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Cinéma

« Autant en emporte le vent » a-t-il vraiment été censuré ?

Mardi 9 juin, la plateforme de streaming HBO Max a retiré TEMPORAIREMENT le film Autant en emporte le vent, considéré raciste et révisionniste, de son catalogue. Depuis, la toile crie à la censure. À raison ? Explication d’une polémique fatigante.

Depuis mardi 9 juin, un film crée la polémique.

Pourtant, il ne s’agit pas d’une nouveauté qui sortirait au box-office le 22 juin, date de la réouverture des cinémas en France, mais bien d’un film sorti en 1939 aux États-Unis : Autant en emporte le vent.

Quelle polémique autour de Autant en emporte le vent ?

Adapté du roman de Margaret Mitchell, Gone with the Wind, de son titre original, est l’un des plus gros succès de l’histoire du cinéma et a remporté quelques 10 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur (pour Victor Fleming).

Au fil des années, ce succès cinématographique a été disséqué puis critiqué pour l’étendue de sa dimension raciste, sa minimisation de l’esclavage et son révisionnisme, jusqu’à créer la polémique plusieurs fois depuis sa sortie au box-office.

Une polémique qui refait surface en ce moment, dans un contexte de prise de conscience mondiale sur la question raciale, suite à la mort de George Floyd, le 25 mai 2020.

Disponible en streaming sur plusieurs plateformes, le film multi-oscarisé jugé raciste et révisionniste, a donc été retiré de HBO Max, mardi 9 juin.

Mais cette suppression du catalogue n’est que provisoire, la plateforme prévoyant de réuploader le film tout bientôt. La différence entre la première mise en ligne et la seconde ?

Cette fois-ci, la plateforme mettra à disposition une remise en contexte du film, censée aider le public à comprendre qu’il faut bien le replacer dans son époque.

En gros, préciser notamment que cette œuvre édulcore largement la réalité de l’esclavagisme.

Un porte-parole de HBO Max a pris la parole mardi pour expliquer :

« Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine. »

Il a également précisé :

« Il serait irresponsable de le maintenir sans explication et dénonciation. »

La suppression temporaire de cette œuvre sur la plateforme (et uniquement sur celle-ci) a suscité une indignation sévère d’une partie de la toile et de penseurs tels qu’Eric Naulleau, qui a comparé cette mesure à des « méthodes staliniennes ».

Le Figaro crie de son côté à la censure :

La propagation d’informations erronées

Le mot « censure » est depuis réapparu de nombreuses fois sur la toile. Brandi, secoué, scandé dans l’indignation la plus totale.

Un mot posé pourtant un peu à la hâte !

En effet, il découle notamment d’une exactitude : les médias ont, pour certains, annoncé que le film avait été retiré de la plateforme, en ne précisant que tardivement ou pas du tout qu’il y serait remis.

Ils ont ainsi créé une indignation factice puisque basées sur des news incomplètes.

Le magazine Numerama explique clairement et simplement comment les médias, les lecteurs et les réseaux sociaux peuvent se monter le bourrichon jusqu’à propager des faits erronés qui provoquent l’indignation générale et noient le débat.

« Cette histoire est un cas d’école, qui met en lumière la relation d’auto-alimentation entre les médiasles réseaux sociaux et les lecteurs ; un triumvirat au sein duquel la moindre erreur de l’une des trois parties peut avoir un effet boule de neige désastreux. »

Numerama retrace les éléments depuis le début de l’affaire, précisément au moment où le site Variety, le mardi 9 juin à 5h52, a publié le premier article concernant la suppression du film (30 minutes avant de venir corriger l’information).

Si le tout te semble encore un peu brumeux et que tu ne sais pas vraiment comment te positionner face à toute cette histoire qui a, très rapidement pris une grande ampleur et sur laquelle tout Internet semble avoir un avis, je te conseille vivement de lire cet article édifiant, remettant la balle au centre et expliquant le rôle de chacun des acteurs de ce triumvirat dans la propagation d’une info.

Un article qu’il est important de lire de A à Z pour comprendre comment le débat a glissé, faisant le jeu d’une opposition binaire entre deux camps et défaisant le propos de base.

« Autant en emporte le vent » n’est pas censuré, mais la polémique facile a gagné


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Les Commentaires

27
Avatar de -Lorelei-
15 juin 2020 à 12h06
-Lorelei-
C'est "marrant" parce que pour moi Autant en emporte le vent (et je parle du bouquin pas du film que je n'aime pas) c'est surtout en tout tout premier lieu l'histoire d'une femme qui se retrouve à devoir faire preuve de force, de courage, d'abnégation sur pas mal de choses, et qui se bat seule sur un fond de bouleversement historique et de guerre. Après c'est le point de vue d'une sudiste ce que perso j'ai trouvé intéressant autant dans l'histoire que ça raconte que du fait d'avoir le "mauvais" (je mets des guillemets parce que mon terme est très manichéen) point de vue. Mais en vrai ce bouquin, il parle surtout de Scarlett O'hara (et l'autrice s'est inspirée de sa grand mère, ce qui explique un peu ça).
J'ai toujours été dérangée par le film qui présente l'histoire comme une histoire d'amour alors que Rhett Butler a un rôle relativement annexe dans le livre. Du coup je ne trouve pas que ce soit une glamourisation de l'esclavagisme, ou une romantisation. L'histoire est tout sauf glamour.
Au contraire, Scarlett se retrouve dans une posture "subalterne" et confrontée à la réalité des choses. Elle quitte complètement sa condition. Je pense notamment à la scène ou elle Contenu spoiler caché. et surtout parcequ'elle endosse le rôle qu'aurait eu une esclave à ce moment là.

Bref en tout cas mon avis est basé uniquement sur le livre.
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