Aldovia, le pays fictif de la trilogie A Christmas Prince (dont on arrive toujours pas à croire qu’il a fait un tel carton), vous manque ?
Vous n’avez qu’à lui faire une petite infidélité et filer au royaume tout aussi fictif de Lavania, où vous attend déjà l’histoire la plus cucul la praloche de l’année !
The Royal Treatment : une paire de ciseaux, quelques sérénades…
Elle est coiffeuse, fauchée, italienne. Il est prince, mal coiffé et très riche.
Vous le sentez venir gros comme une maison ? Et vous avez raison ! Isabella et Thomas vont évidemment tomber amoureux.
Mais rembobinons.
Isabella tient un tout petit salon de coiffure à New York. Elle y travaille avec sa mère, sa grand-mère, et ses deux meilleures copines qui passent leur vie à tout cramer en laissant allumés leurs fers à lisser.
Isabella doit d’ailleurs 2000$ à son propriétaire, pour réparer ce qui a récemment brûlé. Et comme elle n’a pas un radis, elle doit taper dans ses économies prévues pour faire le tour du monde. Tant pis : le salon avant tout !
Un beau jour, un type à l’accent pincé l’appelle pour lui proposer de venir sublimer le prince de Lavania. Ça tombe bien, Isabella avait vu sa photo dans un magazine people et avait conclu qu’il était très mal coiffé (ce qui est absolument vrai, bien vu Isabella).
Évidemment, c’est un quiproquo : le Majordome du Prince voulait initialement appeler un salon au nom similaire à celui de notre héroïne, où se pressent d’ordinaire les stars les plus importantes.
Quoiqu’il en soit, c’est Isabella qui débarque au palace du prince pour le ratiboiser.
Mais devant l’injustice dont est victime une employée de l’hôtel et contre laquelle Thomas n’a pas levé le petit doigt, Isabella décide qu’elle ne peut pas bosser pour lui, tout prince qu’il soit, et rentre dans son salon.
Mais grâce à la magie de Netflix, Thomas débarque, bien décidé à se rattraper. Là, elle le coiffe — ce qui le rend un peu moins inconsistant qu’avant — et ils marchent dans les rues de New York, histoire de se dragouiller.
Le lendemain, Isabella reçoit une proposition de travail royale : elle doit aller à Lavania coiffer le Prince et sa meuf pour leur mariage.
Mieux encore : elle peut partir avec toute sa clique !
Après avoir fait taire sa mère, la femme la plus rabat-joie au monde, manifestement persuadée que sa fille devrait pauvre toute sa vie, Isabella débarque donc au château avec ses copines pour y faire régner la pagaille sociale mais le bon goût capillaire.
Évidemment, Thomas et elle se destinent à un autre statut que celui de prince et son employée…
The Royal Treatment, l’anti-Spencer
Avez-vous vu Spencer, la splendeur de Pablo Larrain, sorte de biopic uchronique sur la Princesse Diana, sorti le 17 janvier sur Amazon Prime Video ?
Eh bien sachez que The Royal Treatment est à peu près l’exact inverse de Spencer.
Dans le film de Larrain, le cinéaste filme la descente aux enfers de Lady Di, roturière, confrontée au mépris et à la méchanceté de sa belle famille. Dans The Royal Treatment, de Rick Jacobson, Isabella est la meuf la plus épanouie qui soit, tout le monde l’adore, et elle révolutionne le château de Lavania.
On vous conseille l’un de ces deux films plus que l’autre. À vous de deviner lequel !
Le fantasme du Prince et de la roturière
Bref, dans The Royal Treatment, tout n’est évidemment que clichés, bons sentiments, boniments et niaiseries. Et c’est sans doute un peu pour ça qu’on a eu envie de cliquer sur sa vignette, quand on a vu qu’il plafonnait au top des audiences de Netflix : un peu de guimauve dans ce monde de vaccins, de Jean Castex et de temps dégueulasse ne fait jamais de mal.
Mais comme on est pas non plus au pays des bisounours, il convient de prendre un peu de temps pour dresser une liste (non-exhaustive, ça nous aurait pris trop de temps) de ce qui déconne dans cet imbroglio capilo-amoureux.
À commencer par le du mythe de la roturière et du Prince charmant, dont on ne peut plus souper.
L’histoire de Lady Di — manipulée par sa belle-famille, traquée par les paparazzis, harcelée de toutes parts — ainsi que celle de Meghan Markle, elle aussi méprisée par la famille royale, entre autres dommages qui lui ont été causés, sont deux exemples frappant du fait qu’être une roturière au royaume des étiquettes est loin d’être une récréation.
Pire encore, c’est un statut dangereux, notamment pour la santé mentale des principales concernées.
The Royal Treatment, des personnages d’une ringardise rare
Par ailleurs, TOUS les personnages de The Royal Treatment sont caricaturaux, comme le veut le règlement de ce type de films, d’ordinaire estampillés « Noël ». À commencer par le prince, un homme dont le charisme avoisine celui d’un yakitori poulet.
Thomas, joué par Mena Massoud est mièvre, mou, et évidemment charmé par la fougue d’Isabella, qui rafraîchit son monde régit par le protocole.
Isabella, quant à elle, est la bonne samaritaine par excellence, qui lance une pétition sitôt qu’un lézard pète. Son crédo ? Sauver tout et tout le monde.
Ah, qu’elle est gentille notre héroïne ! Elle participe à des associations, se sacrifie pour le bien commun, veut apprendre aux nobles de Lavania à considérer tout le monde, pas seulement les puissants — en disant dire bonjour à son personnel par exemple.
Tout ceci serait bien joli si Isabella avait droit à un peu de nuances, si elle était un peu plurielle… Mais qu’est-ce qu’on raconte ? En vrai, on a adoré ce personnage, qui est la principale raison de notre appréciation (honteuse) de ce film. Avec Walter, le majordome trop sympa qui surkiffe Isabella.
Outre nos deux protagonistes principaux, on a droit à toute une galerie d’hommes et de femmes pas croyables, malheureusement sortis tout droit d’un conte de fées pour enfants de 4 ans.
À commencer par la mère, qui collectionne à elle seule tous les clichés sur les daronnes italiennes envahissantes et obsédées par leurs enfants. Un personnage inutile et fondamentalement caricatural, dont la ringardise n’a d’égale que sa propre mère, la grand-mère d’Isabella, qui passe ses journées à danser en passant le balais et à insulter tout le monde en italien.
Ajoutez à cela une personne dont on a pas compris qui elle était dans l’intrigue et une sorte d’infecte nourrice/manageuse du prince qui est censée être française et massacre évidemment notre langue puisque l’actrice est NÉO-ZÉLANDAISE (on avait déjà été défigurées par Emily in Paris, pourquoi s’acharner sur nous ?).
Ça donne une cacophonie de caractères absolument ratés qui ajoutent encore un peu de charme à notre film de Noël de janvier.
Finalement, et grâce à la performance toujours réjouissante de Laura Marano (Austin et Ally , A Cinderella Story), on a quand même passé un bon moment devant cette fontaine de guimauve au caramel au beurre salé, qui nous a donné envie de rafraîchir notre coupe et d’appeler notre futur enfant Walter. Donc on ne se plaint pas.
Voir The Royal Treatment sur Netflix
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