Avoir de la chance, est-ce une malédiction comme une bénédiction ? J’en suis convaincu : certaines personnes naissent avec une capacité à braver les statistiques… mais ça va dans les deux sens.
À sa création de perso, Stéphanie a mis tout ses points dedans, et elle n’a plus rencontré de scénario favorable. Déjà sauvée plusieurs fois, en méga-sursis depuis l’épisode précédent, le prochain conseil jaune lui fut fatal.
Stéphanie part, l’ennui reste
Elle a tout essayé, tiré quinze boules noires, tenté une réelle manœuvre stratégique, mais on peut pas avoir de jolies choses : c’est capot pour la croupière, pour notre favorite.
OK, Koh-Lanta, tu veux la jouer comme ça ? J’entends, le résultat de ce soir était prévisible, sauf que nous assistons à la naissance du concept de défaite pyrrhique : Stéphanie est désormais éliminée, mais au prix d’un épisode long et ennuyeux, où tout est artificiel, forcé.
La croupière n’aura jamais vraiment réussi à prouver sa valeur, faute d’opportunités, et de pas mal de mauvaise foi de la part de tout le monde. On se consolera en se disant qu’on a échappé à l’épreuve des coups de fil à la famille.
C’est parti pour un épisode douloureux !
Radeaux, ça rime avec dodo
Ils sont 18, ils sont beaux, ils sentent bon le sable chaud.
Déjà une semaine après l’Épisode de la Boule Noire, qui a vu nos plus grands rêves et espoirs d’interactions Stéphanie-Benjamin brisés (tant pis, ce sera à l’hôtel des candidats).
Gardons le moral quand même quelques minutes encore, mais pas trop longtemps, parce que cette semaine (effet sonore dramatique) nous devons nous fader l’un des rituels les plus décevantes de notre version française du jeu de survie : l’épreuve-reine des radeaux.
Pince-mi et pince-moi sont sur un bateau
Et c’est fois, c’est double trouble, il faut faire deux embarcations : une pirogue et un radeau. Ne me demandez pas, moins non plus je ne connais pas la différence, pour moi chaque petit véhicule aquatique est un kayak (big up à Metz et à l’île du Saulcy où ça s’entraîne sur la Moselle dès potron-minet).
Le montage ne niaise pas, direct ça « part en flotteur », quoi faire, qui s’occupe de quoi, qui se met où, c’est passionnant comme une compétition de fabrication de radeaux. Maxime est « le grand maître des noeuds », un titre peu honorifique.
Chez les jaunes, les maîtres noeudiers sont Bastien (le cordiste) et Colin. Ça pratique aussi le BDSM du bambou avec un vocabulaire d’expert, et une assurance déplacée toute masculine. On a donc une séquence un peu macho, pas bien passionnante, qui dans un monde idéal n’a pas sa place de « rituel de saison ».
Mais attendez !
BREAKING NEWS : Géraldine a du temps de caméra. Croyez-le ou non, elle fait des noeuds de cabestan — normal, elle vit dans le Morbihan. Elle achète des biens, elle les transforme, elle les revend, a deux gosses qui font des trucs d’ados (lire des mangas dans le noir et ne pas descendre quand le dîner est prêt), et tout son portait consiste à expliquer qu’elle veut « recréer le lien » en allant à Koh-Lanta, ce qui n’a sincèrement aucun sens.
Au moins, on en sait un peu plus sur elle — et n’oubliez pas, si quelqu’un est invisible, c’est que son narratif ne va nulle part, donc que ça sent l’élimination non-conventionnelle. Et Géraldine est tout de même bien plus sympathique que les mâles rouges, lesquels, en tant que groupe, ont l’air un peu lourdingues.
Comme ces plans sur les panards gonflés et ensablés de Jean-Philippe, qui est là « POUR FAIRE BRILLER DE MA PERSONNE AUPRÈS DE MES FILS ». Ils auront donc les glorieux panards.
Tiens, vous allez en profiter aussi, pas de raisons.
Argh. Courage JP.
N’oublions pas le TOTEM MODZI
Mais avant de commencer l’épreuve, place à « la malédiction du TOTEM MODZI » (toujours une véritable phrase).
Les perdants auront un désavantage sur l’épreuve d’immunité. La récompense ? Un kit de pêche — « en communication personnelle » avec François, selon Denis.
Le jeu adopte le principe de la poursuite : le premier à rattraper l’autre gagne. Sur la pirogue, deux femmes et deux hommes, puis c’est le radeau. Un biathlon local qui me donne des envies d’épreuves-marathons…
Les jaunes, visiblement en manque de sucre, arrivent à se planter de côté, et je n’accepterai plus jamais les remarques de Nicolas sur les compétences sportives de Stéphanie. Ils perdent une manche, en gagnent une autre, il faut donc déclencher une finale… (mains jointes qui fendent l’air vers le bas)… décisive.
Les aventuriers pédalent comme des beaux diables dans un geste technique, quoique très désordonné. François remue à l’envers et déporte son embarcation, alors que nous n’avions pas déjà un très bon préjugé sur sa capacité à mener une équipe.
C’est gagné : les jaunes ont la récompense, l’avantage moral et l’absence de damnée malédiction du TOTEM MODZI, dont on ne connaît pas encore la teneur.
Pause cannibalisme
Stéphanie veut partir pêcher au harpon, et ça ne peut signifier que le déclenchement d’une séquence un peu moqueuse où on la voit se planter. Colin veut qu’elle tire sur Setha pour la manger, mais pas trop, parce qu’elle « n’a pas grand-chose sur les os ». Pas sûr de souscrire au petit tip voraphile, pas sûr de comprendre pourquoi cette saillie naze a été diffusée.
Koh-Lanta tourne soudainement en sandy_foot_fetish_JP_compilation sous l’hilarité de ses petits camarades, et le prévenu appelle le médecin avec beaucoup trop d’enthousiasme. Rien ne va pour les rouges, qui ont très faim, les jaunes n’arrivent pas à pêcher, ça chasse le mille-patte et la plus petite crevette du monde, rien de tout ça n’a de sens.
La boule noiiiire
Et on remet le totem en jeu, et Stéphanie continue de profiter de son aura de croupière pour tirer la boule noire (et fait un tantrum un peu plus exagéré à que fois).
Comme toujours, il y a du physique et du mental : il faut aller chercher des bandes de puzzle à reconstituer après avoir pompé les candidats comme des Shadoks. Et c’est, justement, une repompe de Survivor South Pacific.
La malédiction sympa
Denis révêle la maudite malédiction damnée du TOTEM MODZI : une avance de 20 secondes pour les jaunes. Wow, terrifiant. Yannick a deux votes automatiques à chaque conseil, et les rouges doivent compter cinq Mississipi avant de commencer l’épreuve.
Ça donne l’impression d’avoir été improvisé sur place tant les « malédictions » sont aléatoires en ampleur et en timing.
C’est l’annonce de l’épreuve précédente qui était « frappée » du MODZI TOTEM… comment ne pas penser qu’elle sera différente selon l’équipe qui gagne ? Je ne peux pas accuser ouvertement de magouille mais suivez mon regard.
Toujours est-il que ça ne suffit même pas : les rouges gagnent, et je me ressers un verre parce que nous savons tous déjà ce que ça veut dire, il reste vingt minutes pour l’accepter ou provoquer un miracle.
Chez les jaunes…
Bon, étrangement, tout le monde part en recherche-bullshit de manioc. Et Denis de nous re-re-re-remettre ce narratif du faux collier de Setha, coincé entre la Dame Blanche et la fameuse alliance féminine de La Légende. Une séquence tellement forcée qu’on s’attend à revoir Claude et ses bananes.
Stéphanie a un plan : briser le trio d’ex-bleus entre Olga, Alexandra et Colin. Et elle a de bons arguments : faire la balance entre moyen et long terme, c’est une idée qui semble germer chez ses camarades ! Anne-Sophie est une alliée, Yannick est plus malléable car il a deux votes contre lui (et tout le monde semble s’en foutre), « personne n’est serein »... est-ce de la poudrozieux ?
Bien sûr que oui. La production désespère de donner des fausses pistes.
Sachez-le, mon « différé » a planté à cet instant, et m’a spoilé l’inévitable : Sétha vote aussi contre Stéphanie, il n’y a aucun bloc, c’est la foire au « tu es en-dessous des autres », on perd Benjamin et Stéphanie coup sur coup et ce ne sont pas les non-blagues de Nicolas qui me remonteront le moral.
Pour l’instant, l’ordre de sortie est un cauchemar : toutes les personnes intéressantes passent à la casserole en premier. Envie de clams’, j’en suis à espérer que les pieds de JP implosent.
Et à part ça…
- Très tôt dans la saison, j’avais peur pour la longévité de Stéphanie car elle est absente des teasers. On sait maintenant pourquoi : par la force des choses, elle n’a fait quasiment aucune épreuve non-statique.
- Ce n’était pas un super épisode pour le groupe d’hommes de ce casting — Nicolas GNA GNA GNA GNA, Colin qui se mute lentement en Gérald Darmanin avec son « Pas besoin de t’énerver non plus, ma, ma… » (se rend compte qu’il va trop loin). Les hommes rouges qui passent pour des imbéciles. Yannick qui se renferme toujours plus. Les panards de JP.
- Une question d’Ambre : comment dit-on « je suis consternée » en philippin ? Ako ay nabigla. Mais pas de soucis, la plupart des Philippins et Philippines parlent aussi anglais.
- J’ai bien aimé un amusant Stéphanisme : « Bon chance ».
- « ON EST ROUGES, ON COMBAT AVEC LE SANG ET AVEC LE CŒUR » oui pitié JP on a compris merci j’ai l’impression d’être un militant PCF devant le compte Twitter de Roussel.
À dans deux semaines !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Au revoir petit ange, bon voyage sur la BBC...