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Non, la bisexualité de ma mère n’a pas influencé la mienne

Maud a 15 ans et s’est toujours identifiée comme bisexuelle. Bien que sa mère le soit aussi, elle souhaite faire comprendre aux autres que ces deux choses ne sont pas nécessairement liées.
Cet article a été écrit par Maud, 15 ans, en stage de 3ème chez madmoiZelle pour la semaine.

Elle a voulu profiter de son passage à la rédac pour parler de son histoire qui lui tient à cœur. En espérant que ça te plaise et t’inspire !

Voici maintenant deux ans que ma mère est avec une femme, qu’elle a avoué sa bisexualité. Et non, son orientation sexuelle n’a eu aucun impact sur la mienne.

La découverte de ma bisexualité, et le regard des autres

Depuis mon plus jeune âge, je suis attirée autant par les hommes que par les femmes.

Petite, je trouvais ça étrange d’être attirée par les personnes du même sexe que moi. Je pensais que les gens allaient se moquer de moi ou allaient me trouver étrange, alors je l’ai toujours caché à ma famille et mes amis.

Puis un jour j’ai avoué être amoureuse d’une fille à un ami, et j’ai eu l’impression de recevoir plein de critiques, alors que les personnes s’interrogeaient simplement : c’était rare d’avoir une amie bisexuelle à 7 ans.

Quand nous sommes petits, nous ne comprenons pas tout sur le fonctionnement des choses, même moi je ne le comprenais pas, alors expliquer à d’autre enfants ce qui est flou pour moi-même, ce n’est pas une tâche facile.

J’ai donc commencé à me braquer et à nier le fait que j’étais bisexuelle jusqu’à récemment.

Entre le moment où je me suis voilée la face et cette année où j’ai de nouveau avoué être attirée autant par les deux sexes, j’ai eu des relations uniquement avec des hommes.

Quand j’ai annoncé à mes amis que j’étais en couple avec une fille, au début ils ne me croyaient pas. Ils pensaient que je plaisantais, et ce pendant plusieurs jours.

Il a fallu que je leur montre des photos d’elle et que je leur présente. Ils ont enfin fini par comprendre, et l’ont tous vraiment très bien pris.

Ils étaient tous tolérants… mais cela ne les a pas empêchés de me faire quelques remarques :

« T’as une tête d’homo. »

« Ça se voit dans ton comportement que t’es lesbienne. »

« J’ai toujours su que t’étais bi. »

« Donc maintenant que ta mère est avec une femme, tu fais enfin ton coming out ? »

À ce moment-là, je n’ai pas particulièrement mal pris ces mots. En fait, ça me faisait plus rire qu’autre chose. Même moi, je me rends compte qu’il m’arrive de dire ce genre de phrases.

Pour ce qui est de ma famille, j’ai toujours eu la chance d’être entourée de personnes ouvertes d’esprit qui ont toujours accepté mes choix.

Elles ont très bien pris le fait que je sois avec une fille, d’ailleurs elle vient régulièrement chez moi et s’entend très bien avec mes proches.

Ma mère est bisexuelle, et j’ai moi-même eu du mal à l’accepter

Cette année, j’ai également dû faire face à la bisexualité de ma mère, et au fait que cette femme, sa compagne, allait vivre chez moi.

C’est différent d’accepter la bisexualité d’un ami et celle de ses parents, ça apporte une nouvelle vision des choses.

J’ai eu du mal à l’entendre, cela me touchait beaucoup parce que j’avais comme une peur de perdre ma mère.

Ma soeur, elle, détestait l’idée de vivre avec la compagne de ma mère, elle n’acceptait pas le fait qu’elle soit avec une femme…

Ça a installé un grand froid dans ma famille, que ce soit dans la relation entre ma mère et ma soeur ou dans l’ambiance familiale générale.

Parfois, j’étais du côté de ma soeur et parfois de celui de ma mère ; j’arrivais à les comprendre toutes les deux.

Ma soeur et moi avons fini par comprendre que peu importe ce que nous disions, son choix était fait : ma mère était amoureuse une femme et elle voulait faire sa vie avec.

Cela nous a pris du temps de l’accepter, mais après de nombreuses discussions tardives et quelques larmes, nous avons fini par nous réjouir pour elles.

Maintenant que mon père n’est plus là et que ma soeur étudie à l’étranger, je me retrouve seule avec ma mère et ma belle-mère, mais cela n’est pas désagréable, au contraire ! Je m’entends très bien avec cette dernière.

Non, la bisexualité n’est pas une histoire de génétique

Le fait que ma mère soit avec une femme n’a aucun rapport avec mon orientation sexuelle. Ce n’est pas quelque chose que nous choisissons, ni une question de génétique ou d’influence.

L’orientation sexuelle de ma mère n’a pas eu d’impact sur le mien, elle m’a juste permis de faire mon coming-out plus sereinement, sans avoir peur des remarques.

Le fait de voir ma mère s’épanouir avec une femme m’a aidée à être plus à l’aise avec ma propre bisexualité, mais en aucun cas elle n’a influencé mon orientation sexuelle. J’étais bisexuelle bien avant cela, depuis toujours, même.

Ces péripéties qui m’ont parfois fait souffrir m’ont malgré tout permis de mieux m’accepter et de prendre réellement conscience de qui je suis au fond de moi.

Si ma mère n’était pas avec une femme actuellement, je ne suis pas sûre que j’aurais fait le premier pas avec ma copine, et il m’aurait sans doute fallu plus de temps pour de nouveau accepter mon attirance pour les deux sexes après tant d’années de déni.

À lire aussi : Nikkie Tutorials revient sur les conséquences de sa vidéo Coming Out

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Les Commentaires
9

Avatar de Witch'Daughter
6 février 2020 à 17h30
Witch'Daughter
@celacanto La définition de Wikipédia n'est vraiment pas très précise. La bisexualité est le fait d'éprouver de l'attirance sexuelle pour deux genres. Etre attiré.e romantiquement par deux genres, c'est être biromantique. On peut être bisexuel.le sans être biromantique et inversement. Si on est attiré.e par plus de deux genres, on est polysexuel.le et/ou polyromantique. Si on est attiré.e par tout le monde, en dehors de leur genre, on est pansexuel.le/panromantique.

@Moufff Le fait que la personne soit transgenre ou non n'a rien à voir avec l'orientation sexuelle pour le coup. Par exemple une femme hétérosexuelle qui sort avec un homme trans, ça reste une relation hétéro, car c'est pas le fait que son partenaire soit une personne trans qui est important mais qu'il soit un homme
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