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Betty dans le documentaire Habiter la marge
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Existe-t-il un style lesbien ? Ce documentaire pose la question à douze lesbiennes

Disponible gratuitement sur YouTube, le documentaire « Habiter la marge – La construction des identités lesbiennes par les fringues et la politique » tend le micro à douze personnes lesbiennes de 17 à 27 ans qui racontent ce que le style vestimentaire représente pour elles et ce qu’il a de militant ou non.

Qu’est-ce que pourrait bien vouloir dire « avoir l’air lesbienne » ? Tout et rien puisqu’il y a autant d’apparences lesbiennes que de personnes qui se définissent comme tel. C’est ce qu’explore avec décontraction et pertinence la documentariste Lucie Bouchet dans Habiter la marge – La construction des identités lesbiennes par les fringues et la politlique.

Disponible gratuitement sur YouTube depuis le 16 septembre 2022, ce documentaire tend le micro à douze personnes lesbiennes, âgées de 17 à 27 ans qui racontent leur style, comme elles l’ont trouvé, façonné, construit, ce qu’il raconte ou non de leur sexualité, et pourquoi il serait si politique.

Être lesbienne, quelque chose que l’on peut masquer ?

À la terrasse d’un café, dans une chambre, une cuisine, ou par Zoom interposé, on apprend à les connaître au fil de quelques questions auxquelles elles répondent dans cette galerie de portraits passionnante, intime et politique. Parmi elle, Célia raconte notamment :

« J’ai toujours voulu que ce ne soit pas une part importante de mon identité. Oui, j’aime les filles, et alors ? Je n’ai pas voulu faire de coming out officiel à la plupart de mon entourage. J’ai vraiment voulu que ce soit un non-sujet. Mais finalement, c’est une grosse part de mon identité, non parce que ce serait gros pour moi, mais parce que c’est quelque chose de gros pour les autres, en fait.

C’est dans le politique, la société, chaque fois que je discute avec une nouvelle personne et que je veux contourner la gêne d’avoir dit quelque chose qu’elle ne serait pas prête à entendre, parce que moi je serai prête à le dire.

Ça m’a beaucoup construite dans le sens où j’ai des fois beaucoup plus peur d’être honnête en société à cause de ça. C’est quelque chose que j’ai tendance à masquer facilement, ce que je ne peux faire avec le fait d’être une femme et noire. »

Marianne dans le documentaire Habiter la marge
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Porter des vêtements qui ne correspondent pas toujours aux stéréotypes de genre

À la caméra embarquée de Lucie Bouchet, Léa raconte comment elle se procure certains de ses vêtements qui ne correspondent pas aux stéréotypes de genre, mais racontent peut-être quelque chose d’une forme de solidarité féminine ou de sororité tant éculée :

« C’est toujours marrant de voir les gens être confus quand tu vas t’habiller chez les garçons ou récupérer les fringues de tes frères ou tes cousins. La mère de ma meilleure amie me file les fringues que son fils ne porte plus. C’est un ado de 17 ans, mais je vais porter ses vêtements quand même et ça c’est vraiment fun. Je trouve que c’est le truc le plus mignon qu’une mère n’ait jamais fait pour moi. »

Léa dans le documentair Habiter la marge
Léa à propos des manches de ses t-shirts qu’elle roulotte toujours.

Sofia, l’une des femmes trans lesbiennes du documentaire, raconte aussi comment le vêtement l’a aidé à s’affirmer comme femme, mais aussi combien cela a pu être compliqué pour elle de « passer » pour lesbienne sans pour autant être perçue comme un mec dans l’espace public :

« J’ai l’impression que la féminité lesbienne passe par une certaine forme d’androgynie, du moins un petit peu, en tout cas par un mélange des codes, ce qui est dur à manier pour moi en tant que meuf trans dans sa première année de transition médicale car j’ai déjà un corps androgyne. Essayer de passer comme lesbienne et trouver la limite pour ne pas être perçue comme un mec non plus dans l’espace public, c’est un casse-tête sans nom. [Et en même temps] la mode a été une façon de me réapproprier mon corps dans ma transition et tout.

[…] Je pense que les vêtements des lesbiennes, la façon dont elles s’habillent, m’ont permis de me rendre compte que j’étais une meuf aussi. Parce que des fois, je vais m’habiller plus fem [expression de genre féminine selon les codes de la société] et j’ai toujours l’impression de me déguiser. Et je pense qu’il y a plein de lesbiennes cis qui doivent se sentir comme ça aussi.

[…] Le lesbianisme m’a permis de me dire que j’étais légitime à avoir transitionné, à vouloir être une meuf. Parce qu’il y avait cet espace-là qui existait dans l’expression corporelle, dans les vêtements et tout. »

S’habiller selon ses goûts peut procurer de l’euphorie de genre, qu’on soit cis ou trans

Beaucoup de bonheur se dégage de leurs témoignages successifs, et même une forme d’euphorie de genre, qu’elles soient des personnes trans ou cis à s’exprimer, comme le formule Léa :

« Ça donne vraiment tellement de confiance en soi et de joie, c’est incroyable. C’est un bout de tissu qui a été confectionné. Comment ça peut te procurer autant de joie, autant d’affirmation dans ton genre, dans ta place dans la société, qu’une meuf pourrait tomber amoureux [sic] de toi. Pour moi c’est fou, quand j’y pense : les vêtements, c’est incroyable. »

Ce bonheur passe en partie par le fait d’échapper au regard des hommes et leur éventuelle prédation, estime Sofia, qui esquisse une autre forme de sexy, codé pour être compris par elle-même et d’autres personnes lesbiennes éventuellement :

« Une tenue dans laquelle je me sens confortable, c’est aussi une tenue dans laquelle je me sens en sécurité par rapport aux hommes. J’aime un peu être sexy dans mes vêtements parce que je sais pour qui je le fais. Ce que je vais avoir autour de mon style ne va pas forcément intéresser les mecs. Il y a un truc qui est empouvoirant dans le fait d’être fem tout en sachant que ce n’est pas pour les mecs que tu l’es. »

Sofia dans le documentaire Habiter la marge

Le paradoxe de la visibilité lesbienne qui donne du pouvoir et expose au danger

Naïs évoque aussi l’importance du confort, notamment dans des vêtements larges, qui peuvent être perçus comme une volonté de se camoufler, ce qui en dit peut être long sur l’injonction insidieuse faite aux femmes (et personnes perçues comme telles en général) à porter des vêtements qui soulignent leur silhouette :

« Les tenues dans lesquelles je me sens bien passe beaucoup par les sous-vêtements. Quand je porte des caleçons, je me sens trop à l’aise et puissante. Des grands jeans, pulls, t-shirts, baskets. Des fois, j’ai l’impression que je fais ça pour cacher mon corps, pour pas qu’on voit mes formes et tout, et je pense qu’il y a de ça, et à la fois c’est surtout parce que je me sens trop à l’aise comme ça. »

S’il existe autant de styles vestimentaires lesbiens que de lesbiennes, Léa souligne quand même un certain paradoxe de la visibilité lesbienne qui expose aux dangers en même temps qu’il permet de militer (puisque vouloir s’habiller comme on le veut peut encore paraître comme un affront aux yeux de certaines personnes, qui ont souvent pour point commun d’être des hommes cis-hétéros croyant que les femmes leur doivent d’être jolies selon leurs termes à eux…) :

« Notre existence est politique et le fait se rendre visible, surtout les butchs, le fait qu’on est visible dans la rue tout le temps. À la fois c’eseest le but et à la fois ça nous expose à beaucoup de violence. Le fait que tu ne puisses pas douter que je suis lesbienne, à moins que t’aies vraiment pas les yeux en face des trous. »

Betty dans le documentaire Habiter la marge

Quitte à ne pas correspondre à la cishétérosocialité, autant s’éclater avec ses vêtements

Alors dire que tout est politique peut sonner comme un cliché, mais cela s’incarne particulièrement autour de l’apparence physique des lesbiennes, comme le conclut Loussine :

« Penser que tout est politique, d’autant plus quand t’es queer, lesbienne tout ça, c’est vrai, mais en même temps ça me fatigue de ouf. Parfois je voudrais juste… être là. Consciemment, ça n’est pas forcément tout le temps politique. J’essaye avant tout de m’habiller pour moi.

Mais oui, je me demande dans quel environnement je vais être. Et oui, j’ai toujours eu envie de vouloir marquer la marge par comment je m’habille. Des fois, ça a été un peu déstabilisé par les autres. Mais cette dimension politique n’est pas forcément consciente. Mais oui, c’est politique de vouloir marquer que je n’arrive pas à rentrer dedans [les normes cishétérosociales], donc autant être complètement à côté, déborder, et s’éclater à sortir toute sa créativité autour des fringues. Le politique peut être drainant, mais il peut aussi être créatif. »

« Habiter la marge – La construction des identités lesbiennes par les fringues et la politique », documentaire réalisé par Lucie Bouchet, disponible sur YouTube.

Interview de Lucie Bouchet, à la réalisation du documentaire

Madmoizelle. Tu veux bien te présenter ?

Lucie Bouchet. Je suis une lesbienne non-binaire, c’est une des loupes à travers laquelle j’ai construit une grosse partie de mon identité. C’est personnel, mais ça gravite dans ma pratique artistique, mon rapport au politique, à peu près tout en réalité. C’est un point de focale. La position que j’ai choisi de prendre par rapport à la plupart des choses, c’est – en partie – celui d’une personne lesbienne. Je crois que ce que j’essaye de dire par là, c’est que c’est un point important de mon identité. Je suis out depuis presque 3 ans et j’ai eu très vite accès à un monde très lesbien, ou qui gravitait autour de ça.

J’ai un rapport au documentaire que j’aimerais bien penser comme à la croisée entre une approche artistique et de l’information et de l’image. À la base, je voulais que ce soit un gros projet qui vienne faire appel à pleins d’autres médias, à de l’édition, à de la photo… Une de mes références numéro 1, c’était le travail vidéo du Raqs Media Collective, et celui de Ellie Ga.

Finalement, on y est pas du tout, je l’ai fait un peu avec les outils que j’avais ce documentaire, avec les caméras de l’école, la plupart du temps sans micro, mais avec beaucoup de bonne volonté. Je pense que c’était ça qui comptait, c’était récolter des récits qui me semblaient importants et qui m’interrogeaient moi-même, et d’explorer la forme documentaire avec cette matière-là.

Comment as-tu eu l’idée de réaliser ce documentaire ?

J’avais une plateforme où je pouvais explorer mon rapport au lesbianisme et au documentaire, (dans mon cours de vidéo, à l’EESAB Rennes [École européenne supérieure d’art de Bretagne, ndlr], où ma·on professeur·e m’a laissé le champ totalement libre) et je me suis dit que ce serait par les récits des autres que j’y arriverai. Il y a des réponses que je savais que je ne pourrais trouver que chez d’autres lesbiennes.

J’avais envie d’explorer ces deux questions-là, les vêtements, le politique, et, ce qui sous-tend un peu le documentaire, le regard, parce que pour moi, c’était deux instances très symboliques de la construction de soi. Ce sont des « endroits » où on a un retour sur expérience hyper fort, où on imite, où on change au contact des autres. Des autres lesbiennes. C’était aussi un peu un prétexte pour aller parler de lesbianisme avec plein de monde et partout. Parce que juste ça, c’est trop bien.

Comment as-tu sélectionné les 12 personnes lesbiennes qui y participent ?

J’ai fait un appel sur les réseaux sociaux, et je me suis vite rendu·e compte que je ne pourrai pas interviewer tout le monde, alors ça s’est joué sur des questions de localisation (où je pouvais me rendre, où j’étais déjà), sur des questions de représentations, et un peu de hasard aussi. Il y a certaines personnes que j’étais censé·e rencontrer et où on n’a pas pu forcément aller au bout, à cause du COVID, de nos emplois du temps respectifs. J’ai ciblé des gens que je connaissais déjà aussi, parce que je savais qu’iels allaient avoir des choses à dire. Mais j’ai essayé de recevoir un maximum de témoignages différents en faisant remplir des questionnaires à cell·eux que je ne pouvais pas forcément rencontrer, à appeler des gens, à discuter avec mon entourage.

Dans quelle mesure dirais-tu que les vêtements et le style peuvent servir à se réapproprier ou affirmer son genre et sa sexualité en tant que lesbienne ?

Je pense que c’est un des premiers outils. J’ai l’impression qu’il y a des codes auxquels, notamment vestimentairement, tu peux te rattacher et c’est très rassurant. Ça donne une sensation d’appartenance, d’une part, et de contrôle, de l’autre. Surtout que ces codes viennent de quelque part, de traditions vestimentaires qui se font, de stéréotypes retournés, de générations de butchs et de fems qui se sont battu·es pour pouvoir s’habiller comme iels voulaient. On s’inscrit dans une histoire ! Et on se voit, on se reconnaît.

C’est aussi vachement important dans la drague, dans ce qu’on a envie de montrer à nos partenaires, de leur dévoiler, parce que ça nous excite, parce que ça les excite (cf. Kimberly Pierce dans Butches and Studs in their Own World). C’est puissant ! Et je crois que c’est aussi simple que ça.

Pourquoi est-ce si puissant et euphorisant d’exister en dehors de la violence du regard masculin et de celles qui s’en font trop souvent le relai ?

Je crois que je suis un peu pessimiste et que j’ai du mal à penser qu’on vit réellement en dehors du regard masculin. Il est toujours là, il est dans la rue, dans l’espace public, dans une énorme partie des récits qu’on consomme, qu’on nous impose, malgré tout. Mais en être conscient, ça permet, je pense justement, de prendre ce regard-là à contre-pied, de se construire en contre. Je crois que c’est ça aussi qui est euphorisant, c’est qu’on est un petit peu en révolte tout le temps.

Que penses-tu du paradoxe de la visibilité, où s’affirmer dans l’espace public expose à de la violence mais permet aussi de revendiquer des droits ?

Je pense que c’est toujours la question. Qu’est-ce qui nous fait le plus mal, entre être visible selon nos codes et se confronter à la violence des autres, ou alors se faire violence nous même. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.

Louisa en parle dans le documentaire, d’une certaine manière, c’est « montrer qu’il y a des gens qui font les choses un peu différemment ». Et je pense que c’est ça : qu’on décide d’être visible ou non, en étant visible, chacun·e à notre manière, on montre l’exemple et on revendique quelque chose de différent. Ce n’est pas suffisant, mais c’est déjà ça.

Crois-tu qu’on gagnerait toutes et tous à habiller la marge plutôt que de sans cesse vouloir se conformer aux normes vestimentaires si genrés et hétérosexistes ?

Je pense que, habiter la marge, l’habiller, c’est d’abord nous préserver et nous retrouver, nous-mêmes, personnellement et collectivement. S’habiller différemment, ça ouvre des portes, ça porte des idées, mais ce n’est pas un mode de révolte réaliste et pertinent pour tout le monde.

Il faut remettre en question notre rapport aux vêtements et ce qu’il porte en termes de rapports oppressifs et de conséquences réelles sur les gent·es, il faut aussi qu’on garde, ou qu’on trouve, du plaisir et de la joie dans les fringues.

Il faut qu’on profite de ces marges, où on peut prendre le temps de mettre en place de nouveaux récits, de nouveaux fonctionnements, mais les marges ne sont pas exclues d’un fonctionnement global oppressif, et reproduisent souvent ses mécanismes.

C’est à double sens, tout le temps. Je pense que ce qui est important, c’est de trouver de la joie dans le processus (de s’habiller comme du reste), et à partir de là ça nous mène souvent à des belles choses.

À lire aussi : Deux mamans lesbiennes dans Peppa Pig et les homophobes grognent à tout-va

Crédit photo de Une : Capture d’écran YouTube du documentaire.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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