C’est ma première rentrée, sans rentrée. Enfin, sans rentrée scolaire pour être plus claire. C’est la première fois de ma vie depuis que j’ai deux ans que septembre ne rime pas avec fournitures, petit stress, excitation, professeurs… joie de retrouver les ami•es.
Je triche un peu, car je n’ai pas vraiment fini mes études : j’ai simplement pris une année de césure.
Il n’empêche, ce 4 septembre, alors qu’une grosse partie de mes potes de promo retournaient en cours, moi je prenais le chemin de la rédac, comme très souvent depuis un peu plus d’un an maintenant.
Et en plus, c’est au nom d’un vrai contrat de grande personne et non pas d’une convention de stage.
Le syndrome Hermione Granger
J’ai réalisé ce matin que ça me manquait de ne pas découvrir de nouveaux professeurs, de nouvelles matières à étudier. J’avais pris l’habitude à chaque nouveau semestre de m’enthousiasmer pour tel ou tel cours, et d’avoir hâte de les suivre.
Vous êtes sans doute certain•es que je suis aussi insupportable qu’Hermione dans ses jeunes années. Et bien je m’en fiche, j’ai pour ambition de finir par être aussi badass qu’elle.
Alors ce matin, j’ai eu un petit pincement au coeur en réalisant que ce n’était pas le cas. Que les matières que je suis depuis un petit moment maintenant, centrées autour des relations internationales, sont beaucoup moins présentes dans mon quotidien aujourd’hui.
Je n’ai pas de prof pour me parler diplomatie ou géopolitique, genre et paix, négociations et conflits. Alors que ce sont des sujets qui me passionnent.
Rien de grave, bien sûr : je peux continuer à suivre l’actualité, à m’instruire avec d’autres cours en ligne si je le voulais même. C’est un peu plus compliqué car j’ai un temps-plein, des engagements associatifs, des projets personnels, une vie sociale…
Mais après tout je continue d’apprendre, tous les jours. Car on n’apprend pas qu’en cours !
Un stage et un job continuent de te faire progresser, dans des domaines différents peut-être, mais chaque jour je peux avoir la satisfaction de me dire que je mène des projets, que je suis utile, que je me couche moins bête que je ne me suis levée !
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Alors c’est ce côté là que je m’efforce de mettre en avant, d’autant qu’au moment où je retrouverai l’école… Je n’ai aucun doute du fait que je râlerai en me disant que j’avais mis ça derrière moi. Alors autant en profiter pour l’heure !
Où sont passés mes potes de promo ?
C’est étrange aussi, pour ce que ça dit de mon rapport avec mes ami•es. Je reçois des snaps de leurs retrouvailles avec le jardin de l’école, de leurs emplois du temps.
En échange, je n’ai rien de spécial à leur envoyer sur la rentrée — mis à part le fait que je suis en train de rédiger cet article qui dit que je n’en ai pas.
Je ne vais pas prendre mes pauses à la cafet, je ne vais pas aller déjeuner dans le parc où on se retrouve habituellement, je ne vais pas leur raconter comment tel cours a l’air passionnant ou tel autre ennuyeux à mourir.
Mais est-ce que ça veut dire que je ne vais plus les voir ? Non ! Déjà, je ne croise pas tous mes potes en cours, et en plus, il nous reste bien d’autres moments à partager une fois qu’on a terminé nos journées !
Y compris pour celles et ceux qui sont loin : c’est différent, ça ne veut pas dire qu’on se perd de vue. C’est juste une nouvelle étape.
Le fait qu’eux fassent leur rentrée, ça me la fait un peu vivre par procuration. Et finalement, c’est plus riche de partager des quotidiens différents même si c’est frustrant de ne pas pouvoir se dire « on se retrouve devant la bibli dans 5 minutes ».
En plus, c’est l’occasion de créer du lien avec de nouvelles personnes pour toi ! Bon, perso je commence à connaître mes collègues et passer une pause dej en leur compagnie est hyper chouette, mais justement : j’ai enrichi mon entourage grâce à cette expérience différente !
L’entrée dans la « vraie vie d’adulte », ce saut dans le vide
Là où c’est plus révélateur, c’est que ça signifie que théoriquement, ma prochaine rentrée scolaire sera la dernière.
Il me reste en tout un semestre de cours à vivre, à partir de janvier 2019, ce qui me laisse effectivement une grande marge avant le saut dans « la vie d’adulte »… mais quand même, ça veut dire que ça se rapproche.
Et je n’ai strictement AUCUNE IDÉE de ce qui se passera après. Si moi, en césure, je ressens ça… J’imagine que ceux qui sont réellement en train de sauter le pas doivent être encore davantage fébriles ?
À quoi est au juste dû cette angoisse de la vie active ? Il y a sans doute des tas de facteurs, des plus pratiques (le spectre du chômage) aux plus personnels (« me suis-je engagé•e dans la bonne voie ? »).
L’important, c’est de savoir la relativiser. En fait, la vie ne s’arrête pas après les études ! Elle évolue certes, mais ça ne veut pas dire que l’on est sur des rails pour le restant de nos jours. Il y a encore largement la place pour l’imprévu, le changement de direction, la surprise…
Le tout, pour ne pas en faire une montagne, est probablement de vivre un peu au jour le jour. Je sais, c’est facile à dire. Moi aussi il m’a fallu énormément de temps et le fait de ne pas avoir le choix pour y parvenir. Mais je vous jure : ça libère !
Voilà pourquoi j’ai voulu écrire cet article : pour parler à celles et ceux d’entre vous qui vivent aussi cette drôle de première rentrée et les rassurer !
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