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Pourquoi on adore la série Ginny & Georgia
Culture

En panne d’idées Netflix ? Foncez voir Ginny & Georgia, notre série coup de cœur

À l’approche d’un week-end pluvieux, on enfile ses bottes, son manteau de pluie et on s’élance dans la forêt du labyrinthe Netflix. Heureusement, Madmoizelle vous aide à vous y retrouver : si vous êtes passé·e à côté lors de sa sortie en 2021, Ginny & Georgia est l’un des titres série immanquables de la plateforme au N rouge. Analyse d’un succès bien mérité.

Ginny & Georgia, une série de 2021 qui nous rappelle nos séries préférées des années 2000 

Créée par Sarah Lampert en 2021, Ginny & Georgia s’ouvre sur l’arrivée de Georgia Miller (Brianne Howey) à Wellsbury, petite ville du Massachussets. Cette jeune mère célibataire haute en couleurs, venue tout droit du Texas, emménage avec ses deux enfants, Ginny (Antonia Gentry), 15 ans et Austin, 9 ans.

Pleine de ressources, mais aussi hantée par son passé, elle doit s’imposer dans un univers bourgeois à la Desperate Housewives. En surprenant Marcus, un crush de Ginny en train d’escalader sa fenêtre, Georgia s’exclame : « Tu te crois où là, dans un teen drama des nineties ? Dans Dawson ? » Effectivement, Ginny & Georgia nous replonge à la belle époque des dramas ados et familiaux, avec une pointe de soap pour nous tenir en haleine. 

Les relations mère-filles : un sujet traité avec justesse, au cœur de la série

La série se présente comme la digne héritière de Gilmore Girls. Ginny et Georgia sont aussi fusionnelles et proches en âge (elles ont juste 15 ans d’écart) que Rory et Lorelai, mais leur relation est dépeinte de façon plus réaliste, avec des moments de complicité et des règlements de compte douloureux.

En voix-off, elles livrent, chacune leur tour, leurs états d’âme. Cela nous permet de comprendre les deux points de vue : d’un côté, celui de Ginny, qui a besoin de s’émanciper de sa mère et de la pression inconsciente qu’elle lui met ; de l’autre, celui de Georgia, qui s’est tellement forgée avec sa fille (« c’est toi et moi contre le reste du monde », lui rappelle-t-elle) qu’elle ne supporte pas de devoir lui laisser de l’espace pour grandir. La série décortique finement toute la complexité de leurs liens codépendants.

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Une inclusivité rare sur les écrans 

Vous avez déjà vu une adolescente métisse avec une maman blanche dans une série mainstream ? Ginny & Georgia vient combler une représentation manquante dans la pop culture, et elle le fait bien. Elle aborde la double culture : Ginny se sent rarement à sa place et vit avec ce sentiment tenace de ne pas être assez noire, ou assez blanche selon le contexte.

À lire aussi : La mannequin Gigi Hadid se sent parfois « trop blanche pour revendiquer son arabité »

Si elle peut partager ses questionnements avec son père noir, il n’en va pas de même avec sa mère blanche. Cela est source de grandes angoisses, qu’elle finit par exprimer lors d’une session de thérapie bouleversante, en saison 2. Face à sa mère qui ne veut pas voir leurs différences, Ginny explique qu’elle a besoin de pouvoir lui dire quand elle est blessée, par exemple, par le fait de la voir déguisée en Scarlett O’Hara (l’héroïne d’Autant en emporte le vent).

La série propose d’autres représentations de minorités réussies, comme Max (Sara Waisglass), la BFF lesbienne et drama queen de Ginny, leadeuse de sa bande de copines. En saison 1, Ginny fréquente Hunter (Mason Temple), un adolescent d’origine taïwanaise qui subit aussi du racisme. Leur dispute après qu’un prof les a mis sournoisement en compétition est une des scènes les plus fortes de la série.

Des sujets sensibles, traités avec justesse 

Si Ginny & Georgia a des allures de série « comfort food », elle sait aussi aborder des sujets sensibles, comme l’automutilation ou la dépression adolescente. Confrontés à un monde rempli d’injonctions dont ils et elles découvrent les codes, les adolescentes sont sujets à des troubles mentaux.

On parle de « crise d’ado » comme d’un passage obligé, ce qui a tendance à minimiser les souffrances vécues. Ginny & Georgia dépeint ce mal-être à hauteur d’ado, dans tout son désespoir et ses complexes dévastateurs (on pense à Abby, qui souffre de dysmorphophobie). À travers le personnage de Georgia, la série aborde également le sujet tabou des violences conjugales et le manque de soutien que reçoivent les femmes, isolées et forcées à trouver seules une issue pour s’en sortir. 

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Georgia est une anti-héroïne complexe, comme on les aime 

« La vie d’une femme est un combat. Et sa beauté est une putain de mitrailleuse. Je ne vais nulle part sans mes peintures de guerre. » Toujours apprêtée, le sourire aux lèvres, solide comme un roc, Georgia renverse régulièrement le trope sexiste de la belle blonde pas très futée. Au fil des deux saisons, on apprend dans quelles circonstances elle s’est forgée cette carapace et une philosophie de vie qui la pousse à se chercher un homme pour s’élever socialement.

Mais que reproche-t-on exactement, à des femmes comme Georgia, qualifiées de « vénales » ? Tout simplement de tenter de sortir de sa classe sociale. Mais, si ses motifs initiaux – protéger sa famille des violences patriarcales – nous la rendent attachante, ses actions sont-elles encore justifiables, demande le final de la saison 2 ? On attend que Netflix donne son feu vert à une saison 3, pour découvrir la suite des aventures de cette savoureuse anti-héroïne.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

5
Avatar de Bloem
27 juin 2023 à 01h06
Bloem
J'avais bien aimé le début de la série mais je m'en suis vite lassée. Je l'avais trouvé trop longue, trop de drama. Le côté "sombre" m'avait semblait surfait parfois.
1
Voir les 5 commentaires

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