On le sait, faire manger des légumes aux enfants, c’est parfois compliqué. En même temps, on les comprend, entre des courgettes et des coquillettes, y’a pas de débat.
Mais, comme on est des adultes responsables, on sait aussi qu’une alimentation équilibrée ne peut pas être constituée que de frites et de burgers. Alors, les parents de France et d’ailleurs se demandent régulièrement comment faire manger plus de légumes à leurs enfants (sans les forcer et sans transformer les repas en séances de négociations dignes du GIGN).
Double ration de légumes pour les enfants !
Si vous êtes dans ce cas-là, une étude menée par l’université d’État de Pennsylvanie aux États-Unis devrait peut-être vous intéresser. Pendant un mois, ils ont testé une technique pour faire manger des légumes à 67 enfants âgés de 3 à 5 ans le midi.
Sur des plateaux-repas composés de poissons panés, de riz, de lait et de compote (rappelez-vous, on est aux États-Unis), les chercheurs et chercheuses ont testé différentes options pour les légumes :
- servir une portion normale (60g) de brocolis et de maïs vapeur
- servir une portion normale de brocolis et de maïs (beurré et salé)
- servir une double portion de brocolis et de maïs vapeur
- servir une double portion de brocolis et de maïs (beurré et salé)
Surprise, les enfants qui avaient des doubles portions de légumes sur leur plateau finissaient par manger en moyenne 68% de légumes en plus que ceux qui avaient des rations de taille standard. Le fait d’ajouter du beurre et du sel aux légumes n’avait par contre pas d’impact, alors lâchez cette salière.
Pour faire manger des légumes aux enfants : attention à la composition de l’assiette
Pour faire manger plus de légumes aux enfants, il suffirait alors, tout simplement… de leur en servir plus ? Oui, et c’est une info utile pour les parents, mais qui ne doit pas faire oublier que les autres aliments présents dans l’assiette ont aussi leur importance.
C’est ce qu’explique Barbara Rolls qui dirige le Laboratoire d’étude du comportement alimentaire humain à l’Université Penn State :
« [En plus des légumes], nous avons choisi des aliments qui étaient généralement appréciés par les enfants, mais pas leurs préférés. Si vous proposez des légumes à côté de, disons, des nuggets de poulets, vous risquez d’être déçus. L’importance des associations entre aliments doit être quelque chose dont vous avez conscience. Vous devez être sûrs que les légumes proposés sont aussi appétissants que les autres aliments. »
Le choix des légumes a aussi, bien sûr, de l’importance. Il vaut mieux proposer aux enfants des légumes qu’ils apprécient déjà. Doubler la portion de choux de Bruxelles d’un enfant qui a horreur de ça, n’aura pas d’impact. Barbara Rolls donne un conseil supplémentaire aux parents :
« Pour faciliter la consommation de légumes, les parents peuvent graduellement exposer leurs enfants à de nouveaux légumes, en les cuisinant d’une façon appréciée par les enfants, et en testant différentes saveurs, condiments et assaisonnements pour les apprivoiser en douceur. »
Sur ce point de l’assaisonnement, la doctorante Hanim Diktas qui a participé à l’étude a été étonnée de découvrir qu’il n’avait pas eu d’impact sur la quantité de légumes consommés :
« Nous avons été surprises de constater que le beurre et le sel n’étaient pas nécessaires pour que les enfants mangent plus de légumes, mais ceux que nous avons servis, du maïs et du brocoli, sont probablement déjà suffisamment connus et appréciés par les enfants. Pour des légumes moins usuels, il est possible qu’un peu de saveur supplémentaire puisse encourager la consommation. »
Et le gaspillage alimentaire, alors ?
La doctorante en sciences de la nutrition reconnaît également que cette augmentation des portions a une conséquence indésirable : l’augmentation probable du gaspillage alimentaire. C’est vrai que dans les cantines scolaires, c’est un risque possible, mais à la maison, il est toujours envisageable de réutiliser des légumes non consommés pour un autre repas (en soupe, en purée ou beignets par exemple).
Hanim Diktas précise que le laboratoire travaille sur d’autres recherches, et notamment sur le fait de substituer des légumes à certains aliments.
« Dans le futur, nous devrions pouvoir donner des recommandations à propos de la taille des portions et de la substitution de légumes, qui permettront à la fois de limiter le gâchis et d’augmenter la consommation de légumes chez les enfants. »
On a d’ores et déjà hâte de partager avec vous ces futurs résultats !
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