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Chronique d’une daronne : je force mes enfants à manger des légumes

Voilà, je sais, cela va vous choquer, mais il m’arrive, oui , de forcer mes enfants à manger leurs légumes. Mais ai-je vraiment le choix ? Avez vous des conseils sinon ?

Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire de notre rédactrice en chef Candice Satara « Le Balagan ». Candice est mère de quatre garçons âgés de 2 à 12 ans. Pour la recevoir, vous pouvez vous abonner gratuitement ici.

Chez moi, on essaie de manger sain, je me ruine en légumes bio, je n’achète pas de plats préparés, on ne mange pas de charcuterie, pas énormément de viande, mais à côté de ça, on peut tout à fait se taper une tablette de chocolat devant Netflix, on consomme encore beaucoup de coca zéro et tellement de pain et de beurre. Je cuisine des légumes à chaque repas, enfin cuisiner est un grand mot,  c’est souvent la guerre car mes aînés (10 et 12 ans) n’en veulent pas, alors je crie, je m’énerve, je menace… Et je balance cette injonction qui ne vous est sûrement pas étrangère « Pas de dessert pour toi, tu n’as pas fini tes légumes. » 

J’ai tout essayé

J’ai essayé différentes formes : les quiches, les gratins, les salades, les crudités, des trucs bons et d’autres moins (car au point où j’en suis), mais il n’y a rien qui les emballe, c’est presque toujours sous la torture, surtout pour le deuxième. Il y a certains légumes qui passent à petite dose, les haricots verts, les petits pois ou encore les brocolis mais, sans  surprise, les grands veulent de la viande, encore de la viande, toujours de la viande. Voilà qui ne plairait pas à Sandrine Rousseau.

Pour les jumeaux j’arrive encore à ruser, même si l’un trie déjà méticuleusement les aliments dans son assiette. Je vous rassure, parfois je lâche la bride, je les laisse manger ce qu’ils veulent, surtout pendant les vacances, mais le contrôle de l’assiette revient très vite, parfois malgré moi.  

Lire aussi :
3 astuces food pour alléger sa charge mentale et parentale

Yuka m’a tuée 

Mon obsession pour la nourriture saine remonte loin, je dirais lorsque mon aîné a démarré la diversification. J’ai alors commencé à privilégier le bio, et puis journaliste dans la presse parentale, je me suis intéressée aux perturbateurs endocriniens, ça m’a fait flipper. Et là, pas de chance, mon deuxième est né avec un léger hypospadias, une malformation du pénis (corrigée depuis) qui pourrait être liée à l’exposition aux pesticides pendant la grossesse. J’en parle sous pseudo dans cet article de l’Obs publié en 2017.

J’ai énormément culpabilisé alors j’ai décidé de contrôler tout ce qui rentrerait chez moi. Et puis, Yuka est arrivé. L’appli a été lancée en 2018 et comme beaucoup je me suis abonnée. Sauf que nous sommes en juin 2024 et je continue religieusement à scanner les aliments, les produits de beauté qui passent entre mes mains. Vous allez vous dire “elle est folle” . Oui probable.

Incollable sur les produits sains et ceux qui ne le sont pas

Je passe parfois de longues minutes devant le rayon de biscuits du supermarché à chercher des trucs corrects mais il n’y a rien. Depuis le temps que je scanne, je sais exactement quels sont les gâteaux bourrés d’additifs et ceux qui le sont moins. Contre toute attente Kinder s’en sort pas si mal mais oubliez les Granolas et autres Pim’s. Je devrais faire des gâteaux moi-même, mais avec quatre enfants, le gâteau est dévoré beaucoup trop vite.

J’ai contaminé mon mari qui montrait récemment à son associé le nombre d’additifs présents dans les m&ms, c’est vertigineux. Et mes enfants bien-sûr : la dernière fois mon fils me parlant de sa baby-sitter me dit “tu sais ce qu’elle avait dans son sac pour le goûter, des Napolitains, tu te rends compte”.

Je suis très consciente que cela prend des proportions trop importantes et qu’à force de contrôler leur assiette, je vais peut être développer chez eux des troubles du comportement alimentaire. Et quand je vois mon aîné manger en douce du chocolat, je ne suis pas rassurée. Je sais aussi qu’en les forçant à manger du vert, j’abandonne l’espoir qu’ils apprécient vraiment un jour les légumes. 

Comment arrêter de contrôler leur assiette ?

J’ai cherché à comprendre pourquoi j’étais si obsessionnelle, avec la nourriture voire orthorexique. J’ai peur pour mes fils, peur qu’ils meurent. Et donc, je veux leur donner la meilleure alimentation possible, qu’ils mettent toutes les chances de leur côté pour vivre longtemps et en bonne santé. Je projette aussi sur eux mes propres névroses. Quand mon fils abuse de la mayonnaise, ça m’agace, je ne peux pas me retenir de lui faire une réflexion. En y réfléchissant, je me rends compte que je ne supporte pas quelque part de le voir se lâcher, baffrer, lécher ses doigts, recommencer, bref kiffer…

Pourquoi ? Parce je n’arrive pas à le faire moi-même, parce que je suis sans cesse dans le contrôle de tout : je contrôle l’alimentation de ma famille, je pèse les croquettes de mon chat, je contrôle mon poids et j’exige de mes proches qu’ils soient comme moi. C’est flagrant pour la nourriture, si je cède à mon impulsivité, je vais manger de façon excessive, et c’est pour moi alors synonyme d’échec. Il m’arrive de lâcher prise heureusement quand je m’envoie une pizza quatre fromages sans culpabiliser, que je leur donne des pâtes trois jours de suite ou que je fais sauter le contrôle parental de la switch.

Je n’en peux plus de cette dictature alimentaire que j’ai instaurée

Mes enfants ont peur, mon mec fait les courses en m’envoyant limite des photos des produits avant de les acheter. Changer va me demander des efforts importants, mais je dois me libérer de cette charge mentale inutile : arrêter de gaspiller mon énergie sur des courgettes et des aubergines. Mais en même temps, si je lâche, ils ne vont plus en manger des légumes, JAMAIS. Alors que faire ? Puisqu’il faut se fixer des objectifs atteignables, le premier sera de ne plus préparer leur assiette dans la cuisine, je vais les laisser se servir eux-même en apportant les plats sur la table ou bien les interroger sur la quantité qu’ils souhaitent. Voilà, c’est déjà une première étape. Et je vais aussi me raisonner en me disant qu’ils aiment les fruits, c’est vrai, et les crudités. Ça tombe bien, l’été approche.


Les Commentaires

4
Avatar de pikichante
3 juin 2024 à 09h06
pikichante
J'ai du bol, j'ai des enfants qui mangent à peu près de tout.
Pas facile d'avoir un rapport aussi stressé à l'alimentation, je comprends ce qu'elle vit, ayant eu des TCA qui me faisaient éplucher les étiquettes. Aujourd'hui encore, je surveille la compo des aliments, surtout de ce que je donne à mes enfants mais j'ai dû lâcher du lest car un de mes enfants est un poids-plume et a un petit appétit, notamment à cause d'un traitement médicamenteux. Alors quand le médecin m'a dit "l'important c'est qu'il mange, surtout des trucs caloriques pour lui faire prendre du poids, même si ce ne sont pas des choses super équilibrées", j'ai dû mettre un mouchoir sur mes principes.
Après, c'est très facile de dire que si on les stresse avec les légumes, c'est le meilleur moyen de leur faire détester les légumes. Une astuce peut être de "ruser" et de présenter les légumes sous une forme sympa : frites, beignet (en y ajoutant une petite goutte de ketchup éventuellement) ou de les planquer en mélangeant légumes et pommes de terre en purée par exemple. Ou s'ils sont petits, on peut inventer des maxi bobards : petits, mes enfants aimaient bien "la soupe de hulk" (la soupe de courgettes)
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