C’est un tout jeune créateur invité dans la cour des grands qui défilent durant la semaine de la haute couture qui s’est tenue à Paris du 22 au 25 janvier 2024. Entre les mastodontes Chanel et Dior et les plus arty Margiela et Schiaparelli, Robert Wun a reprouvé qu’il méritait bien sa place à travers une collection printemps-été 2024 des plus cinématographiques.
Qui est Robert Wun, le grand couturier si cinématographique venu de Hong Kong
Frappé par des images de la collection Alexander McQueen printemps-été 1999 (celle où deux bras robotiques aspergent de peinture la robe blanche de la top Shalom Harlow) croisées dans un magazine, c’est ainsi que l’hongkongais né en 1991 s’éprend de la mode, rapporte Le Monde. Robert Wun emménage à 16 ans à Londres et y étudie la création féminine au Royal College of Art de Londres, dont il sort diplômé en 2012. Inspiré par des films comme Matrix ou ceux du studio Ghibli, il crée sa propre maison deux ans plus tard.
En janvier 2023, il est invité pour la première fois à présenter une collection dans le cadre de la fashion week haute couture à Paris. Baptisée « Fear », elle regorge d’accidents vestimentaires sublimés par son savoir-faire textile. Pour représenter l’idée d’une cape noire brûlée pleine de cendres, il habille son mannequin d’un manteau matelassé en taffetas de soie noire, brodé de 500 plumes imprimées en 3D et 4000 plumes de coq véritables.
Pour un look qui aurait pris la pluie, il crée un manteau en jacquard de soie mélangée et en taffetas gaufré, perlé à la main avec plus de 30 000 cristaux Swarovski, illustrant des gouttelettes, scintillantes. Sa mariée brûlée porte une robe en satin double-face dont les marques de brûlures sont en fait des jeux d’impressions, de teintures et de plis, tandis que les bords sont vraiment cramés. La robe tachée de vin se compose d’un ensemble de satin de soie marqué par le corset Peplum signature de Robert Wun, et maculée par un mélange de colorants, de jus de betterave et de vin rouge, le tout accompagné d’un chapeau d’où pandouille des cristaux Swarovski rouge sang façon gouttelettes dégoulinantes.
D’autres looks s’inspirent plus directement de film, comme une sublimation (en manteau coupe trapèze, col plissé, et jupe à traîne, accessoirisé d’un chapeau parapluie) du petit ciré jaune du personnage d’enfant Georgie Denbrough dans le film It. Ou encore le collier de perles de Martha Wayne qui se casse avec éclat quand on tente de le lui voler dans le film Batman qui devient un débardeur corset d’où jaillissent du col des baleines brodées de perles Swarovski.
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Défilé Robert Wun haute couture printemps-été 2024
Pour son deuxième défilé haute couture présenté à Paris le 25 janvier 2024, cette fois baptisé « For Love », Robert Wun continue de transformer son amour pour le cinéma en haute couture. Ses robes de mariées sont encore plus tachées de rouge, non par accident avec du vin rouge cette fois, mais plutôt par du sang, pour interroger le culte de la virginité de nos sociétés et nos conceptions de la pureté.
Parmi les 24 passages très inspirés par des films d’horreur, d’animation et de science-fiction, certains sont plus spectaculaires que d’autres. Comme une robe en mousseline de soie peinte de flammes qui s’inspire d’un documentaire sur un vulcanologue qui avait la fâcheuse tendance de s’approcher toujours trop près de la bouche des volcans jusqu’à prendre feu. Ou surtout un manteau brodé de plusieurs éclats de miroirs brisés qui s’inspire d’une scène de Matrix où le personnage de Trinity saute à travers la fenêtre d’un building. Bref, Robert Wun continue de faire son cinéma haute couture avec maestria.
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