ai écrit un bouquin qui est le livre de Balance Ta Peur. »

Angelo a notamment composé tout l’album Héra avec le rappeur Georgio qui est aussi son ami, et a bossé avec Christine and the Queens sur un EP de son album Chaleur humaine.

Angelo Foley de Balance Ta Peur : skateur geek, people et thérapeute

Qu’il soit en studio, en consultation ou en conférence, Angelo est le même, et son approche est la même.

Une approche qu’il dit humaniste :

« Le développement personnel et la connaissance de soi, c’est une passion que j’ai depuis que je suis vraiment jeune.

En arrivant au lycée, je me suis orienté vers un bac L parce que je voulais faire de la psycho. Finalement j’ai toujours fait de la musique à côté et j’étais aussi intéressé par l’analyse d’œuvres d’art.

J’ai finalement bifurqué en études d’arts, donc des études d’œuvres cinématographiques, musicales, picturales, de photographie, etc.

Etant moi-même en pleine crise d’ado, je voyais le psy comme une espèce de mec qui prend tous les problèmes de tout le monde sur lui — une vision qui n’était évidemment pas la bonne.

Ça m’a permis de me concentrer plutôt sur l’artistique pendant plusieurs années, et finalement, naturellement, avec les thérapies que j’ai faites pour moi, j’ai commencé à recevoir les enseignements de mes anciens thérapeutes qui sont devenus mes superviseurs ou des personnes avec lesquelles je travaille.

Tout ça a repris officiellement il y a 5 ans. Là, je me suis hyperformé : j’ai fait beaucoup de choses différentes, j’avais besoin de comprendre la psyché, besoin de comprendre ce qui n’est pas forcément visible.

Je médite aussi depuis longtemps et je me suis dis qu’il y avait là-dedans quelque chose à creuser, et de fil en aiguille je me suis rendu compte que j’avais une approche humaniste dans mon approche de la direction artistique.

Que j’avais besoin de comprendre comment fonctionnait l’artiste pour pouvoir mettre les mains dans son projet et dans sa musique.

Donc ça s’est fait assez naturellement, j’ai vraiment la sensation de ne pas avoir changé de pratique mais plutôt de l’avoir affinée.

Pour moi aujourd’hui être en studio, en cabinet ou en conférence, c’est pareil. J’ai l’impression de vraiment faire la même chose. »

À mi-chemin entre le sage marginal et le people, il a cultivé ces deux facettes depuis très jeune, et c’est ce qui apparaît quand il me décrit le garçon qu’il était au lycée :

« J’étais un peu à contre-courant.

J’avais à la fois cette espèce de vitrine de la communauté des skateurs, des musiciens, des artistes, tout en étant super timide, hyper réservé.

Je voyais mes potes plutôt se développer en terme de « virilité » si on peut dire, je ne me reconnaissais pas dans ça, et j’ai plutôt choisi une sorte d’alternative.

J’ai toujours choisi l’autre voie, ça c’est quelque chose qui était déjà important pour moi, de remettre en question le statu quo et de voir comment on peut faire les choses différemment.

Donc j’étais plutôt réservé, même si je faisais déjà des concerts, entre autres.

Je suis plutôt quelqu’un qui aime le rapport intime, dans le sens où je n’étais pas forcément à l’aise en groupe, je n’étais pas forcément attiré par les soirées, la fumette, les beuveries…

J’avais un cercle d’amis très restreint, on était deux ou trois dans la même philosophie, plutôt dans la musique un peu savante, on écoutait du jazz, on parlait de cinéma, on regardait des films en noir et blanc.

Je ne sais pas ce qu’on appelle les geeks, mais c’était un peu ça, il manquait juste les lunettes !

Et en même temps, parallèlement, on m’a fait beaucoup de retour au lycée comme quoi je faisais partie des gens populaires.

Peut-être parce que je sortais un peu du lot, parce que physiquement j’étais un peu différent, j’avais un style différent, etc.

Aujourd’hui ça se manifeste dans deux facettes différentes de mon métier, j’ai ce côté shiny de la musique, mec qui fait des sons pour des gens connus, et en même temps je suis plutôt quelqu’un qui aime bien être en one to one, qui aime bien aller en profondeur.

En tout cas, plus jeune, j’étais plutôt dans ma bulle, avec les gens qui étaient dans ma bulle, et avec une difficulté à aller aborder de moi-même l’autre. »

La peur, cette émotion universelle

Pour parler de peur, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit sur @balancetapeur, c’est une émotion qu’Angelo a eu le temps de décortiquer durant ses années d’introspection.

Et pour lui, même si elle est essentielle, sont figés en elle beaucoup de maux dont il peut être salvateur de se détacher :

« Je crois que si je suis devenu une sorte de spécialiste du sujet c’est parce que ça a toujours été présent.

La peur pour moi aujourd’hui (parce que je ne peux parler que d’aujourd’hui), c’est un voile qui nous sépare à la fois de nous-même et à la fois de nos envies, de nos désirs et des autres.

Il y a une forme d’illusion, parce que souvent on a peur de quelque chose qui n’est pas en train d’arriver, et je trouve que la peur est une émotion nécessaire puisqu’elle nous ramène à des instincts très primaires de survie.

Que ce soit monter sur scène, parler en public, voyager seul, aborder une fille qui nous plaît… il y a une sorte de projection et de création imaginaire de : si je le fais je vais mourir.

Dans les enseignements que j’ai reçus, et dans mon cheminement personnel, la peur est devenue le point commun de beaucoup beaucoup de blocages universels, de beaucoup de conflits.

Je ne veux pas la diaboliser dans la mesure où elle est une émotion ; comme toute émotion, elle indique un besoin.

Mais justement, je pense que c’est juste une information qui nous permet de voir quels sont nos désirs, quels sont nos manques.

Chez moi la peur est évidemment toujours présente, mais dans une moindre mesure parce que j’ai aujourd’hui les clés pour la comprendre et la dépasser.

Et je n’invite personne à chercher à ne plus avoir peur, ce ne serait pas humain.

Donc naturellement c’est venu comme sujet principal, et après moi j’ai été formé vraiment précisément sur ce thème, et ça m’a changé la vie d’avoir des enseignements liés à la peur, à l’ego, au conflit, etc.

Je me suis dis que j’avais envie de partager ce cheminement personnel, et de pourquoi pas mettre à disposition mes clés. Après, qui veut s’en servir s’en sert. »

Avec l’expression de la peur comme pour l’observer, la comprendre et la désamorcer, le mot « vulnérabilité » apparaît aussi très vite sur le compte d’Angelo.

Dans l’exercice qu’il propose à sa communauté, il y a nécessairement une nécessité de se dévoiler :

« C’est une invitation, personne n’est obligé de le faire, et je suis plutôt content que des personnes osent.

Mon objectif c’est de permettre un espace dans lequel on peut exprimer des choses qu’on n’ose pas exprimer, qui ne sont pas forcément jolies, mais qui sont bien réelles et font aussi partie de notre existence.

Exprimer tout ça sans qu’il n’y ait de jugement en face.

La vulnérabilité pour moi c’est encore un long chemin, j’ai du mal à exprimer certaines émotions fortes de par mon histoire, parce que j’ai eu besoin de me couper de mes émotions pour survivre à certains événements.

Mais je pense que c’est le cas de beaucoup de personnes, l’enfant est ultra vulnérable, c’est ce qui lui donne cette espèce de magie, de spontanéité, de créativité, de liberté.

Et en même temps, cette vulnérabilité va l’obliger à se construire une identité, une personnalité, et au fur et à mesure une carapace qui va lui permettre de survivre à des dangers, des manques, des attaques qui font partie de notre environnement.

Je trouve que déjà, de pouvoir observer ses peurs, les identifier, permet d’y voir un peu plus clair sur comment on fonctionne.

Et d’ailleurs il y a plein de personnes qui me disent qu’elles s’en fichent que leur témoignage soit reposté, juste de déposer et de vider leur sac leur fait du bien.

Et je pense que c’est le point de départ. »

Faire d’Instagram un début de thérapie ?

Dans cet espace qu’il a créé, Angelo n’est pas un thérapeute.

Il n’est pas là pour aider à proprement parler, mais pour peut-être amorcer chez ses abonnés une réflexion, avec les clés qu’il met à leur disposition.

Finalement, tenir ce compte, c’est aussi à lui que ça apporte beaucoup :

« Ça m’a apporté une réflexion que je n’aurais pas pu avoir en lisant des bouquins, ça m’a apporté un lien avec des inconnus, même si c’est un lien virtuel.

Ça m’a apporté une confiance dans l’être humain.

Ça m’a apporté aussi pas mal d’idées, de connaissance et de créativité, ça m’a donné envie de faire un podcast, de créer des évènements.

Ça m’aide aussi dans ma pratique thérapeutique parce que je n’adopte pas du tout le même positionnement. Il y a beaucoup de gens qui m’envoient des messages pour que je les aide, ce que je refuse de faire.

Donc ça me permet de me recaler en permanence.

Je suis un mec comme tout le monde, je ne sais pas mieux, j’ai peut-être juste passé un peu plus de temps à étudier la question, et donc je ne fais que renvoyer la balle de ce que j’ai digéré à des gens qui seraient à l’écoute de ça.

Ça m’a aussi permis de voir mes limites, quand tout ça devient trop chronophage. Ça m’aide à comprendre pourquoi j’utilise Instagram, pourquoi je poste. »

Au moment où tu lis ces lignes, le compte d’Angelo a déjà repris du service, mais pour lire son livre, il faudra attendre septembre 2020.

Je t’invite donc à aller t’abonner, ça ne peut pas te faire de mal, et ça peut peut-être même te faire du bien !

Et toi, la peur, quelle place a-t-elle dans ta vie ?

À lire aussi : Comment j’ai arrêté d’avoir peur, et décidé de suivre mes rêves

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Les Commentaires

1
Avatar de lyra-bee
30 décembre 2019 à 16h12
lyra-bee
J'adore ce compte! C'est chouette qu'on en parle ici
2
Réagir sur le forum

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