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famille marche rue // Source : Pexels
Daronne

Mon ado reste à la maison, et j’ai arrêté de culpabiliser

Faut-il vraiment forcer ses enfants à sortir ? Après des week-ends à les traîner dehors entre deux soupirs, j’ai lâché l’affaire. Mes ados préfèrent rester à la maison et moi, j’ai décidé d’arrêter d’en faire une bataille.

Tous les week-ends, c’est un peu la même ritournelle. Je lance avec entrain : « Allez on sort, vous vous préparez ?» « Naan, on sort pas ». Mes grands (10 et 12 ans) rechignent à mettre un pied dehors. Ils veulent rester à la maison à traîner ou à jouer aux jeux vidéos. Je les pousse à voir des copains, mais ils ne sont même pas motivés pour ça. J’ai l’impression qu’à leur âge, j’étais tout le temps dehors avec des copines, que je courais les boutiques de fringues près de chez moi. Mais mes fils n’en sont pas là, ils sont tous les deux et n’ont besoin de personne. Ça m’énerve, vous ne pouvez pas savoir.

Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire de notre rédactrice en chef Candice Satara « Le Balagan ». Candice est mère de quatre garçons âgés de 2 à 12 ans. Pour la recevoir, vous pouvez vous abonner gratuitement ici.

J’essaie parfois de les appâter

« On va aller prendre un goûter sympa quelque part. » RIEN. Parfois je les force, alors ils enfilent un jogging, et 45 minutes plus tard, on arrive à tous être dehors. Avez-vous remarqué le temps qu’il fallait entre le top départ « Allez on est partis » et le moment où on passe effectivement la porte de la maison, quand on a plusieurs enfants. Un temps infiniment long qui a de quoi décourager, surtout quand une fois enfin échappés de notre tanière, on reçoit des gouttes d’eau. Non il ne pleut pas, je me persuade, et nous sommes là, nous 6, à battre le pavé en rang d’oignons.

« On va où ? » – « On se BALADE ! ». Hier, un vieil homme m’a alpaguée dans la rue : « C’est à vous tous ça ?» J’ai acquiescé et répondu en « à lui aussi ? »en désignant le père. Bon, j’étais fière aussi, j’avoue. C’est marrant, mais s’il y a un domaine où je n’ai pas le syndrome de l’imposteur, c’est bien celui de la maternité.

Objectivement, je sais que traîner mes grands garçons au parc pour regarder leurs frères grimper dans un toboggan, c’est pas le truc le plus marrant du monde.

Cependant, ils sont fairplay, ils les poussent sur la balançoire, ramassent des bouts de bois, à peine réclament-ils des bonbons. Je me dis, à chaque fois, qu’ils finiront un jour par ne plus accepter. Alors, depuis quelque temps, je les laisse plus tranquilles, je comprends leur désir d’indépendance et d’intimité, cette porte de chambre systématiquement fermée (claquée?) m’attriste, mais j’accepte qu’ils s’émancipent, même si c’est au détriment de notre complicité.

J’arrête de les forcer

Maintenant, quand nous sortons tous les 6, c’est que l’on a prévu une activité. Nous sommes allés la semaine dernière à une exposition. À 13h, ce samedi-là, enfoncée dans mon canapé, je me suis soudain levée : « merde, faut faire un truc »ai-je dit. Et j’ai booké ce musée. Comme souvent, nous avons passé plus de temps dans la boutique attenante, plutôt que dans l’expo. Comme d’habitude je n’ai pas résisté à acheter des livres. « C’est des livres, ça va…» C’est difficile de résister à un enfant qui demande un livre non ? « Rhoo, le pauv chou n’a plus rien à lire. » Quand on laisse les grands à la maison, je les préviens, vous allez vous ennuyer ! Je coupe tous les accès télé, wifi. J’accepte qu’ils ne viennent pas avec nous, mais c’est pas pour se coller devant des écrans.

Comme de jeunes-vieux parents

Alors on va se balader de notre côté avec les twins, tels de jeunes-vieux parents. Les petits s’émerveillent de rien, une boule de glace, une pelleteuse, un camion de pompier, une aire de jeux cabossée. Dimanche dernier, l’un m’a demandé de prendre le bus, oui le bus. Ainsi sont les enfants habitant dans les grandes villes. Alors on a pris le bus, et ça les a rendus heureux. Pendant quelques heures, c’est donc comme si nous n’avions que 2 enfants. On déambule dans Paris, 10 ans plus tôt nous faisions la même chose avec les 2 autres. Un éternel recommencement. Je me demande souvent quelle serait notre vie si on n’avait pas eu les jumeaux. On s’ennuierait sévère ? On profiterai tous les deux ? C’est vrai, que font les gens qui ont de grands enfants qui les snobent ?


Les Commentaires

10
Avatar de Kettricken
28 mai 2024 à 11h05
Kettricken
Dp désolée, je viens seulement de lire l'article.
La question finale, pour moi elle ne se pose pas J'avais une vie riche avant d'avoir un enfant, avec pas mal de passions et de hobbys. J'ai clairement du en mettre de côté depuis 5 ans mais je compte bien reprendre dans 10 ans.
C'est un truc que je me martèle depuis qu'il est bébé : de profiter maintenant MAIS de ne pas tout miser sur lui. Je veux qu'il puisse s'émanciper, vivre sa vie, sans ressentir que je suis désoeuvrée sans lui.
Mais je conçois que l'adolescence doit être compliquée quand on a d'un côté un parent qui veut prolonger l'enfance et le temps apsser avec son enfant, avec la peur que ça sera bientôt fini pour de bon, et un ado qui a hâte de s'émanciper
(mon dieu j'écris et je réalise que dans 7 ans, ça sera un ado et que tellement de choses seront du passé... ça va si vite )
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