Quand j’avais 20 ans, étudiante en grande école, je sortais très, très souvent. Minimum un soir sur deux hors période de partiels.
Sortir presque tous les soirs: une bonne idée en apparence
Cela a donné lieu à des situations très amusantes, je l’avoue. Comme passer un partiel d’anglais avec une alcoolémie de toute évidence trop élevée (il paraît qu’on est meilleur en langue quand on boit, si si…).
Ou la fois où, pas encore couchée un vendredi matin, j’ai jugé très amusant d’aller dire bonjour aux pauvres élèves qui avaient cours à 8h… Le visage encore peinturluré de maquillage fluo de la veille.
Très « sexy discret », comme je disais.
Dans tous les cas, assister à un amphi avec des frissons dans tout le corps et une furieuse envie de vomir est une expérience inoubliable (pas comme la veille, haha). À vivre au moins une fois dans une vie.
Et le pire dans tout ça, c’est que je PÉTAIS LE FEU, et que je n’ai jamais eu d’aussi bons résultats !
J’allais faire des joggings, je cuisinais des petits plats pour mes copines en gueule de bois et leur ramenait sur leur lit de mort, je pondais des dissertes entières… Oui, je te jure !
Ça impressionnait tout le monde. Ça impressionne toujours mon moi de 24 ans. Du haut de mon grand âge, je repense avec effarement à ces années et me demande avec nostalgie d’où me venait toute cette énergie.
Spoiler : aujourd’hui, me coucher après minuit une veille de boulot me plonge dans un état proche de la mort.
Moi en soirée aujourd’hui
Sortir presque tous les soirs : OK mais gare aux excès
ATTENTION, je ne suis pas en train de faire de la pub pour l’alcool et le fait de sortir tout le temps au détriment de tes études et de ta santé.
Sortir presque tous les soirs ne constitue PAS un mode de vie sain. Ça n’est PAS scientifiquement conseillé. Au contraire.
Mais si j’ai survécu avec autant d’énergie, c’est parce que j’avais une excellente organisation et une très bonne méthode de travail !
Et surtout, j’étais ultra motivée parce que j’aimais ce que je faisais et je me sentais bien là où je me trouvais. Mes études me plaisaient et me stimulaient, d’où une relative facilité à réussir mes partiels et à rendre mes devoirs.
J’étais très bien entourée, j’avais une super bande de potes et j’étais dans les débuts d’une relation amoureuse qui me rendait euphorique.
Et surtout, en dehors des soirées, je gardais un mode de vie sain : je ne fumais pas, je mangeais équilibré, je faisais beaucoup de sport et je me couchais tôt le reste du temps.
En semaine, je ne sortais pas jusqu’à 7h du mat, et je faisais en sorte d’être en cours à 10h. Je ne me mettais pas une énorme murge TOUS les soirs. Je ne prenais pas de drogue.
Si tu es bien dans ta tête, tu peux te permettre de sortir souvent, mais en gardant un mode de vie sain à côté et en faisant attention aux excès.
Et surtout : ÉCOUTE TON CORPS. Si ton corps accepte le rythme : cool. S’il t’envoie des signaux d’alarme rouge, écoute-les et RALENTIS !
Tout le monde ne réagit pas de la même façon, tout le monde n’a pas les mêmes besoins en sommeil et cela peut changer au cours d’une vie, comme je vais te l’expliquer.
Et scoop : l’excès d’alcool, la cigarette ou la drogue, c’est nocif pour… tout le monde.
Arrête de sortir presque tout les soirs si ton corps tire la sonnette d’alarme
Le problème avec l’habitude de beaucoup faire la fête, c’est que ça repose sur un équilibre fragile qui, dans mon cas, s’est rompu facilement.
Quand je suis rentrée en master, j’ai voulu continuer sur le même rythme, qui me convenait si bien auparavant.
Le problème : j’avais plus de travail, plus de pression, je n’aimais pas ce que je faisais, je ne me sentais pas à ma place, j’étais anéantie sentimentalement…
BREF, je n’étais bien ni dans ma vie personnelle, ni dans mes études.
Mon corps m’a clairement dit STOP. Mais je ne l’ai pas écouté et je tirais sur la corde, ne voulant pas admettre que NON, je n’étais pas capable de suivre mes potes dans leurs soirées à tous les coups.
Jusqu’à accepter que je traversais un réel épisode dépressif et que mon mode de vie n’arrangeait absolument pas les choses.
J’avais de gros troubles du sommeil couplés à beaucoup d’anxiété et de stress. Plus je sortais, plus je déréglais mon rythme de sommeil et moins j’arrivais à faire des nuits réparatrices.
Moins je dormais, plus j’étais stressée et triste. Plus je me sentais mal, moins j’arrivais à travailler et plus je me sentais perdre pied dans mes études.
Moins je réussissais à rendre mes devoirs dans les temps, plus j’étais stressée et insomniaque. C’était un cercle vicieux assez horrible dont je te passe les détails.
Manque de sommeil et bien-être ne font pas bon ménage, tu l’auras compris !
Des études ont montré que les adultes qui dorment moins de sept heures étaient plus à risque de déclarer 10 problèmes de santé chroniques, dont des dépressions. Sans parler des maladies cardiaques, du diabète ou encore de l’obésité.
Ne plus sortir tous les soirs et aller mieux
J’ai finalement fini par accepter l’idée de me mettre à davantage respecter mon corps en faisant de meilleures nuits et en adoptant un meilleur mode de vie.
À savoir : dire non à une sortie si je ressens le besoin de me mettre au lit avec une bonne soupe de poireaux maison, telle une mémé.
Ça ne fait pas de moi une chieuse et une meuf pas fun, au contraire ! Et accessoirement, ça m’évite d’avoir envie d’agresser quiconque m’adresse la parole le lendemain…
Rare cliché de moi n’ayant pas assez dormi
Respecter mes besoins et
prendre davantage soin de ma santé m’a indéniablement aidée à aller mieux.
Alors faire la fête, c’est cool, et j’adore toujours ça. Mais il y a d’autres moyens de passer des bons moments avec ses potes et d’être bien dans sa peau que de boire à outrance presque tous les soirs.
Et quand l’abus de fiesta commence à avoir un impact négatif sur ta santé physique, mentale ou étudiante, il est impératif de savoir mettre le ola et de trouver un mode de vie qui te convient mieux.
Et toi, quel est ton rapport à la fête ? Plutôt « party animal » ou couche-tôt ? Viens m’en parler en commentaire !
À lire aussi : Pourquoi j’arrête de boire, comme de plus en plus de jeunes
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Les Commentaires
Je savais pas qu'il y avait un débat sur la nocivité de l'alcool ? Je pensais que c'était seulement les lobbys qui discutaient encore de ça, et que sinon tout le monde avait l'air d'accord pour dire que le foie ne synthétise pas l'alcool (l'éthanol ?) et que l'alcool même à petite dose est nocif :
Le site de la sécurité sociale Ameli : "Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque, mais des consommations à risque plus ou moins élevé. Il n’existe donc pas de seuil de consommation qui permettrait à coup sûr de limiter les risques pour la santé tout au long de la vie."
L'Obs : "Il n'y a pas de niveau minimum d'alcool qui soit sans danger pour la santé, estime une étude réalisée dans 195 pays."
Science et avenir
Bref que c'est pas bon à petite dose non plus.
L'excès est carrément mauvais, mais j'ai pas vu de débat sérieux et sans lobby dedans sur la nocivité de l'alcool.