Le temps des fêtes épuise vraiment les enfants
On le voit rarement comme ça, mais les enfants attaquent les vacances de Noël déjà vidés par le premier trimestre. Les vacances commencent parfois seulement deux ou trois jours avant le réveillon. Autant dire qu’ils n’ont presque pas le temps de souffler avant de repartir pour un marathon social, sucré et bruyant.
À cela s’ajoute tout ce qui change d’habitude : plus d’adultes autour d’eux, des maisons qu’ils ne connaissent pas bien, des lumières, du bruit, des attentes autour du fait qu’ils soient « mignons », « souriants », « contents de voir tout le monde ».
Pour les plus petits ou les enfants très attachés à leur routine, cela peut devenir franchement stressant. Un enfant qui a faim, qui est fatigué, ou juste saturé de stimulations, aura plus de mal à gérer les conflits de jouets, les tours de cadeaux et les mille sollicitations.
Observer son enfant régulièrement pendant la journée est déjà une forme de protection. S’il se frotte les yeux, s’agite, devient grognon ou te colle davantage, ce n’est pas qu’il « gâche la fête ». C’est juste son corps qui dit stop.
Prévoir un vrai sas de décompression avant Noël
Avant le 24, l’idée est de lui offrir un peu de vide dans un agenda déjà bien rempli. Les enfants ont besoin d’un jour minimum de vraie pause avant de se lancer dans la tournée des réveillons, sans devoir gérer en plus les derniers cadeaux, les courses et la déco.
Concrètement, bloquer une journée ou une demi-journée « off » en famille peut changer beaucoup de choses. Pas d’activités organisées, pas de visites, pas de marathon d’achats. Juste un rythme tranquille à la maison, pyjama tard, jeux calmes, film, lecture, petites balades s’il·elle en a envie.
Si vous devez partir réveillonner ailleurs, on peut aussi commencer à le préparer en lui expliquant ce qui va se passer : où vous allez dormir, qui sera là, ce qui change et ce qui ne change pas. Rappeler que le doudou sera là, que vous lirez quand même l’histoire du soir, que vous resterez près de lui ou d’elle, ce sont des repères qui rassurent énormément.
Les routines restent des repères essentiels, même en mode fête
Pendant les fêtes, rien d’anormal à ce que les horaires bougent un peu. Mais ce qui aide les enfants à tenir, ce sont les repères qui restent stables, surtout autour des repas et du sommeil.
Garder des horaires globalement cohérents pour les repas et les siestes limite les effondrements en plein milieu de la distribution des cadeaux. Si le dîner est prévu plus tard que d’habitude, proposer une vraie collation en fin d’après-midi évite le combo enfant affamé + hyper excité.
Pour le sommeil, essayer de préserver la routine du coucher autant que possible, même chez les autres. Refaire les mêmes gestes dans le même ordre, prendre cinq minutes dans une chambre plus calme, chanter la même chanson… tout cela aide l’enfant à s’apaiser malgré l’ambiance festive. Et si vous dormez ailleurs, le doudou, la tétine, la couverture, la veilleuse ou les draps habituels peuvent faire toute la différence.
Oui, il se couchera peut-être plus tard. Mais il a quand même le droit de se coucher. L’idée n’est pas qu’il tienne jusqu’à la fin de la veillée comme un adulte, mais qu’il profite un minimum, sans exploser en vol.
Laisser des pauses et garder un œil sur le sucre
Les repas de Noël qui s’étirent sur trois, quatre, cinq, six heures, c’est déjà un calvaire pour certains adultes, alors pour des enfants…
Ils n’ont pas à vivre l’intégralité du repas du début à la fin, assis sur leur chaise, à écouter les discussions. On peut les laisser sortir de table, aller jouer dans une autre pièce, venir se poser sur toi quelques minutes, puis repartir.
Introduire des temps de calme dans la journée aide beaucoup : un moment lecture avec un parent, un dessin animé au fond d’une chambre, un temps de jeu seul ou avec un·e cousin·e dans un endroit un peu plus silencieux. Si ces pauses sont présentées comme normales, voire ritualisées, les enfants les acceptent mieux.
Côté nourriture, le sucre et les repas très riches n’aident pas. Trop de chocolats et de bonbons peuvent créer un pic d’énergie, puis une énorme fatigue, sans parler des difficultés d’endormissement.
On ne va pas transformer le réveillon en menu diététique, mais on peut :
- éviter que les chocolats soient en libre-service toute la journée
- proposer de l’eau régulièrement plutôt que des boissons sucrées
- alterner gros repas et repas plus simples sur les autres jours
Gérer la pression familiale sans sacrifier le sommeil des enfants
Il y a aussi un autre sujet qui pèse beaucoup sur les parents : le regard des autres. La belle-mère qui veut absolument « profiter de sa petite-fille » jusqu’à minuit, la famille qui te fait sentir que tu exagères parce que tu veux coucher ton enfant « trop tôt », les commentaires sur ton côté « rigide ».
Dans cette situation, vous restez la personne qui connaît le mieux votre enfant… et celle qui gérera le lendemain. Choisir de respecter ses besoins de sommeil, c’est parfois choisir le « moins mauvais » des conflits. Expliquer calmement que vous tenez à ce qu’il ou elle soit en forme, que les fêtes sont plus agréables pour tout le monde avec un enfant reposé, c’est légitime. Vous n’êtes pas en train de gâcher le réveillon, vous le rendez vivable.
Et si malgré toutes vos tentatives, les choses dérapent, que votre enfant se couche tard, dort mal, et que le lendemain est compliqué, ce n’est pas un échec. Une ou deux nuits un peu chaotiques ne vont pas ruiner son développement ni vos compétences parentales.
Après les fêtes, remettre doucement le cap sur la routine
Une fois les festivités passées, revenir progressivement à des horaires plus classiques aide les enfants à récupérer. Avancer un peu l’heure du coucher pendant quelques jours, réintroduire ou allonger les siestes, prévoir une journée de pause entre deux visites si c’est possible… tout cela permet de faire retomber la pression.
L’idée n’est pas de « rattraper » chaque minute de sommeil perdue, mais de recréer un cadre stable dans lequel ton enfant va pouvoir se reposer.
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