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Vie quotidienne

Je tatoue des tétons « en 3D », mêlant art et estime de soi sur Instagram

Alexia Cassar est la créatrice du salon de tatouage The Tétons Tattoo Shop, 100% dédié à la reconstruction après un cancer du sein. Elle raconte son parcours, les enjeux de son métier, et le message qu’elle diffuse via son compte Instagram.

Publié le 15 avril 2020

Pendant plusieurs mois, tous les 15 jours, tu verras défiler sur madmoiZelle des portraits d’instagrammeurs et instagrammeuses que tu connais peut-être, ou peut-être pas.

10 personnalités, qui ne sont pas forcément des stars d’Instagram, mais juste des personnes simples, au vécu empouvoirant, avec un message à faire passer, ou un contenu original à proposer.

Qui sont-ils derrière les likes et les K du réseau social ? Comment en sont-ils arrivés là ? Quel est leur message ?

Je vais tenter à travers ces 10 portraits de te le faire découvrir, et de peut-être te donner envie de les suivre.

Mais surtout, je l’espère, de te donner envie de t’affirmer et t’exprimer librement, comme elles et eux !

Retrouve les portraits déjà publiés

Si tu as apprécié ces portraits et les valeurs que véhiculent ces femmes et ces hommes sur Instagram, je te donne rendez-vous sur le site No Pressure by Instagram, une surprise t’y attend ! 

Dévouée. Patiente. Experte.

Connais-tu Alexia Cassar, cette tatoueuse au service des femmes et des hommes qui ont dû se battre contre un cancer du sein ?

Alexia a 43 ans et elle a ouvert en septembre 2017 le premier salon de tatouage entièrement dédié à la reconstruction après un cancer du sein, nommé The Tétons Tattoo Shop.

Comme un trait d’union entre le monde du soin et l’art, Alexia tatoue des mamelons à celles qui ont subi une mastectomie.

Et surtout, elle diffuse via son travail et son compte Instagram un message précieux de confiance et d’estime de soi pour les femmes touchées par le cancer et les hommes qui représentent 1% des cancers du sein.

Une reconversion dans le tatouage de tétons avec l’appui d’Instagram

En 2017, c’est via une campagne de financement participatif qu’Alexia a pu mettre sur pieds son salon de tatouage dans le Val d’Oise.

En communiquant sur son projet et son travail sur les réseaux sociaux, Alexia s’est d’emblée confrontée à des problèmes de censure, et elle a pu trouver refuge sur Instagram :

« Dès les premières communications que je faisais sur cette campagne en montrant mon travail, j’avais des censures de compte. Publications fermées, compte fermé, sur Instagram et sur Facebook… c’était très pénalisant.

Finalement j’ai rencontré Instagram et ils m’ont aidée en mettant en place des actions pour que mon compte ne soit plus fermé en cas de signalements, puisque même si je montre des tétons, ce n’est pas à visée pornographique.

Ça m’a beaucoup aidée et m’a permis de continuer à communiquer sur ce que je fais.

Je pensais que c’était des robots qui me censuraient, mais Instagram m’a expliqué qu’il y avait aussi beaucoup de signalements malveillants.

Quand tu crées quelque chose de nouveau, tu bouscules un ordre établi, et j’ai eu beaucoup beaucoup beaucoup de soucis à cause de ça. »

Biologiste de formation, Alexia a lâché son travail de recherche en oncologie suite à une épreuve familiale qui lui a fait revoir ses priorités de vie.

Décidée à continuer à aider autrui tout en passant beaucoup plus de temps auprès de sa famille, sa reconversion était toute trouvée, mais pas simple pour autant :

« Je suis biologiste de formation et j’ai travaillé pendant un peu plus de 15 ans dans le développement de nouveaux médicaments contre le cancer.

J’ai décidé de cette reconversion à l’issue d’évènements familiaux puisque ma petite dernière, alors âgée de 10 mois, a été touchée par une leucémie aiguë.

C’est aussi avec le côté artistique de cette activité que les choses ont pris leur sens. J’avais cette compétence artistique depuis toujours parce que j’ai toujours dessiné, j’étais une enfant qui avait toujours un crayon à la main.

Et c’est quand j’ai découvert le tatouage à titre personnel aussi que j’ai fait le lien entre le tatouage et l’estime de soi.

Parce qu’on peut se faire tatouer à des périodes bien précises de sa vie, notamment quand on a traversé des histoires difficiles, une rupture, un moment heureux, quelque chose qui nous marque.

Le déclic s’est fait avec une vidéo que j’ai vue sur Facebook dans laquelle j’ai découvert le travail de ce tatoueur américain qui s’appelle Vinnie Myers. C’est là que tout s’est connecté.

Je me suis dit que c’était hyper intéressant de mettre en pratique l’artistique et de lui donner un sens différent dans la reconstruction de ce qu’une personne peut avoir perdu au cours de la maladie. »

Déjà familière des réalités du cancer et des étapes de sa guérison, à titre professionnel mais aussi intime, Alexia s’est lancée corps et âme dans sa nouvelle formation.

Mais cela n’a pas été une mince affaire :

« Il n’y a pas de formation à cette technique, ça n’existe pas en Europe et ce n’est même pas enseigné de manière traditionnelle et continue, même aux États-Unis.

Il n’y a que Vinnie qui forme ses disciples de manière traditionnelle et aboutie et c’est un petit nombre de personnes.

On se forme au tatouage médical, utilisé par les médecins et les infirmières dans le milieu hospitalier, mais cette technique de tatouage artistique 3D n’est pas du tout enseignée en Europe ou en France.

C’est pour ça qu’à l’issue de mon parcours de formation qui a duré presque deux ans, je suis partie aux États-Unis pour finaliser cet apprentissage qui nécessite vraiment beaucoup de compétences.

Ce n’est pas quelque chose qu’on peut apprendre via des diapos dans une salle, ça s’apprend vraiment auprès d’un maître, le tatouage. Et précisément ce type de tatouage. »

Le tatouage médical VS le tatouage 3D de tétons d’Alexia Cassar

Pour bien comprendre le caractère révolutionnaire de la méthode de tatouage 3D qu’emploie Alexia, il faut déjà savoir ce que le milieu médical propose aux femmes ayant subi une mastectomie pour reconstituer leur mamelon.

Traditionnellement, les médecins, infirmières, ou les cabinets de dermatologie proposent le tatouage médical qui est à la croisée des chemins entre le maquillage permanent et le tatouage.

Les pigments utilisés sont les mêmes que ceux utilisés pour les sourcils, les contours de lèvres, pour faire des fausses taches de rousseurs, etc.

Ce sont des pigments semi-permanents qui sont faits pour disparaître dans le temps.

Pour recréer un mamelon en relief, en amont du tatouage médical visant à reproduire l’apparence du mamelon, il est possible d’avoir recours, soit à une greffe d’une partie de l’autre mamelon, soit à une greffe de peau.

La peau est prélevée à un autre endroit du corps (entrecuisse, ventre, grandes lèvres…), et utilisée pour reproduire un téton :

« C’est assez mutilant, et ça a des résultats esthétiques qui sont assez discutables et qui sont souvent décevants pour les femmes.

Donc le constat est que, jusqu’ici, on avait des solutions qui étaient soit éphémères, soit décevantes, soit mutilantes pour les patientes. C’est là que cette technique de tatouage 3D prend toute sa place.

Elle va apporter quelque chose de définitif et surtout quelque chose de réaliste, qui ne va pas générer de rejet dans le miroir.

Ces femmes ont envie de tourner la page définitivement et c’est la seule technique aujourd’hui qui le permette de manière esthétique et définitive, quand elle est bien maîtrisée.

On a un résultat assez bluffant qui ne nécessite pas, en dehors de peut-être quelques retouches dans 10 ou 15 ans, de repasser par les aiguilles. »

La technique de tatouage 3D qu’utilise Alexia va reproduire le mamelon sans relief, avec un trompe-l’œil artistique qui donne l’impression d’un relief.

Une technique rapide, sans véritable douleur, qui évite la multiplication d’opérations à des femmes qui ont déjà beaucoup souffert :

« Les tissus qu’on utilise en chirurgie pour recréer la forme du mamelon vont bien souvent s’aplatir de manière quasi irrémédiable, c’est-à-dire qu’au bout d’un ou deux ans, il n’y a plus vraiment de volume réel.

Beaucoup de femmes se demandent donc si ça vaut la peine de passer par l’étape de l’opération qui va laisser des cicatrices à un autre endroit du corps.

Certaines ont déjà 5, 10 opérations avant d’avoir quelque chose de satisfaisant, elles n’en peuvent plus des anesthésies…

Donc le trompe-l’œil leur permet à elles, quand elles sont devant le miroir, d’avoir l’illusion de la présence du mamelon sans avoir les inconvénient d’une opération. »

Les enjeux du tatouage de tétons d’Alexia Cassar

Bien sûr, avec cette technique révolutionnaire de tatouage de reconstruction vient un savoir-faire très spécifique qui nécessite une formation précise, à ne pas prendre à la légère.

C’est là tout le combat d’Alexia : avec la multiplication de tatoueurs et tatoueuses qui passent au tatouage de tétons en autodidacte, ce sont les femmes qui font les frais d’actes mal réalisés et mutilants.

Alexia m’explique donc les enjeux de son métier au quotidien :

« Depuis que j’ai ouvert mon salon, beaucoup de personnes ont suivi le mouvement… et malheureusement pour les malades, ce n’est pas toujours d’une grande qualité.

Le temps de formation est essentiel pour comprendre tout ce qu’il faut mettre en œuvre pour respecter des peaux fragiles et abîmées, mais aussi des personnes fragilisées par la maladie.

Le résultat d’un acte mal réalisé peut être catastrophique : c’est une deuxième peine après celle de la perte du sein de se retrouver avec un tatouage mal exécuté qui ne pourra pas être retiré.

L’enjeu premier de mon travail c’est de respecter la personne que j’ai en face de moi, c’est d’essayer de ne pas ajouter à sa souffrance et de l’accompagner sur le plan émotionnel aussi.

On va revivre avec elle les étapes qu’elle a traversées parce que c’est nécessaire pour comprendre comment moi, je vais aborder le geste de tatouage.

Je ne vais pas le faire de la même manière chez tout le monde, parce que je ne vais pas découvrir les mêmes dommages sur la peau en fonction de chaque histoire.

Il y en a qui ont subi de la radiothérapie, d’autres qui vont avoir plein d’opérations de reconstruction, d’autres avec une seule cicatrice d’une seule intervention, certaines avec un parcours chaotique et mutilant…

On ne peut pas les prendre en charge de la même manière.

Il y a aussi le paramètre psychologique, une grosse partie du travail qui est dans l’accompagnement, le soutien, l’écoute, le conseil.

Il faut se reposer sur beaucoup de connaissances qui appartiennent au champ médical et qui ne peuvent pas être confiées à n’importe qui.

Un peau qui a subi de la radiothérapie ne va pas avoir la même résistance au tatouage ni la même capacité à cicatriser qu’une peau qui a juste été opérée et recousue.

Il faut vraiment, au cas par cas, évaluer les facteurs de risque, et surtout savoir dire non quand on sait que le geste ne va pas apporter un bénéfice à la personne.

Tout ça ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire en autodidacte, c’est extrêmement dangereux de penser qu’avec une petite formation de quelques heures ou quelques jours, voire en se lançant tout seul, on va pouvoir maîtriser ce qu’il faut des années pour apprendre.

Aujourd’hui mon approche est de sensibiliser le corps médical à l’existence de cette technique pour qu’il puisse se reposer sur ce qu’elle peut apporter en complément des techniques chirurgicales de pointe qui existent, tout en étant conscient qu’on ne peut pas adresser n’importe qui à n’importe qui.

Il faut qu’on commence à travailler sur des bonnes pratiques, des éléments pour s’assurer que les personnes ont les qualifications suffisantes et sont en mesure de proposer ce geste avant qu’il se répande via des interviews sur de gros réseaux sociaux.

Malheureusement, je reçois de plus en plus de femmes qui me disent qu’elles sont allées voir quelqu’un qui exerçait dans leur région et sortent avec un résultat catastrophique pour lequel, parfois, on ne peut rien faire. »

L’objectif d’Alexia est clair : sensibiliser le grand public et garder le contact avec sa communauté via Instagram, d’une part, et travailler de concert avec le corps médical pour pouvoir acquérir un statut professionnel reconnu et stable d’autre part :

« Ça se démocratise tout doucement mais aujourd’hui il n’y a pas d’encadrement, pas de règles, pas de loi.

Le tatoueur n’est même pas reconnu, il n’a pas de statut professionnel officiel et il n’y a pas non plus de formation minimale pour y accéder.

Donc mon idée c’est vraiment de travailler avec le monde médical sur la création d’un genre de référentiel pour qu’on puisse rassurer les instances, et avec le monde du tatouage pour continuer à véhiculer les valeurs traditionnelles et artistiques essentielles de ce dixième Art.

Il ne faut pas ouvrir toutes les vannes, il faut encadrer, faire quelque chose de propre, de sécurisant pour les malades, afin de pouvoir ensuite former d’autres personnes.

La peau d’une femme qui a subi de la radiothérapie est parfois aussi endommagée qu’une brûlure au troisième degré. On travaille sur le fil, ça ne doit surtout pas être généralisé, et il faut parfois savoir dire non.

Et si c’est pour former des gens qui n’ont pas de sécurité de l’emploi, ça ne sert à rien. S’ils n’arrivent pas à manger, il vont faire d’autres types de tatouages, des trucs sous le manteau, et ce sont les malades qui vont en pâtir. »

Dispenser un message d’espoir et d’estime de soi via Instagram

Au-delà de l’aspect technique de son travail et de sa lutte pour le sécuriser et le faire reconnaître par le milieu médical, c’est aussi un message d’amour poétique et sincère et de la pédagogie qu’Alexia véhicule via son compte Instagram :

« Je communique beaucoup par les stories sur un mode plus personnel, car dans mes posts j’essaie de donner la priorité aux personnes que je reçois et à cette technique de tatouage bien particulière.

Je ne suis pas une experte de l’esthétique des comptes mais j’essaie de garder une certaine poésie dans les choix de posts que je fais car le sujet est grave et certaines images de reconstruction, pas toujours faciles à regarder, peuvent choquer.

Je fais pourtant le choix de tout montrer, car il est important que chaque personne qui vient me voir puisse se sentir en paix avec elle-même en se voyant représentée sur cette page, même si la chirurgie n’est pas parfaite et que les cicatrices sont présentes et visibles.

Ces personnes sont la force et la résilience incarnées et j’essaie de leur rendre hommage avec ces photos, leur sourire est le fil rouge de cette page.

Je reçois des messages privés pour me demander des renseignements et souvent aussi, des petits mots d’encouragement de personnes plus jeunes et donc pas forcément concernées, qui partagent leur admiration pour ces personnes courageuses et me remercient de ce travail.

C’est bien plus gratifiant et immédiat que les statistiques de visibilité d’un site Internet et plus humain, ce qui correspond tout à fait à la mission de The Tétons Tattoo Shop ! »

Reconnecter ces femmes meurtries à leur beauté, leur permettre à travers un tatouage en apparence si simple de retrouver une estime d’elles-mêmes et d’oublier la maladie, c’est ça l’enjeu de son quotidien.

Via son travail et son compte Instagram, Alexia fédère une communauté de personnes qu’elle dit portées par l’espoir d’arriver à surmonter et traverser l’épreuve du cancer :

« Aujourd’hui, par mon travail je change la vie de quelqu’un de manière très humble. Parce que ce n’est rien, ce n’est que quelques centimètres carrés de sa peau, mais ça va changer son regard sur elle et c’est ça qui est important.

Leur donner quelque chose qu’elles ont déjà, juste leur ouvrir les yeux sur ce qu’elles ont à portée de main. La reconstruction est faite, et moi je viens juste donner une dernière touche.

Leur beauté intérieure, elle, existe déjà.

En fait mon travail est de leur faire ouvrir les yeux sur ce qu’elles sont plutôt que de les faire rêver à quelque chose qu’elles ne sont plus.

Moi, à travers l’expérience que j’en ai tirée (rapport au fait que ma petite fille a été touchée), c’est de me dire que les choses les plus importantes dans la vie ne sont pas ce qu’on fait ou ce qu’on produit.

C’est la place qu’on a auprès des siens, dans la vie, et la capacité à trouver la résilience là où elle est.

Le cancer m’a apporté des souffrances et des difficultés personnelles mais il m’a aussi ouvert les yeux sur le fait que si j’avais pu survivre à ça, je pouvais aider les autres à traverser cette épreuve de manière individuelle et collective.

Parce que du coup maintenant c’est une communauté de gens qui sont portés par cet espoir-là. Parfois, au moment de leur reconstruction, des femmes m’envoient un petit message et elles me disent :

« Voilà, je vais me faire opérer demain, je sais que dans un an j’aurais rendez-vous avec vous et vous allez m’aider à faire cette dernière étape. »

Et ça c’est un beau cadeau, quoi. »

À lire aussi : Ma mère a un cancer du sein, et on traverse cette épreuve ensemble

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