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Avec Chapelwaite, a-t-on ENFIN réussi à adapter Stephen King en série ?

Ça s’ouvre sur un féminicide.

Ça continue sur coup de pelle sur la tête d’un enfant.

Ça termine sur une cervelle qui explose.

Puis ça avance, dans le temps et sur l’écran, comme un rampant.

Chapelwaite, version libre de Celui qui garde le ver, s’insinue sur Prime Video comme le dieu infect dont il fait état dans cette série en 10 épisodes qui aura eu le mérite, sinon de nous surprendre, au moins d’avoir un peu de tenue.

Ce qui n’est jamais superflu dans les adaptations du King de la littérature…

Chapelwaite, la série d’horreur de Prime Video

Charles Boone est un chasseur de baleines. Il a littéralement passé sa vie à promener sa famille en bateau sur les océans, jusqu’à se qu’une lettre l’informe que son cousin est décédé, lui léguant son immense demeure : Chapelwaite.

Sa femme étant fraîchement décédée, Charles et ses trois enfants débarquent dans un village sordide du Maine où absolument tout le monde les déteste à l’exception d’un ou deux clampins tout crottés.

Pourtant Charles est un homme profondément bon et altruiste, qui compte bien rivaliser d’inventivité et surtout user de ses talents naturels d’homme d’affaire pour développer la scierie dont il a hérité.

Son objectif ? Faire prospérer la ville et enrichir ses habitants.

Mais ils doit pour cela se heurter à la méchanceté crasse de ses voisins, qui méprisent ses enfants car ils sont métissés, leur refusent l’accès à l’église, les harcèlent à l’école et viennent carrément menacer leur vie tous les quatre matins directement dans leur jardin.

Il faut dire que d’après les villageois, Chapelwaite est maudite du fait de ses habitants, les Boone, tous à moitié fous à lier.

D’après Charles, tout cela n’est que superstition, mais quand il soupçonne son cousin de n’être pas vraiment mort, et quand il commence à voir des vers de terre absolument partout, il questionne son hérédité.

La vermiphobie, dont un psychiatre suggère qu’il est victime, prend toute la place dans sa vie, jusqu’à modifier profondément son comportement…

Chapelwaite, ça vaut le coup ?

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Les séries et les films adaptés des oeuvres de Stephen King ont tous un point commun : ils sont souvent mauvais.

Pas un peu mauvais hein, CARRÉMENT mauvais, voire catastrophiques.

À l’exception du somptueux Christine de John Carpenter, de Shining de Kubrick et Castle Rock de Sam Shaw et Dustin Thomason, sans oublier le courageux The Mist, le touchant Stand By Me et le merveilleux Les Évadés, on est quand même sur un tas de productions torchées à la va-vite, avec des budgets trop restreints pour la grandeur des idées papiers de Stephen King.

Chapelwaite prouve alors qu’avec un peu d’argent, des acteurs talentueux, et une équipe compétente, il est possible de livrer une adaptation sinon transcendante au moins franchement agréable à ingérer.

De là à dire que Chapelwaite, de  Jason et Peter Filardi, est la bombe de l’année, il y a un milliard de kilomètres, que je ne franchirai pas.

Toutefois, il faut reconnaître à ce programme qu’il contient tous les bons éléments d’une série d’horreur : de la violence, la dénonciation de tares sociales, des personnages infectes et une ambiance sordide.

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Par ailleurs, détail bien trop important pour ne pas être souligné, la série veut bien faire. Et surtout bien s’inscrire dans son temps — notamment en évoquant la xénophobie inhérente au 19è siècle au travers de la haine qu’invoquent chez les villageois des enfants racisés.

Ainsi, le récit se colore d’une teinte sociale qui ne peut que nourrir le récit de base, un poil déjà vu (navrée Stephen).

Mais disons le tout de go, l’atout majeur de la série, ça reste Adrien Brody avec un haut de forme.

Chapelwait
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Chapelwaite, bardée de clichés

Maintenant qu’on a un peu vanté les quelques qualités de ce charmant programme, dont les épisodes sont tous d’ores et déjà disponibles sur Amazon Prime Video, il s’agirait de dire la vérité et toute la vérité : il y a quand même d’énormes erreurs dans Chapelwaite.

Enfin, plus que des erreurs, des lieux communs dont on aimerait bien se passer, après en avoir fait le tour depuis que le cinéma d’horreur est cinéma d’horreur !

Il est cependant possible que cette responsabilité incombe davantage à l’écriture de Stephen King qu’à la série elle-même car les clichés du programme sont souvent d’ordre scénaristiques : les bruits à l’intérieur des murs (hommage à la nouvelle Les Rats dans les murs de Howard Phillips Lovecraft), l’asile psychiatrique démoniaque, la maladie qui décime les villageois, la méchante qui se trimballe en robe blanche dans les prés en mangeant une pomme (stop bordel), j’en passe et des meilleures.

Vous nous opposerez que c’est le genre horrifique qui veut cela, et en guise de contre-exemple on ne vous citera qu’un titre : The Haunting of Hill House. Une série d’horreur de Mike Flanagan qui évite tous les écueils habituels du genre, crée de nouveaux codes, explore la psychologie de ses personnages jusqu’à les essorer, ajoute quelques grammes de poésie de ci de là et surtout surprend de bout en bout.

L’exemple typique qu’il est possible de transcender la matière de base (la série est adaptée. du Tour d’écrou d’Henry James), pour façonner un récit visuel splendide et intelligent !Ce qui n’est pas le cas de Chapelwaite, en dépit de ses beaux efforts.

On notera pour conclure que Chapelwaite est un divertissement agréable, si tant est qu’on soit amatrice d’hémoglobine, mais qu’elle demeure irrémédiablement, comme à peu près 80% des œuvres adaptées de Stephen King (et les œuvres de Stephen King elles-mêmes) cousues de fil blanc.

Regarder Chapelwaite sur Prime Video

À lire aussi : Pourquoi tant de séries qui adaptent Stephen King sont-elles mauvaises ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

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