Le grappin ! Il décide de ceux qui partent et ceux qui restent ! Hier, dans Koh-Lanta, quelqu’un n’a pas été assez rapide pour sauver sa place, dans ce qui constitue désormais une tradition pénible de l’émission. La sortie de Pauline aurait pu permettre la mise en place d’une stratégie qui elle-même aurait pu éviter une condamnation totale des jaunes et remettre une pièce dans la machine… mais dans l’histoire, ce n’est pas la stratégie qui est fautive, mais les stratèges. Et quand vous confiez des ordres de mission à Bastien, ils sont publiés dans le Journal Officiel le lendemain.
Jour 25, ils sont encore 13, tout de même. Tonnerre sous les tropiques ! La colère d’Olga est terrible après l’élimination de Colin. Une colère froide qui ressemble surtout à un gros bad, « je n’ai plus rien à perdre pour cette équipe », montage love à l’appui.
Vas-y Olga, montre-leur, mais attention, une épreuve éliminatoire approche. Et comme je l’ai déjà beaucoup souligné, les victimes sont souvent des candidats jusque-là invisibles, dont le narratif ne va, par design, nulle part. La naissance d’une alliance entre Yannick et elle serait un chouette retour de boomerang entre eux deux. On y croit ! Faites tout péter ! Aucune chance qu’il ne se fasse éliminer à la fin de cet épisode !
Sans les pieds
Il reste beaucoup trop de monde dans ce casting, et il faut commencer à trouver des astuces pour éliminer arbitrairement. Comme, par exemple, perdre à un jeu, quelque chose sur lequel j’ai déjà copieusement râlé durant La Légende (mais, vous l’avez compris, râler demeure la langue officielle dans cette rubrique). Deux candidats sortent dans cet épisode, les « destins liés » vont reproduire le bazar dans deux semaines, et il y aura certainement double élimination celle d’après.
Denis-boy annonce un confort cosy — des douches et des fruits. Attention, le totem modzi frappe, les deux moins bons auront une voix supplémentaire au prochain conseil, car Denis adoooooore enchaîner les dépouillages à dix-sept bulletins. Le jeu est inédit : aller dans l’eau et maintenir une boule dans une gouttière de métal. C’est effectivement inédit, un concept d’endurance comme Survivor en fait plein. Denis a une précision à formuler — personne n’aura pied, il faut donc battre des cuisses sans équilibre. Et ça, c’est flou car littéralement sans design, mais un peu diabolique.
Yannick, toujours accro aux votes supplémentaires, en profite pour perdre en premier, comme ça on ne perd pas les bonnes vieilles habitudes. Fouzi est le second à échouer, et l’épreuve peut ainsi réellement démarrer. Elle semble avoir un petit défaut de design que je relève souvent. Les candidats sont très proches les uns des autres, et ceux qui perdent sont particulièrement attentifs à la nuisance qu’ils constituent pour les copains, dont le moindre mouvement peut engendrer par effet domino une défaite. Après avoir perdu, JC simule à lui tout seul la piscine à vagues de Center Parks.
Denis, ayant lui aussi un petit souci à rester attentif longtemps, fait évoluer l’épreuve après une demie-heure — on agrippe son bâton à deux mains et on s’y tient. C’est Bastien contre François, avec victoire de ce dernier. Et si vous perdez à un truc, soyez assurés que Denis Brogniart enfoncera bien le clou pour vous dire que vous êtes nul, que les compétiteurs, les vrais, ne tiennent pas moins de quatorze secondes, et que vos parents sont très déçus.
Des pommes, des poires, et six [6] mangues
Ambre est choisie pour y aller en +1. Ainsi démarre une séquence bizarrement satisfaisante dans Koh-Lanta — les gros plans de candidats qui se lavent. Sachez-le, ils en parlent souvent en interview, ils puent. Ils l’oublient vite, car c’est aussi le cas du groupe, mais les producteurs et caméramans, eux, ne l’oublient pas. « Je ne pensais pas qu’une douche pouvait procurer autant de plaisir », exulte Ambre. Les deux vont derechef se faire masser sur un ponton au large. Pas très pratique, mais idéal pour faire un duel YuGiOh. Et ça part dans un troisième cabanon pour une bombance de fruits. Et oui, comme le souligne Ambre, heureusement qu’ils ont fait ces trois activités dans cet ordre-là.
De l’autre côté de l’archipel, Géraldine a même un confessionnal pour raconter sa frustration — ils ne pensent qu’à manger H/24. Et cette petite pointe de visibilité soudaine me fait peur pour sa durée de vie dans le jeu. Je ne parle pas d’atteinte physique, même si Olga assure « vouloir aller jusqu’aux couteaux ».
Maxime est de nouveau le bouc-émissaire de l’épisode. Présenté comme un sombre pique-assiette, il est derechef accusé dans la terrible Affaire du Vol de Manioc. Alors que, je sais pas, c’est sans doute un singe ou la fée du Manioc le coupable, c’était encore cinq minutes non-sequitur pour Koh-Lanta.
« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». C’est par ce message savoureux comme un vieux yaourt nature que l’épreuve d’immunité est annoncée. Dans le casting, les fans de l’émission commencent à trembler dès qu’ils voient une ligne de grappin et de cibles à attraper — cette épreuve a toujours été éliminatoire. Son cahier des charges est un peu compliqué — il faut quelque chose qui puisse réellement mettre tout le monde sur un pied d’égalité, et l’enjeu doit être une « tâche à faire », pour qu’il impose un réel suspense et que la mécanique soit : « ne pas être dernier ».
Pas facile la stratégie
Car aujourd’hui ! Il faudra gagner ! Et ! (Mouvement de bras symétrique) il ne faudra surtout pas perdre ! C’est une épreuve éliminatoire arbitraire, un manège désormais installé depuis quelques saisons. On pourrait éviter ceci en ayant un casting plus resserré, ce qui signifierait de meilleurs candidats et une meilleure répartition de la parole de tous, mais écoutez. Sont menacés par les simples vertus du montage : Géraldine, Fouzi (les deux sont soudainement un peu plus visibles), Louana, Pauline, et Anne-Sophie.
Pauline est la victime de ce jeu de kermesse. En tant que téléspectateur, difficile de faire son eulogie — on ne sait toujours pas grand-chose d’elle. Elle fait du kart, elle était dans l’ombre de son père et son frère, elle a eu un bracelet maudit, fin de l’histoire.
Ce qui est intéressant en revanche, c’est le vote automatique de Fouzi contre lui, plus le vote noir d’Olga — s’ils sont malins, les ex-jaunes peuvent renverser la vapeur et c’est l’unique occasion. Après, tout le monde n’est pas de cet avis : JC « aimerait voter contre quelqu’un [qu’il connaît] peu, même si c’est un peu débile comme raisonnement » (le tout dicté avec un tiers de sourire). Pas moins que de pester contre la « stratégie », quand le bloc de votes tribal en est aussi un. La victime jaune designée est Yannick, mais Ambre fait campagne pour lui. Et ben rassemblez-vous les zozos ! Répondez ! Ça adopte des pudeurs de gazelle pour « respecter des paroles », mais ça a sorti Colin sans ciller.
Seulement voilà, dès qu’il s’agit de faire une véritable manœuvre stratégique, les candidats buggent comment s’ils commettaient quelque chose d’illégal. Plus de deux bandes dans le billard ? Des crampes au cerveau. Bastien informe Maxime d’un plan de voter contre Louana, au lieu de son auguste personne. Personne n’aime être le faux vote, Maxime est tout de même un ex-rouge, et voilà, Yannick est dehors, c’est maintenant du 7 contre 4 et un autre ex-jaune sortira avec 100% de certitude au prochain épisode, bien joué tout le monde.
Attention, nouvelles règles !
Avez-vous aperçu cette tentative de plan de transition en travelling compensé ? C’est technique, pas super bien articulé dans la grammaire de montage de l’émission, mais courageux.
- Prenez-en de la graine les futurs monteurs : on voit, in extenso, les vacances Club Med de François et Ambre. Puis, car chaque minute de ce show de trois heures est précieuse, on laisse la séquence du duo qui raconte, et on repasse les images en flash-back. Puis on passe cinq minutes d’autres candidats qui dissertent sur le nombre de mangues mangées. Six (6) mangues, rendez-vous compte.
- « Tu es un coup de cœur de l’aventure amicale » est le nouveau « je vous adresse mes félicitations républicaines ».
- « Ils vont nous sauter », « Ils vont nous sauter comme des popcorns », l’usage toujours plus inélégant de cette expression qui s’est installée… je sais pas, « virer », « sortir », « catapulter », « trébucher » pour les amateurs de vintage.
- Les quelques bulletins « Loana », euh non mauvaise émission désolé.
Image en une : © Koh-Lanta/TF1
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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