Voilà un élément de plus qui va nous inciter à renouveler notre crème solaire chaque année. Selon une étude menée par le CNRS en collaboration avec Sorbonne Université et publiée dans la revue américaine Chemical Research In Toxicology, une dizaine de crèmes solaires mais aussi de crèmes de jour, devenues des best-sellers en France, seraient concernées par un vieillissement problématique de leur formule après quelques années.
Et parmi les marques en cause, il y a Garnier, Uriage, Bioderma, la Roche Posay, Cosmi ou encore L’Oréal…
Que reproche-t-on aux crèmes solaires ?
En faisant vieillir ces différentes crèmes prématurément, les chercheurs y ont trouvé des traces de benzophénone, un perturbateur endocrinien qui peut passer à travers la peau et devenir cancérigène, comme l’explique Didier Stien, l’un des auteurs de cette étude :
« Lorsqu’elle est sur la peau, la benzophénone peut induire des dermatites. Cela peut provoquer des cancers, notamment des cancers du foie. C’est une molécule qui affecte les fonctions thyroïdiennes et qui perturbent le développement des organes reproducteurs. »
Super. Mais à quelle dose la benzophénone est-elle trouvée dans ces produits ? Eh bien selon l’étude, certains d’entre eux monteraient à plus de 10mg/kg au bout d’une année…
Une dangerosité méconnue
Sur France Inter, le chercheur Philippe Lebaron, professeur en microbiologie et enseignant à la Sorbonne, explique :
« À notre connaissance dans la littérature scientifique et de manière générale, personne [avant cette étude] n’avait démontré que l’octocrylène se dégradait en benzophénone. Et je pense que c’est important d’alerter à la fois les fabricants de ces molécules et en même temps d’alerter les consommateurs sur le fait que les produits qui contiennent de l’octocrylène sont potentiellement dangereux. »
Il termine en affirmant qu’il faudrait interdire les produits qui contiennent du benzophénone et de l’octocrylène.
Oui mais
Ce problème de vieillissement ne concerne pas les produits dont le temps de conservation (généralement évalué à 12 mois maximum) est respecté ! Comme l’explique la Fédération Des Entreprises De La Beauté dans un communiqué officiel : « L’utilisation de certains produits de protection solaire dans les 12 mois suivant leur ouverture, ainsi que cela est recommandé sur les emballages, permet d’assurer l’efficacité du filtre solaire et la stabilité de la formule ».
Du coup, au-delà de la possible interdiction du benzophénone et de l’octocrylène, c’est avant tout au consommateur de se responsabiliser concernant la durée d’utilisation de sa crème solaire. Le message est passé !
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