On voit rarement autant de rififi avenue Montaigne. Dans cette grande artère du luxe de la capitale siège le groupe LVMH (qui détient notamment Louis Vuitton, Dior, Givenchy, Kenzo, Guerlain, Fendi, Celine, Loewe, ou encore Tiffany & Co.). En marge d’une manifestation contre la réforme des retraites le 13 avril 2023, une centaine de personnes ont assailli les quartiers généraux de ce groupe de luxe, comme le rapporte l’agence de presse Reuters :
« Si vous cherchez de l’argent pour financer les retraites, prenez-le dans la poche des milliardaires », a déclaré Fabien Villedieu, un représentant du syndicat Sud Rail, soulignant que la manifestation était « symbolique et pacifique ».
Pourquoi des manifestants contre la réforme des retraites ont assailli LVMH ?
Pour comprendre le symbole, il faut se pencher sur la fortune de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH. Le conglomérat a bénéficié d’un très fort rebond post-pandémique de la demande de produits de luxe, comme cela vient d’être révélé le 12 avril 2023 (soit la veille de l’intrusion dans le siège parisien de LVMH par des manifestants contre la réforme des retraites). Comme le rapporte BFM TV, puisque le groupe a connu une hausse de 17 % de ses ventes au premier trimestre de 2023, cela se répercute sur la fortune de son patron qui a empoché 12 milliards de dollars supplémentaires. Cela amène la fortune de Bernard Arnault à 210 milliards de dollars. De quoi consolider sa place de leader de l’industrie, mais aussi d’homme le plus riche du monde, devant Elon Musk (180 milliards de dollars), ainsi que Jeff Bezos (126 milliards), d’après un classement Bloomberg.
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Première fortune mondiale, Bernard Arnault génère à travers son groupe environ 145 000 emplois directs, indirects, induits, et en chaîne, en France, qui ont, en 2022, produit 5,4 milliards d’euros de contributions fiscales, d’après Les Échos. On peut donc considérer que c’est relativement peu de personnes qui produisent ces richesses colossales, dont l’essentiel se partage entre peu de gens avant qu’une petite partie parte au contribuable.
D’où la colère des manifestants contre la réforme des retraites qui appellent plutôt à ce que l’on taxe davantage les ultra-riches, tout en incarnant symboliquement ce message en s’en prenant au siège de LVMH.
Le luxe ne connaît pas la crise, il en jouit, pour le plus grand malheur des plus précaires.
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