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Daronne

Chronique d’une daronne : pourquoi je me mets autant la pression sur les week-ends ?

Tous les vendredis soir, c’est le même refrain : je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de ma chère famille pendant ce long week-end (pluvieux ?) . Je voudrais profiter d’eux, mais sans m’épuiser, encore plus.

Au moment où j’écris ces lignes je viens de regarder s’il reste de la place pour samedi à la Cité des enfants à La Villette (j’habite à Paris). C’est un endroit que j’adore, avec un super circuit plein de découvertes pour les 2-7 ans. Oui il y a de la place, allez je réserve, non je ne réserve pas, c’est pas donné quand même. Bon je fais quoi ?  Flemme de prendre le métro un samedi matin avec la poussette… et en même temps. Bon, si, je réserve, mon mec va sûrement me dire. “Pourquoi on s’impose ça ?”. Je vais lui répondre “Pour eux, pour leur faire plaisir et puis j’y peux rien, c’est comme ça, j’ai besoin de faire des choses”. FAIRE DES CHOSES. Comment vous expliquer que j’aime et que j’abhorre à la fois ma routine. Je déteste ne rien faire le samedi soir, mais tomber sur The Voice me démoralise, et en même temps je râle dès que j’ai un truc de programmé. “Suis bien dans mon canapé sous mon plaid, aucune envie de voir des gens”. Ahhh l’ambivalence maternelle.

C’est quoi le programme alors ?

Souvent, en fin de semaine je tape cette phrase digne d’une touriste sur internet “Que faire à Paris ce week-end ?”. Je tombe irrémédiablement sur le site Sortir à Paris qui me propose la visite des Invalides, la fête de la St Patrick (c’est quoi ?), le musée de l’Armée, Paris en tuk tuk et plein d’autres trucs sponsorisés. Rien ne m’emballe, sans blague. Alors on fait quoi ? La question ne se poserait pas si j’habitais dans une maison, proche de la nature, mais là je suis en ville et mes enfants s’y connaissent mieux en engins de chantier qu’en animaux de la ferme.

L’angoisse de la sortie au parc

Je parle beaucoup du parc car je pense que c’est une vraie torture pour les parents, surtout quand il fait froid. Aucun d’entre nous ne passe un bon moment, assis sur son banc plein de crottes sèches de pigeons (quand c’est pas des rats) à regarder sa progéniture s’élancer sur un toboggan qui ne glisse pas. On oublie vite quand ils grandissent. Je ne vous cache pas qu’avec des jumeaux c’est encore plus compliqué. Bref, cette routine pas marrante, mais tellement classique, j’essaie de la bousculer en prévoyant des sorties, des activités en famille. Car mes garçons autant qu’ils sont, ont besoin de s’ébrouer, on ne peut pas rester enfermés tous ensemble toute une journée, on risquerait de s’entretuer. Il faut trouver une sortie qui plaisent aussi bien à des enfants de 2 ans et demi qu’à des ados de 10 et 12 ans. La belle affaire.

Je mets la pression à tout le monde

Est-ce que vraiment je déteste les week-ends en mode loose, est-ce que c’est parce que je me mets une pression monumentale sur ces deux jours que le fait de ne rien faire finalement m’angoisse ? Ou encore, ai-je tout simplement peur de me retrouver seule avec mes enfants ? Honnêtement, je ne sais pas.

Nos week-ends n’ont rien de reposant, mais c’est NOTRE moment : après une semaine longue et mouvementée, vite il faut rattraper, compenser notre absence, faire en sorte ces 48 heures ensemble soient exceptionnelles. Parfois je me surprends même à penser que les jumeaux ont peut être envie de faire autre chose que de ramasser des brindilles au parc. C’est ridicule. Il y a cette idée, propre à notre époque, de rentabiliser notre temps libre ensemble, une notion qui s’applique normalement au monde du travail mais qui déteint sur notre vie personnelle. “Comment sur performer ce week-end ?”

Ce sentiment vaut-il pour toutes les mères ?

Accumuler en deux jours une semaine de plaisir, est totalement irréaliste. D’autant plus que le week-end, nous attendent aussi d’autres tâches moins glorieuses : les montagnes de linge sale, les repas à penser et à préparer, les devoirs dont j’ai parlé plus haut. En fantasmant des week-ends plein d’activités que j’organise finalement pas toujours (et je me déçois), je passe peut-être à côté de véritables bons moments spontanés, le fameux temps de qualité. De quoi se souviennent les enfants ? Des dizaines de sorties au zoo, à l’aquarium ? Des spectacles de marionnettes, des expositions faites au pas de course ? En écrivant (je réfléchis en même temps), je pense à mes jumeaux, et je me dis que tout les impressionne, les travaux sur la chaussée, l’escalator du métro, les camions de nettoyage qui lavent le trottoir,  ils n’ont pas besoin de plus en soi. Quant aux grands, ils ne demandent rien la plupart du temps, et nous on voudrait qu’ils soient reconnaissants.

La vie avec les enfants est un enchaînement de moments insignifiants, uniques que je ne prends pas le temps de savourer car je suis trop pressée, dans l’après, pas dans le présent. Mais c’est vrai qu’en regardant toutes ces vies parfaites sur Instagram, comment réussir à se satisfaire de l’ordinaire ? Je vous laisse, mon panier pour la Cité des enfants a expiré, on se contentera du Square d’à coté. Et bon week-end.

Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire de notre rédactrice en chef Candice Satara « Le Balagan ». Candice est mère de quatre garçons âgés de 2 à 12 ans. Pour la recevoir, vous pouvez vous abonner gratuitement ici.

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