Récemment, j’ai été contactée par des journalistes de l’émission Mille et une vies, présentée par Frédéric Lopez.
En 2014, j’avais écrit un article sur ma crise d’adolescence, puis quelques mois plus tard sur mon burn out. C’est ce parcours qui intéressait l’émission : comment j’avais pris du recul sur mes études, mon premier travail, pour changer complètement de carrière.
J’ai donc accepté de participer à l’émission, qui a été diffusée mercredi 14 juin à 14h05 sur France 2. Edit du 23 juin : le replay est sur la chaîne YouTube de Mille et une vies !
Suite à la diffusion, j’ai reçu énormément de messages privés, sur Facebook, mais aussi via le Snapchat de madmoiZelle, sur Instagram, des mails, et pour toutes ces attentions, merci beaucoup !
C’est moi je t’aime <3 Merci pour tous vos snaps et vos messages !
J’ai reçu beaucoup de témoignages, de celles et ceux qui se reconnaissent dans mon parcours et dans mes choix. Et j’ai reçu des demandes de conseils. Voilà, moi aussi je ne me reconnais pas quand je me regarde dans le miroir, moi aussi je veux tout plaquer pour mener enfin la vie que j’ai choisie. Comment je fais ?
Je ne prétends pas bien sûr détenir la formule magique pour « changer de vie » en 3 clics. En revanche, je sais, par expérience, que changer de vie est plus facile qu’il n’y paraît. Je pensais qu’il me faudrait une intervention divine ou une cagnotte de loto pour pouvoir me réorienter.
La réalité, c’est qu’il m’a fallu répondre très concrètement à 4 questions, et c’est grâce à l’émission que j’en ai pris conscience. En suivant les questions de Frédéric Lopez pour raconter mon parcours, je me suis mieux comprise moi-même.
Je pensais avoir subi tout ça, et que le burn out m’avait précipitée hors de ma vie, hors circuit. La vérité, c’est plutôt que j’avais depuis longtemps d’autres envies, d’autres projets… Mais qu’il m’a manqué l’élément déclencheur pour agir.
En espérant que ces conseils serviront à certain•es d’entre vous, à suivre vos propres envies sans attendre qu’un burn out ne vous précipite sur une autre voie !
Changer de vie, première étape : de quoi j’ai envie ?
La première étape est à la fois la plus simple et la plus difficile. Elle consiste à se demander ce que j’ai réellement envie de faire de ma vie.
C’est compliqué parce que j’ai tendance à laisser mes réponses être parasitées par les envies des autres. De quoi j’ai envie ? Mes parents seraient fiers de moi si je faisais telles ou telles études… Oui, j’ai envie que mes parents soient fiers de moi, mais ça ne répond pas à la question : qu’est-ce que MOI, j’ai envie de faire pour MOI ?
Une astuce : pour empêcher que tes réflexions ne soient court-circuitées par les attentes des autres, la pression sociale, mais aussi les considérations de nécessité, pose-toi la question suivante.
Si j’avais un an de vacances devant moi, et 50 000€ sur mon compte courant, je ferais quoi ?
Laisse courir ton imagination. Du temps, et une somme d’argent suffisamment importante pour te mettre à l’abri du besoin, sans pour autant te permettre de tout plaquer pour ne plus jamais travailler. Tu ferais quoi ?
Note tout.
Élimine ensuite les réponses « de gestion » : je rembourserais tel emprunt, je mettrais de côté, j’achèterais un bien immobilier, j’investirais dans un plan épargne-retraite, etc.
Ces réponses veulent dire que tu as un besoin de sécurité fort, que l’incertitude de l’avenir t’inquiète. C’est une information, tu as ENVIE de sécurité, mais ça ne dit pas ce que tu aurais envie de faire, une fois ton besoin de sécurité comblé.
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Autre astuce : pour pouvoir réfléchir à mes envies, je joue au loto. Je remplis une seule grille, celle qui coût 2,20€, et je coche le tirage le plus tard possible, dans 3 ou 4 jours.
Les probabilités pour que je gagne au loto sont nulles : vraiment, c’est une sur plus de 14 millions, en mathématiques c’est équivalent à zéro.
En revanche, pendant 2 à 4 jours, je vais rêver. Je vais avoir dans un coin de ma tête, l’espoir fou de devenir millionnaire le soir du tirage. Et ça va me faire réfléchir à tout ce que je pourrais faire de cet argent.
Alors oui, il y a toujours m’acheter une villa avec une piscine et donner plein d’argent aux gens que j’aime, mais je suis obligée de penser à d’autres scénarios, parce que certaines cagnottes dépassent les dizaines de millions d’euros…
Je termine ces exercices de réflexions avec des idées : ce sont mes envies. Si j’avais du temps et de l’argent, voilà ce que je ferais de ma vie.
Je suis mûre pour la deuxième étape !
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Changer de vie, deuxième étape : de quoi j’ai besoin ?
Que vos envies soient de voyager, de changer de ville, de pays, de métier, je vais vous faire une confidence : vous aurez sans doute besoin de moins de temps et de moins d’argent que ce que vous pensez.
Si j’étais riche, je prendrais 2 ou 3 mois de vacances et j’irais voyager en Asie. Si j’avais du temps et de l’argent, je ferais une formation pour me reconvertir en monitrice de plongée.
J’ai pu avancer dans ces deux projets, et sans gagner au loto. Ça m’a coûté de l’argent, bien sûr, ça m’a demandé du temps, évidemment, mais bien moins qu’un an de vacances et 50 000€.
Après avoir rêvé, c’est le moment de revenir à la réalité : si je devais mettre des chiffres sur mon projet, ça donnerait quoi ?
Combien ça me coûterai de déménager ? De faire une formation ? De changer de voie ?
Surprise surprise, il se peut que ça ne vous demande pas un tirage gagnant au loto…
Changer de vie, troisième étape : de qui j’ai besoin ?
Cette troisième étape est cruciale : la différence entre moi quand je change de vie, et moi quand je reste enfermée dans ma routine de jeune-cadre-dynamique-tailleur-talons-envie-de-crever, c’est celle-ci.
J’ai parlé de ma situation, j’ai demandé de l’aide.
Pendant des mois, je subissais tout en silence, j’en parlais à personne, je faisais mes petits plans de vie secrets dans mon coin, je lurkais sur LinkedIn sans trop oser solliciter des gens…
Pourquoi ? Le mystère reste entier. J’avais sans doute peur qu’en exprimant à voix haute ce que mon esprit hurlait en permanence, ça m’obligerait à changer.
Si j’avouais à quelqu’un que j’étais malheureuse dans ma vie, je ne pourrais plus faire semblant, je serais obligée de changer.
Mais voilà, justement : si je n’avais pas fini par avouer que ça n’allait pas à d’autres êtres humains, si je n’avais pas demandé conseil, si je n’avais pas demandé de l’aide, tout simplement, je serais peut-être encore en train de galérer.
J’ai peut-être l’air, comme ça, d’avoir pris ma vie à deux mains comme une grande et de m’être sorti les doigts. Ce que j’ai fait moi-même, surtout, c’était comprendre qu’il n’y avait aucune honte à avoir besoin d’aide. Toutes les sortes d’aides : les bons amis, les inconnus dont les interventions opportunes peuvent avoir un air de destin, l’aide psychologique, aussi.
Toute l’aide. Demandez de l’aide, cherchez-en. Si vous avez un projet, des envies, et que vous avez réfléchi aux moyens que vous avez besoin de mobiliser pour y arriver, l’étape suivante, c’est de chercher qui peut vous venir en aide pour y arriver !
Changer de vie, quatrième étape : combien de temps ai-je à disposition ?
La dernière étape, c’est un retour à la réalité. J’ai des envies, j’ai une idée assez claire des moyens dont j’ai besoin pour les réaliser… je mobilise tous les gens que je peux atteindre pour m’y aider…
Mais j’ai combien de temps à disposition pour réaliser tout ça ?
Parfois, on est au bord de la crise, et il n’y a pas de temps pour jongler entre deux formations, ou un travail et une formation, monter un projet tout en ayant un job alimentaire à côté… Mon conseil, c’est de s’extraire le plus rapidement possible de cette situation, surtout si elle te cause des souffrances.
Je rappelle à toutes fins utiles qu’on n’est pas venu•es ici pour souffrir, ok ? Donc si ça fait mal, c’est pas normal. (Ceci s’applique à un nombre très important de situations de la vie quotidienne).
Dans d’autres cas, on n’est pas fondamentalement malheureux dans son quotidien, mais on pourrait être plus heureux, alors on cherche à changer. Si tu es dans ce cas, c’est que tu as le temps de développer tes projets sur un plus long terme. Il n’y a pas d’urgence, prends le temps d’organiser ton changement de vie dans les meilleures conditions !
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Changer de vie n’a pas besoin d’être une crise !
C’est principalement ce que je retiens de ma propre expérience, et je ne m’attendais pas à réussir moi-même à prendre du recul sur ma (jeune) vie.
Ce sont les questions de Frédéric Lopez, pendant le tournage, qui me faisaient réfléchir aux différentes étapes qui ont émaillé mon parcours.
C’est toi merci <3
Encore merci pour tous vos messages, j’espère que ces conseils vous aideront ! Et comme je dois pas être la seule à avoir « changé de vie », j’invite toutes celles et ceux qui ont eu une expérience similaire à venir la partager dans les commentaires !
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Les Commentaires
Oui je ressens vraiment la même chose, la voie des études sûres et non aventureuses, et les stages où tu t'ennuies au bout de quelques semaines. En fait en même temps on aime quand même, on est presque fait pour ça mais qu'est ce qu'on s'ennuie. J'ai même pensé au mi-temps aussi pour pouvoir concilier les deux ^^
Je crois que je vais continuer ma recherche d'emploi, me donner disons un an pour voir où ça me mène et sinon penser sérieusement à une autre direction à prendre.
Mais en même temps, je trouve que le fait de douter et de ne pas être heureuse c'est culpabilisant parce qu'on a tout pour être heureuse et on ne l'est pas et il y a tant de gens qui sont moins bien lotis que nous et qui n'ont pas autant de chance. Ma mère (<3) me rassurait en disant que tout dépend du job et de l'environnement de travail mais qu'il fallait aussi mettre du mien parce que rien n'était jamais parfait. Je sais que le job qu'elle fait n'a rien à voir avec ses études au départ et qu'elle est heureuse quand même mais je pense que sa famille était plus importante. Mais moi à part ce futur job je n'ai rien (pas d'appart, pas de copain). J'ai l'impression d'être coincée.