Live now
Live now
Masquer
Suis-je mon cerveau 108567-004-A_27000
Mode

Peut-on tout expliquer avec notre cerveau ? « Les Idées Larges », d’Arte, questionne le spécialiste Albert Moukheiber

Sommes-nous notre cerveau ? À quel point celui-ci nous joue-t-il des tours  ? Aujourd’hui, on ramène absolument tout au cerveau. Mais qu’en est-il vraiment ? Dans « Les Idées Larges », la journaliste Laura Raim questionne le psychologue et docteur en neurosciences cognitives Albert Moukheiber, et c’est passionnant. 

On appelle ça la « neuromanie », ou cette capacité que l’on a, aujourd’hui, à tout ramener au cerveau. « Pourquoi notre cerveau détruit-il l’environnement ? », « Comment certaines zones du cerveau sont responsables de la procrastination ? ». Autant de questions auxquelles on pense pouvoir répondre uniquement par le fonctionnement du cerveau, dont l’étude pourrait tout expliquer : pourquoi les gens sont paresseux, mangent gras, échouent à l’école ou encore votent à gauche ou à droite

Nos habitudes et notre cerveau sont-ils liés ?

« On le voit beaucoup dans les médias, ça a beaucoup la cote, voici ton cerveau quand tu bois ton café le matin […] c’est une sorte de survente des imageries, on va montrer des cerveaux colorés et expliquer ceci ou cela » explique Albert Moukheiber, spécialiste du cerveau qui veut alerter sur les dérives médiatiques et politiques de sa discipline. 

Si hier, le cerveau était encore un organe mystérieux, et que l’attention était davantage focalisée sur la génétique, il semble que ces derniers temps, il soit au cœur de toutes les analyses, notamment grâce à la neuroscience. Cette discipline, qui a émergé au début des années 1960 aux États-Unis, a connu un essor considérable à l’aube des années 1980, notamment grâce au perfectionnement de l’imagerie et de la cartographie de l’activité de notre cerveau. 

Imbrication du social et du biologique

Au fil des décennies, l’étude du cerveau a tenté d’expliquer et de justifier un grand nombre de comportements, considérant que le biologique seulement était responsable des actions individuelles, mais que celles-ci pouvaient être dépassées, modifiées, notamment grâce à la neuroplasticité du cerveau, à savoir, la capacité de notre cerveau à changer en fonction du contexte dans lequel il est (et de ce que l’on se dit à nous-même). En bref, nous sommes responsables de l’impact de nos actions sur nos vies individuelles et collectives, et celles-ci sont le résultat de l’activité de nos cerveaux qu’il ne tient qu’à nous de contrôler, d’entrainer pour améliorer notre vie et le monde.

Cependant, contrairement à ce que l’on pense lorsque l’on observe, dans les médias notamment, le cerveau ne fonctionne pas par zones (colorées sur les imageries pour les rendre visibles), qui seraient activées par une action ou une émotion seulement, mais bien comme un réseau plus complexe, dont chaque réaction peut être induite par une infinité de causes. On appelle cela l’imbrication du social et du biologique. Ou comment, par exemple, le contexte influence aussi la réaction cérébrale. Albert Moukheiber explique, par exemple, que les résultats sont forcément biaisés, lorsque l’on analyse le comportement du cerveau d’une personne qui scroll son feed Facebook dans des conditions spécifiques : en l’occurrence, les conditions d’analyses diffèrent forcément, la personne est allongée, dans une machine qui fait du bruit, dans un endroit froid.

L’impossibilité de mesurer le sentiment amoureux

De la même manière qu’on ne peut pas saisir l’expérience physiologique de l’amour uniquement avec l’émotion ressentie physiquement, puisqu’il y a aussi d’autres critères à prendre en compte au moment où cela arrive : ce que l’on se dit dans la tête, ce que l’on ressent, des critères qui diffèrent d’une personne à l’autre. Il n’y aura donc jamais d’imagerie cérébrale capable de capter un sentiment universel d’amour.  En cela, l’expérience et le vécu de chaque personne compte aussi beaucoup, et c’est quelque chose d’éminemment difficile à mesurer. 

On ne peut donc pas tout expliquer avec l’analyse du cerveau, et son activité ne peut pas nous définir entièrement. Et c’est là que les limites de l’étude de notre matière grise se dévoilent. 

Tout n’est pas qu’une question de volonté

Pour Albert Moukheiber, les capacités cognitives des individus et la neuroplasticité du cerveau ont été « transformées en une sorte de baguette magique pour mettre toute la responsabilité de plein de sujets souvent sociétaux et complexes sur des comportements individuels ». Sous prétexte que nous sommes les uniques responsables, cela consiste par exemple à inciter les individus à économiser de l’eau en prenant des douches plus courtes pour économiser les ressources, et ainsi sauver le climat, quand on passe sous silence les vols à 9 euros de certaines compagnies aériennes. Car tout n’est qu’une question de volonté…

Dès lors, les capacités de notre cerveau sont une bien bonne excuse pour nous faire porter le chapeau de nombreux problèmes systémiques que la société au global est incapable de régler. Un sujet passionnant, pédagogique et accessible, brillamment expliqué en moins de 30 minutes, à revoir sur le site d’Arte.

À lire aussi : Le climat, les réfugiés… comprenez mieux ce drôle de monde avec Les Idées larges, la nouvelle émission ARTE

Crédit photo : Albert Moukheiber dans Les idées larges / Capture d’écran ARTE.tv


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Mode

dragrace-head
Télé

Drag Race France : JO, Talon Faible, téléphone rose et Jenifer… On a déjà des infos exclusives sur la saison 3

Mode

Quelle est la meilleure culotte menstruelle ? Notre guide pour bien choisir

Humanoid Native
Source : URL
Cinéma

Challengers est définitivement le film le plus hot de l’année, je vous explique pourquoi

Source : Canva
Mode

Trois comptes Vinted à suivre absolument pour chiner des pièces vintage à prix doux

Drag Race France, saison 3 : découvrez le cast des 10 drag // Source : Capture d'écran instagram
Télé

Drag Race France, saison 3 : qui sont les 10 drag queens en compétition ? La liste du casting complet révélée

Mauvaise pour l'environnement, la fast fashion nuit aussi à votre porte-monnaie, illustre cette nouvelle étude de Vestiaire Collective // Source : Vestiaire Collective
Conseils mode

Miser sur de la seconde main haut de gamme reviendrait 33 % moins cher que de la fast fashion neuve

15
Deux femmes en train de déballer des vêtements d'une boîte en carton // Source : Vinted
Actualité mode

Vinted & co : on vous explique comment faire votre déclaration de revenus 2024 si vous vendez beaucoup de seconde main

Schiaparelli sort ses premières sneakers, et vous ne devinerez jamais le prix de ce design à orteils dorés // Source : Schiaparelli
Actualité mode

Schiaparelli sort ses premières sneakers, et vous ne devinerez jamais le prix de cette basket à orteils dorés

3
Jacquemus lance sa collection mariage (pour des robes de mariées pur produit du Sud) // Source : Jacquemus
Actualité mode

Jacquemus lance sa collection mariage (pour des robes de mariées pur produit du Sud)

femme-devant-vêtement // Source : URL
Lifestyle

Sur Vinted, cette astuce a aidé une femme à gagner plus de 500 euros en un mois

1
Deux femmes assises par terre portant un jean bleu // Source :  LightFieldStudios de Getty Images
Mode

Cette technique permet de trouver la bonne taille de jeans en 2 secondes sans même avoir besoin de l’essayer

7

La vie s'écrit au féminin