Présenté en pleine semaine de la haute couture printemps-été 2024, le directeur artistique Pieter Mulier a présenté sa collection de prêt-à-porter Alaïa « été automne 2024 » car la maison travaille selon son propre calendrier. Et le résultat tout en courbes prouve combien prendre son temps favorise la créativité et la beauté.
De son vivant, Azzedine Alaïa a pris l’habitude de présenter ses nouvelles collections, non quand le calendrier de l’industrie lui imposait de le faire, mais bien quand lui-même estimait qu’elles étaient prêtes. Après sa mort en 2017, il a fallu quatre ans pour lui trouver un remplaçant en la personne de Pieter Mulier, qui a pris la direction artistique de la maison en 2021. Depuis, le Belge qui a longtemps été le bras droit de Raf Simons (aujourd’hui chez Prada) pour sa propre marque, puis chez Dior et Calvin Klein, parvient avec brio et grâce à entretenir l’héritage du plus petit des grands couturiers. Et c’est en pleine semaine de la haute couture printemps-été 2024 qu’il a décidé de présenter le 23 janvier sa collection de prêt-à-porter Alaïa « été automne 2024 ». Car la maison ne fait jamais rien comme tout le monde, décidément, et travaille selon son propre calendrier avec succès.
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Des petits lutins nous soufflent à l’oreille qu’il y en aura pour tous les goûts. On peut déjà vous révéler certaines marques en avant-première : REVLON, Simone Pérèle, Sodastream, Maison GYL.
Le défilé Alaïa été automne 2024 par Pieter Mulier tout en courbes
C’est dans l’intimité d’une boutique de la maison au 5 rue de Marignan que Pieter Mulier a présenté (avec Naomi Campbell, Monica Bellucci, le créateur Jonathan Anderson ou encore Raf Simons aux premières loges) sa nouvelle collection. Celle-ci se fonde « sur la courbe, sur le cercle — courbes des femmes, cercles d’amis, de cette famille choisie, idée primordiale à l’essence d’Alaïa », indique la note d’intention. D’où les silhouettes tout en rondeurs, que ce soit les manteaux cocons, les bijoux sphères, les motifs pois et léopard, ou encore les robes qui spiralent autour du corps comme un seul coup de crayon magistral (elles ont été imprimées en 3D comme une ceinture qui se clipsent pour tenir).
Mention spéciale aux looks qui jouent à cache-cache avec la nudité du corps en fonction des mouvements des mannequins. Qu’il s’agisse d’ensembles tout en franges, ou tout en plissé dit « pagine » car il se feuillette comme les pages d’un livre, donnant naissance à des silhouettes millefeuilles, particulièrement hypnotiques. « Toute la collection a été créée à partir du même fil de laine mérinos, réinventé encore et encore par les fournisseurs de maille et de textile qui travaillent avec Alaïa depuis quatre décennies », précise la note d’intention. Même si on a du mal à y croire tant ce fil unique prend différentes formes. Un travail de prêt-à-porter digne de la haute couture, assurément.
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