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Vie quotidienne

Déménager 7 fois quand j’étais ado m’a fait souffrir… et m’a beaucoup appris

Cette madmoiZelle de 22 ans a déménagé 7 fois pendant son enfance et son adolescence. Sa vie dans les cartons a été parfois très difficile à vivre, et a modelé la personne qu’elle est aujourd’hui. Elle raconte.

J’ai 22 ans et j’ai beaucoup déménagé.

J’ai déménagé 7 fois en 14 ans

Beaucoup, ça veut dire sept fois entre ma naissance et mes 14 ans. Pour le travail de mon père, on devait changer régulièrement de région – toujours en France métropolitaine.

Une fois je n’ai passé que six mois au même endroit ; une fois quatre ans, c’était un record ; en général deux ou trois ans en déménageant l’été, pour que j’ai une rentrée scolaire normale.

Quand j’étais petite, les déménagements n’avaient pour moi rien de problématique. Déjà, je n’avais pas à mettre la main à la pâte pour les cartons et croyez-moi c’était bien plus agréable.

Mais surtout, même si j’étais un peu triste de partir, je m’adaptais comme un poisson dans l’eau en arrivant dans un nouvel endroit.

Même si ça m’a fait bizarre d’avoir des cours de religion à l’école publique en Alsace, à cause du Concordat, on ne peut pas dire que j’aie affronté de profondes différences culturelles au cours de mon parcours.

Mais ça s’est compliqué avec le temps, et les déménagements successifs ont fini par avoir un impact sur moi, mon développement, mon moral, ma sociabilisation, ma façon de voir les choses.

À force d’en discuter avec une amie, je me suis dit que ça pourrait être intéressant d’en parler.

Le premier déménagement qui m’a fait souffrir

J’ai commencé à vraiment attacher de l’importance à ces déménagements à 11 ans, à la fin du primaire.

Je venais de passer 4 ans en Isère. Je n’étais jamais restée dans un endroit aussi longtemps, j’avais de super amis et j’adorais vivre aux pieds des Alpes.

Quand j’ai appris qu’on partait en Auvergne, j’ai été très triste, plus que d’habitude – mais pas inquiète. J’allais déménager pour la sixième fois.

Tout s’était toujours bien passé jusqu’ici et en plus, en 6e, il n’y a que des nouveaux d’une certaine façon, non ? Erreur.

Ce déménagement a été infiniment plus compliqué que tous les autres, pour un tas de raisons. D’abord, j’étais plus attachée à mes amis d’Isère qu’à aucune des brèves rencontres de mes trois maternelles ou de mon école primaire précédente.

J’aurais vraiment voulu garder un lien avec eux, même à distance, or ça n’a pas été le cas.

Ensuite, je venais de passer quatre ans dans une ville où il y avait une gendarmerie mobile : je n’étais donc pas la seule à avoir beaucoup déménagé, je n’étais pas vraiment une exception.

Mais là, j’arrivais dans une ville assez paumée, où les gens étaient ultra-sédentaires et où mon mode de vie était clairement un cas à part.

Ajoutez à cela que j’étais une préado, que j’étais timide et (erreur ultime) que j’avais de bonnes notes. Aussitôt arrivée, je suis devenue la petite nouvelle que l’on harcèle, insulte et rejette.

Le harcèlement scolaire et mon isolement renforcé par le déménagement

Ça a été une vraie claque : je suis passée de l’enfant sociable et entourée, invitée à tous les anniversaires, à la préado hyper esseulée et mal dans sa peau.

Ce n’était pas forcément lié aux déménagements, même si je pense que cela m’a mis à part d’emblée, mais le fait d’être partie d’Isère a entretenu le phénomène.

Plus ma vie d’avant me manquait, plus je me mettais à part, et plus j’étais à part plus je me faisais harceler. Pire encore : pour mes amis d’Isère, la vie continuait comme si de rien n’était.

Le vide que j’avais laissé s’effaçait peu à peu. Ils venaient d’entrer au collège eux aussi, ils étaient occupés, et maintenir le contact avec moi n’était clairement pas leur priorité.

Je les sentais s’éloigner inexorablement alors que j’avais terriblement besoin d’eux.

Je n’avais donc plus d’amis ni sur place ni ailleurs ; et comme je m’étais mise à blâmer ma famille pour le déménagement qu’elle m’avait imposée, j’étais complètement isolée.

Ça a été une période très compliquée. Je ne m’aimais pas, je n’aimais pas du tout l’endroit où on vivait – pour quelques raisons objectives et surtout parce que je rejetais en bloc ma nouvelle vie.

Mais je restais docile, je ne me rebellais pas, même pas contre mes parents à qui j’en voulais seulement intérieurement.

J’ai fait profil bas toute la 6e, en me noyant dans ma déprime sans demander d’aide (ne faites pas ça, au fait : si ça ne va pas, si vous vous faites harceler, dites-le).

À lire aussi : Comment réagir au harcèlement scolaire ? Les conseils de la ChroNique

M’habituer à une nouvelle ville… jusqu’au prochain déménagement

Puis la 5e est arrivée, je me suis retrouvée dans une classe beaucoup plus bienveillante où le harcèlement s’est arrêté, et j’ai petit à petit relevé la tête et cessé de rejeter l’Auvergne en bloc.

Il y avait du mieux, clairement, mais ça a quand même été long, compliqué et douloureux.

Je ne connaissais toujours pas bien la ville, la région, les gens qui se connaissaient tous entre eux, et les brimades avaient complètement annihilé ma confiance en moi.

C’est seulement l’année d’après, en 4e, que j’ai pu considérer que j’avais des amis. En janvier, je suis même tombée amoureuse pour la première fois de ma vie.

Et tout à coup, ça m’a frappée, un petit miracle absurde : j’étais redevenue heureuse, j’avais atteint la lumière au bout du tunnel.

Je n’avais jamais mis aussi longtemps à m’adapter à un endroit, mais ça y est, c’était fait. Je sortais du mode pause. Ma vie pouvait redémarrer.

Sauf qu’un mois et demi après, j’ai reçu un coup de massue : c’était ma dernière année ici. On redéménageait en juillet. Il me restait quatre mois en Auvergne, ensuite bye bye, bonjour Limoges.

Ma rage et ma rancœur à l’idée d’un énième déménagement

Bien sûr, mon père n’avait pas changé de travail, donc je n’avais jamais eu la naïveté de croire que ça allait s’arrêter.

Mais pour une raison mystérieuse, je m’étais autopersuadée que j’allais faire tout mon collège dans la même ville et que j’avais au moins jusqu’à la fin de la 3e pour voir venir le prochain changement.

Soudain, cette croyance s’effondrait. Je me sentais flouée, lésée, j’avais l’impression qu’on me volait une année.

Mes plans d’avenir (qui consistaient à l’époque à imaginer dans quelle classe je serai et avec qui je mangerai à la cantine, oui oui, j’avais de sacrés projets) disparaissaient.

J’étais au fond du trou et surtout folle de rage. Et puis, pour la première fois de ma vie, je flippais ma race à l’idée du nouveau collège où j’allais atterrir.

Chat échaudé craint l’eau froide (j’ai toujours adoré cette expression de vieille personne) : mon arrivée allait forcément mal se passer, j’allais me faire exclure, rejeter, et mes potes d’Auvergne allaient m’oublier comme l’avaient fait ceux d’Isère.

J’en étais tellement persuadée que je n’ai fait aucun effort pour entretenir une amitié à distance, cette fois.

Neuf ans après, j’ai toujours la même meilleure amie rencontrée en 4e, mais c’est uniquement parce qu’elle y a cru et parce qu’elle a tout fait pour garder le contact après mon départ.

Et franchement, je ne la remercierai jamais assez pour ça.

Un nouveau déménagement et un début de nouvelle année difficile

Bref, je suis arrivée avec Limoges. Avec le recul, toutes les conditions étaient réunies pour que ça se passe bien.

Je suis arrivée dans une classe très sympa ; il y avait même une autre nouvelle toute aussi remontée que moi contre ses parents, et en plus de ça cool, sympa et intéressante, avec laquelle je suis devenue amie et qui a été d’un gros soutien.

Je n’ai pas non plus été lâchée par mes amis d’Auvergne, mais ça ne m’a pas empêchée de vivre super mal les événements. J’en avais marre. Profondément.

Marre de recommencer à zéro. Marre de fournir des efforts pour me repérer dans la ville (et même dans le lycée, car j’ai le sens de l’orientation le plus merdique qui soit).

De fournir des efforts pour m’intégrer auprès de gens qui ne m’intéressaient pas particulièrement, avec qui je me sentais un peu décalée et plus tolérée qu’acceptée ou appréciée.

Des efforts pour décoller l’étiquette d’intello que l’on m’avait redonnée aussi sec, pour rattraper mes wagons de retard en escalade et en flûte qu’ils pratiquaient tous depuis la 6e.

Je savais que tout ça était un passage obligé, mais j’avais le sentiment d’avoir déjà donné. Cette fois, sans moi, les gars. Même si au final ça ne lésait que moi, je refusais de me donner toute cette peine.

Les efforts me coûtaient d’autant plus que j’avais vraiment fantasmé la 3e : pour moi c’était le summum de l’adéquation, de l’appartenance.

Trois ans pour acquérir des repères, des potes et des références communes. Un an pour régner sur le collège avant d’être redépaysée au lycée. Mais moi, je n’avais jamais eu la période cool, j’étais paumée et isolée.

Je n’avais personne avec qui partager mes petites références débiles à des profs passés, personne pour rire de mes private joke, du coup je n’étais pas particulièrement marrante – de toute façon je n’avais pas envie de rigoler.

Mes amis me manquaient à chaque instant, m’empêchant encore une fois de profiter de l’instant présent. Je me disais que je n’avais envie d’être avec personne d’autre qu’eux, fuck les gens.

Pour ne pas noircir le tableau, j’avais quand même gagné un peu en maturité par rapport à la fois d’avant : je ne rejetais plus le lieu en bloc, consciente que j’aurais ressenti la même chose où que ce soit.

Mais quand même bordel, qu’est-ce qu’il pleut à Limoges.

Les conséquences des déménagements sur mon rapport avec ma famille

En toute logique, le lycée aurait dû remettre les compteurs à zéro.

J’aurais dû me résigner à l’idée que j’allais passer un moment au même endroit et me décider à profiter, mais j’ai continué à me traîner ces sentiments négatifs pendant des années et à faire délibérément peu d’efforts pour m’intégrer et me sociabiliser.

Mon père a rechangé de poste, mais beaucoup plus près, du coup il s’est mis à faire les trajets sans qu’on redéménage : au lieu de lui en être reconnaissante, je l’ai détesté.

Lui se tirait au bout de deux ans quand la situation ne lui plaisait pas, mais me laissait dans mon mal-être et jouait en plus les pères parfaits qui n’imposent pas à chaque fois à leur famille de déménager.

Ce n’était pas une réaction très mature, mais je commençais sérieusement à m’embourber dans l’amertume, la rancune, la détresse aussi.

J’avais toujours cru que j’allais mal à cause des déménagements. Soudain, on ne déménageait plus et je n’allais pas mieux. C’était difficile à comprendre pour moi, je me posais plein de questions sur moi, sur mon rapport à ma famille…

Les conséquences à long terme des déménagements successifs

Et puis je commençais à comprendre que les déménagements successifs avaient des conséquences à long-terme que je n’avais pas soupçonnées jusqu’ici.

Partir, ce n’était pas juste trouver difficile de se séparer de ses amis et de s’adapter en arrivant.

C’était s’effacer.

Soudain, je suis devenue nostalgique de plein de choses que je n’avais pas connues et ne pourrais jamais connaître : la stabilité, la continuité.

Le fait d’avoir des potes de maternelle, même si on n’est plus forcément proches d’eux.

D’avoir des voisins qui t’ont vue grandir. D’avoir une maison à soi, d’avoir des souvenirs entérinés dans des lieux, d’avoir des gens qui se souviennent de toi à tout âge. De se sentir chez soi quelque part, tout bêtement.

Moi, en-dessous de sept ans, je n’avais fait que croiser des gens qui m’avaient oubliée : c’était comme si je n’avais pas existé. J’étais incapable de répondre sans bugger à la question : tu viens d’où ? Et je ne me sentais chez moi absolument nulle part.

Une accumulation de choses assez bêtes, probablement idéalisées, mais elles me manquaient viscéralement et ça me rendait folle car tous les gens qui en bénéficiaient ne se rendaient pas compte qu’ils avaient de la chance – pour eux, ça coulait de source.

À côté d’eux, je me sentais différente et envieuse et ne parvenais pas à me définir autrement que comme :

« La fille qui a déménagé sept fois. »

C’était devenu le principal élément explicatif de mon histoire, la seule cohérence que j’y trouvais. C’était plus important que mes goûts ou mon caractère.

Et ce n’était même pas assez dramatique pour recevoir de la compassion ou de la légitimité dans mon mal-être. C’était juste un fait que personne autour de moi n’était en mesure de comprendre vraiment.

Ma capacité à sociabiliser, affectée par les déménagements

Surtout, la vraie conséquence à long-terme, c’est que ma capacité à sociabiliser était flinguée – mais ça, j’ai mis des années à m’en rendre compte.

J’avais des potes mais je ne m’attachais pas, ayant intériorisé inconsciemment que c’était provisoire, qu’on allait se séparer et se détacher.

Garder mes distances était le seul mécanisme d’auto-défense que j’avais trouvé pour ne pas revivre le manque que je connaissais trop bien.

J’avais deux vraies amies, avec lesquelles on peut se soutenir et se confier, mais elles n’étaient jamais avec moi. Ça ne les empêchait pas d’être présentes, par messages et par Skype, mais parfois ça ne suffisait tout simplement pas.

Je crevais d’envie d’avoir quelqu’un sur place pour me réconforter quand j’allais mal, me faire un câlin ou juste aller au ciné avec moi.

C’était encore pire quand c’était elles qui avaient des problèmes. À distance, je me sentais hyper impuissante à les aider et je culpabilisais : j’étais celle qui était partie, non ?

J’avais aussi un troisième ami, le plus ancien (deux déménagements nous séparaient, pas juste un), qui s’est révélé beaucoup moins doué pour les amitiés à distance.

Des années et un déclic venu d’un parfait inconnu qui m’a dit, à l’occasion d’une discussion banale où je retraçais mon parcours vite fait :

« Déménager, ça rend solitaire. »

Tadam. C’est con, hein ? Ce ne sont que quatre mots tout ce qu’il y a de plus bateau.

Mais prononcés par quelqu’un qui avait déménagé deux fois enfant, alors que moi c’était sept, donc potentiellement pire, donc potentiellement vraiment vraiment solitaire, ça m’a retourné la tête.

On m’offrait une nouvelle explication, on légitimait le ressenti que je n’avais jamais vraiment réussi à formuler, on me disait : ce n’est pas ta faute. C’est normal. C’est logique.

Tu n’es pas solitaire par choix, certes, mais pas non plus parce que tu es bizarre et inadaptée et que tu fais fuir les gens. Tu es solitaire parce que tu ne t’es pas construite de la même façon.

Les leçons positives que j’ai tirées de mes nombreux déménagements

Je suis allée beaucoup mieux à partir de là.

Je bugge toujours quand on me demande d’où je viens, et je ne me sens toujours chez moi nulle part, mais je le vis simplement comme un fait.

Pas comme un problème en soi, pas comme une douleur. J’ai pris beaucoup de recul.

J’ai même pu parler avec mes parents, car j’ai compris qu’une immense part du problème venait de ma relation avec eux : l’impression qu’ils m’avaient placée dans une situation très difficile pour moi et laissée tomber une fois que j’y étais.

À ce jour, la discussion n’a pas donné grand-chose, mais je fais de mon mieux pour poursuivre le dialogue sans m’enfermer dans la rancœur que j’ai nourrie pendant des années.

Truc de ouf : aujourd’hui, je suis même capable de parler de mes déménagements en positif.

Que je le veuille ou non, ils m’ont beaucoup apporté, beaucoup construite, et il y a notamment quelques leçons que j’aimerais partager avec toi.

1. L’être humain s’adapte

Je le sais de source on ne peut plus sûre : je l’ai fait.

Je suis quelqu’un d’angoissé, mais je pense que déménager m’a rendue relativement confiante et sereine quand il s’agit de débarquer dans un endroit nouveau.

2. Les gens ne te doivent rien.

Leçon dure à encaisser à 11 ans mais hyper utile.

J’ai gagné beaucoup de temps le jour où j’ai compris que les gens n’allaient pas nécessairement être gentils et aimants juste parce que j’étais une petite nouvelle perdue qui avait besoin qu’on l’aide pour s’adapter.

Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas être bienveillant quand on le peut – juste que si les gens ne le sont pas forcément dès le départ avec toi, ce n’est pas un drame, ni un scandale.

Je me suis heurtée à beaucoup de personnes parfaitement indifférentes, très à l’aise dans leur groupe de référence et peu désireuses de s’encombrer de la petite nouvelle : je ne leur en veux pas.

Je n’ai pas à leur demander de m’accepter, encore moins de m’aimer, alors qu’elles ne me connaissent pas. Parfois c’est à toi-même de te bouger, de te faire entendre, de montrer ce que tu vaux.

3. Le regard des autres, on s’en fout

C’est probablement la chose la plus positive que j’ai retirée de mes déménagements.

Toi-même tu sais, le regard des autres est un fléau, surtout à l’adolescence, surtout quand tu te sens un peu différente. Moi, je m’en suis complètement détachée à tout juste 14 ans.

Je venais d’arriver à Limoges et je me disais :

« J’ai pas envie d’être là, je vais pas y rester, les gens qui m’entourent ne me connaissent pas et n’en ont rien à foutre, je ne les connais pas et je n’en ai rien à foutre, et de toute façon dans deux ans on m’aura oubliée. »

Alors oui : ça sonne amer et colérique, et ça l’était, je ne vais pas mentir.

Mais raisonner comme ça a aussi été un excellent moyen de me désinhiber. Du jour au lendemain, j’ai cessé de stresser avant mes exposés devant la classe ou de prêter attention aux gens qui me traitaient d’intello.

Ce n’était pas encore de la confiance en moi à proprement parler – mais j’ai ensuite bâti ma confiance sur ce socle très solide de « c’est pas grave, au pire je ne fais que passer » qui m’a fait gagner beaucoup de temps.

4. Les généralités, ça craint

De par mon expérience, je l’ai surtout constaté pour les lieux – ahlala, le chauvinisme des gens qui n’ont jamais bougé de chez eux.

Ayant beaucoup plus de points de comparaison que la moyenne, j’étais parfaitement en mesure de me rendre compte que non, tout ne marche pas partout pareil.

Ce n’est pas parce qu’un lieu, une organisation, ou quelque chose est tout ce que tu connais, qu’il faut le généraliser.

Et non, ce n’est pas forcément mieux là où tu es toi.

5. Il y a partout des gens bien, des gens qui en valent la peine

Et plus on bouge, plus on a l’opportunité de les rencontrer – et si on ne bouge pas justement parce qu’on se sent bien où on est, c’est très bien aussi.

6. Vis l’instant présent bordel

Mon adolescence aura été une suite de frustrations et de mauvais timing. De « je ne vais pas devenir pote avec lui, à quoi bon, je pars dans un an ».

Alors qu’un an d’éclate, c’est quand même bien mieux que rien, et qu’en général je finissais par m’attacher quand même juste un mois avant de partir vraiment (histoire de souffrir quand même sinon c’est pas drôle).

Très mauvaise stratégie, évidemment. C’est bateau à dire, mais tu ne sais jamais de quoi l’avenir sera fait. Peut-être que ladite amitié tiendra le choc.

Peut-être que non, mais que tu auras vécu de super moments et créé de super souvenirs.

Je vais continuer à déménager, et j’y vois un vrai enrichissement

Alors voilà. Je n’ai pas eu une adolescence dramatique, loin de là, et j’espère n’avoir pas trop noirci mon expérience ou donné l’impression de me plaindre.

Mon but, c’était surtout de m’adresser à des gens qui seraient dans ma situation.

Parce que je sais que je ne suis pas seule, mais que j’en ai croisé très très peu, et que j’aurais bien aimé me sentir moins isolée et incomprise à l’époque.

Je vais sûrement continuer à déménager encore un moment, pour mes études, pour trouver un boulot. Peut-être qu’un jour je finirai par me poser et vivre vingt ans au même endroit ?

Pendant longtemps, ça a été un de mes objectifs de vie. Aujourd’hui, je n’en suis plus si sûre, et je pense que c’est le vrai message de ce témoignage.

Même les choses très douloureuses sur le moment peuvent être de véritables enrichissements, et se réconcilier avec son vécu est possible avec le temps.

À lire aussi : J’ai 16 ans, j’ai vécu dans 3 pays, et je n’ai pas de « chez-moi »

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Les Commentaires

4
Avatar de cococat
18 juillet 2020 à 14h07
cococat
J’ai trouvé le tamponnage émouvant. Ça m’a brisé le cœur quand elle parle d’un manque de « racine, de souvenirs.. »
J’ai eu l’enfance inverse. Je suis née dans la maison de famille, j’y ai grandi et j’ai toujours des amis qui datent de la maternelle. J’ai choisi à l’age Adulte de bouger (pour les études puis pour ma carrière), j’ai déménagé dans 5 régions différentes mais je l’ai toujours bien vécu car c’etait Un choix de ma part.
Aujourd’hui je suis installée dans une région que j’adore et j’ai un enfant. J’ai eu l’opportunite d’avoir une grosse évolution pro qui nécessitait une mobilité européennes : j’ai refusé pour ma fille. Je ne veux pas lui faire subir un nombre innombrable de déracinement (et pour mon mari qui a sa propre carrière et sa famille dans notre région d’habitation). Ça a été un dilemme mais quand je lis ce genre de témoignage ça me conforte dans mon choix d’offrir une belle stabilité à mon enfant en dépit de ma carrière.
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