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Pourquoi vos « équivalents vegan » aux plats classiques ne convainquent pas

Vous êtes végé ou vegan, mais votre famille non. Sauf qu’à Noël, c’est vous qui cuisinez… Notre conseil : n’essayez pas d’imiter les plats omnivores et surprenez vos hôtes avec quelque chose de totalement nouveau !

Chaque Noël, on voit apparaître sur Pinterest et autres réseaux sociaux des alternatives vegans aux plats traditionnels, comme les fameuses tartines de lamelles de carottes censées imiter les toasts de saumon.

Si l’esthétique est similaire, on ne retrouvera jamais le même goût. Alors pourquoi nous échiner à convaincre nos proches omnivores que « c’est presque pareil, je te jure » ?

Les alternatives vegan prennent le risque d’être décevantes

En tant que végétarienne qui mange vegan la plupart du temps, je trouve les substituts plutôt décevants et j’ai remarqué que les omnivores à qui je les fais tester sont rarement convaincus par leur goût. Mais quand je cuisine des choses complètement différentes, qui n’essayent pas d’imiter des plats omnivores, j’ai des retours bien plus positifs, car la comparaison est évitée !

Quand on s’habitue à ne plus manger de produits animaux, on peut avoir l’impression que les substituts font bien le travail — je le sais car j’adore les saucisses et le camembert vegan.

Les grands amateurs de fromage qui sont encore habitués à en manger quotidiennement m’affirment pourtant que mon roquefort végétalien n’a rien à voir avec celui qu’ils aiment, moi qui étais certaine qu’ils seraient bluffés par la ressemblance…

Il faut dire que mes attentes changent, car j’oublie petit à petit le goût qu’ont réellement ces aliments. Mais chez les personnes qui en ont encore un souvenir récent, c’est peine perdue : le souvenir est trop frais.

Alors pourquoi s’acharner avec ces substituts ? S’ils nous conviennent tant mieux, mais ce n’est pas forcément la panacée !

Si ces alternatives existent à la base, c’est justement pour aider les gens à transitionner et avoir l’impression de manger les mêmes choses qu’avant, alors que non. C’est très malin et ça peut clairement dépanner ! On s’attache à nos habitudes alimentaires, donc on veut retrouver ce qu’on connait même quand on change de régime. Mais si ce n’est pas « à la hauteur » ça devient vite frustrant…

Marie Lafond, psychologue, nous explique que lors d’une transition vers le végétarisme ou le véganisme, on perd ses repères et les substituts permettent de les retrouver pendant un temps :

« Quand on est habituée à manger de la viande et qu’on change de régime, cette habitude nous suit.

Si notre routine du soir consiste à se faire un repas jambon/pâtes, ce n’est pas forcément facile de se mettre à cuisiner quelque chose de complètement différent tout de suite. Alors dans un premier temps, utiliser du « faux»  jambon paraît plus simple ! »

Les personnes qui ont toujours adoré le goût de la viande et du fromage mais souhaitent devenir vegan devraient donc se tourner vers des aliments qui ont un goût tout autre, afin d’éviter la comparaison et donc la déception.

Et avant cela, Marie Lafond conseille de transitionner en douceur, par exemple en se penchant sur le flexitarisme, et d’être indulgente avec vous-mêmes :

« Il ne faut pas se dire “j’arrête de manger ça, et je me contente de substituts qui ne me satisfont pas”. Il faut faire la transition à son rythme, être bienveillant avec soi-même et se dire qu’on est sur la bonne voie. »

Pourquoi convaincre ses proches que les substituts vegan sont à la hauteur ?

Au moment des fêtes, la question des substituts se pose d’autant plus, car on s’apprête à partager un même repas avec beaucoup de monde. Que l’on soit l’invitée ou l’hôte, il faudra à un moment donné être confrontée au régime omnivore des autres membres de la famille !

On a alors tendance à vouloir convaincre les autres que nos alternatives vegan sont des options tout aussi gourmandes que le reste du repas.

Mais si on dit « les haricots rouges c’est très bon et c’est plein de protéines, voici toutes les manières de les cuisiner qui seront bien meilleures que ton steak poêlé » il y a des chances que ça ne marche pas car pour les carnistes, ce n’est pas de la viande, quoiqu’on en dise !

Si vous faites partie des personnes qui tentent de convaincre vos proches ainsi, vous devriez peut-être changer de stratégie. Pourquoi ne pas leur montrer la grande variété de plats que l’on peut préparer même sans produits animaux ?

Ils mettront peut-être du temps à admettre que vos haricots cuisinés sont très bons et contiennent en effet beaucoup de fer et de protéines, mais au moins ils aimeront les manger, à l’inverse de votre steak végétal qui souffrira forcément de la comparaison avec une vraie pièce de bœuf.

Parfois, changer de régime alimentaire peut nous couper de certaines traditions ou recettes familiales

. Si certaines options peuvent s’adapter facilement à un palais végétarien ou vegan, d’autres seront impossibles à imiter. Rien ne sert de le nier, autant l’accepter !

Il y a tellement de nouvelles chose à imaginer avec une base végétalienne, pourquoi s’obstiner à recréer ce qui existe déjà chez les omnivores ?

Sautez dans l’inconnu et surprenez les autres (en bien)

À Noël, il peut être compliqué de se dire que l’ont ne mangera ni dinde ni foie gras « comme tout le monde ». Et si l’on reçoit en tant que végétarienne des gens qui ne le sont pas, on peut avoir la pression, car on veut que ce que l’on cuisine plaise, évidemment. Mais c’est justement pour ça qu’il faut proposer des choses inédites !

Selon Marie Lafond, les gens sont tout à fait prêts à goûter de nouvelles choses et à s’ouvrir à différents régimes alimentaires.

Ce qu’il faut faire, c’est les rassurer en leur proposant des aliments qu’ils connaissent dans leur forme véritable, et non pas quelque chose qui va se contenter de « ressembler » à ce qu’ils connaissent. Tant pis si ça ne correspond pas aux plats traditionnels de Noël !

Beaucoup de personnes vegan le savent : si on essaye de retrouver les mêmes choses que ce qu’on l’on mangeait avant, on risque d’être déçus.

« C’est un renoncement de toute façon, alors si on prépare un plat vegan, il ne faut pas le présenter comme la version vegan d’un autre.

Si vous avez ajouté de la levure de bière « pour rappeler la consistance du fromage », ne le mentionnez pas. Présentez la chose comme un plat vegan à part entière, qui n’essaye pas d’en imiter un autre. Les gens découvriront votre repas pour ce qu’il est, sans avoir d’attentes précises ! »

Vous l’aurez compris, notre conseil est de dire : exit les fausses huîtres et autres tranches de « dinde vegan » ! L’exception dans laquelle vous pouvez vous aventurer, c’est éventuellement le foie gras vegan qu’on vous a partagé l’année dernière… Il a mis tout le monde d’accord à la rédac, et a même convaincu ma famille amatrice de foie gras (ainsi que moi-même, ex fanatique de la chose).

Se détacher de l’avis des autres et assumer son alimentation

En ce qui concerne les discussions sur votre végétarisme avec votre famille qui ne vous soutient pas dans cette voie, Marie Lafond conseille de se détacher du qu’en-dira-t-on :

« De manière générale, on n’a pas à se justifier à nos parents. Il n’y a pas besoin de prouver qu’on a raison : s’ils sont rigides et peu compréhensifs, tant pis.

Il faut poser les bases, être clair et transparent sur ce qu’on va manger. Et si les réjouissances ne se passent pas chez nous, demandons à l’hôte s’il ou elle préfère que l’on amène notre repas pour lui éviter de devoir s’adapter ! »

Il est vrai que c’est épuisant de se justifier. Et d’ailleurs, ce n’est pas seulement une question de régime alimentaire :

« Si les parents ne sont pas prêts à accepter notre façon différente de nous alimenter, les arguments qu’on leur donnera pour les convaincre ne fonctionneront pas.

Le vrai problème, c’est qu’ils remarquent que leurs enfants font des choix qui leurs sont propres et sont maintenant adultes. »

Ce sujet, nous l’avons creusé plus en profondeur dans un article dédié : Comment éviter de régresser dans une dynamique « parents-enfant » pendant les fêtes. À lire si vous en avez marre de redevenir la gosse de la famille !

En conclusion : il existe une multitude de choses que l’on peut faire avec des ingrédients vegans uniquement. Alors cuisinez le meilleur gâteau de votre vie, faites-le goûter à vos proches qui le trouveront absolument exquis, et ne leur révélez qu’à la fin qu’il était vegan. Et oui grand-mère, un gâteau sans œufs et sans beurre, ça peut être délicieux !

Ce sera votre petit moment de gloire.

Ce Noël peut être l’occasion d’exhiber la grande variété de mets délicieux qu’il est possible de concocter sans produits animaux, alors soyez créative et surtout, soyez fière des plats que vous proposez. Même si ce n’est pas traditionnel, ce sera bon ! Et c’est ça qui compte quand on mange, finalement.

À lire aussi : Couscous à Noël et antipasti devant le sapin : 4 lectrices racontent leur fêtes de fin d’année multiculturelles


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Les Commentaires

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Avatar de zazouyeah
27 janvier 2021 à 12h01
zazouyeah
Bon, j'arrive trop tard pour répondre à Morgane Talbot (puisqu'elle demande qu'on ne la poke plus je ne le fais pas) mais je rebondis tout de même sur la consommation de viande qui serait problématique uniquement quand celle-ci est industrielle :
- toute consommation de viande d'élevage est plus polluante/gourmande en ressource qu'un régime végé/végan, qu'elle vienne du fermier du coin ou des élevages intensifs. C'est ce que montre entre autres cet article de harvard dont on a parlé plus haut, ainsi que celui-ci concernant le coût du transport et de la transformation des denrées comestibles.
- C'est impossible de nourrir l'entièreté de la population terrestre de manière durable de viande sauvage chassée ou péchée (ma réponse précédente était ironique, j'aurais du préciser). Si on se base sur l'article linké par @MissMachine, les mammifères et oiseaux sauvages représenteraient moins d'un dixième du bétail élevé actuellement par les humains pour se nourrir. Ça a l'air compliqué de calculer quelle portion d'une population on peut manger avant de la mener à extinction, sans compter que les espèces élevées ont été sélectionnées pour la quantité de viande qu'on en tire (essayez de manger de la mésange ou du mulot...) et pour leur vitesse de reproduction. On peut imaginer qu'il faudrait au minimum diviser par 50 la quantité de viande mangée par chacun pour que ce mode de vie devienne durable (actuellement on serait environ à 40kg/pers/an en moyenne, le double dans les pays développés, il faudrait donc descendre à 15g/pers/semaine ?). Restent les mollusques et les insectes, écologiquement parlant je n'ai pas grand chose à redire sur leur consommation.
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