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Comment le porno a fait évoluer mes fantasmes

Cette madmoiZelle a grandi avec la pornographie. Elle te raconte comment Internet a modifié ses fantasmes…

Il y a une dizaine d’années, au hasard d’une recherche Internet, je suis tombée sur un site porno.

Non. C’est faux.

Il y a une dizaine d’années, pleine de curiosité et surtout d’une libido contrariée, j’ai tapé sur Google : porno gratuit. S’est offert à moi un monde nouveau, plein de propositions variées, toutes plus… hard les unes que les autres.

Après avoir navigué sur 2 ou 3 sites bien trop « rentre-dedans », je trouvais enfin une page pas trop dégueu, un peu plus proprette.

J’ai un souvenir très net de cette soirée.

Mes premiers porno

Il était 22h, et je sortais de table. Le dîner de famille s’était déroulé sans encombres, comme d’habitude.

Cependant, ma mère avait remarqué mon air distrait. C’est que j’avais prévu mon coup. J’avais 15 ans, et pour la première fois, ce soir, j’allais oser regarder un film de cul.

Bien sûr, j’en avais déjà vu. Avec ma meilleure amie, nous avions piqué quelques DVD dans la vidéothèque cochonne de son beau-père. Hilares, nous regardions ces ébats sans émotions, plein d’acteurs très vilains, trop musclés, et trop imberbes.

Pas assez vrais.

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Nous avions ri et fait semblant d’être dégoûtées.

Mais ce soir, ce serait différent. Ce soir, je le savais, j’avais envie d’être excitée, et de me toucher.

Et mon air impatient, trahissait mon envie de partir de table. Ma mère me laissait gentiment quitter la table. « Ne reste pas trop longtemps au téléphone avec tes copines », m’a t-elle glissé, malicieuse.

« Si tu savais », j’ai pensé !

Une fois la porte fermée, j’ai pris soin de boucher la serrure avec du Sopalin, pour ne pas risquer d’être vue, même par ce trou minuscule.

Un conseil qui aurait sa place ici.

Et je m’y suis mise. Quand j’ai enfin trouvé le site qui me correspondait, j’ai réfléchi.

Qu’est ce qui serait susceptible de faire monter l’envie ? Un corps à corps classique ? Une fellation ? Deux filles ensemble ? Deux filles avec un mec ? Deux mecs sur une fille ?

J’optais pour une option très classique. À l’époque, mon fantasme résidait simplement dans un trio. Deux mecs, une meuf.

Un fantasme né d’un film extrêmement nul, mais qui à l’époque m’avait beaucoup excitée : 2 garçons une fille 3 possibilités.

Mi-ébahie, mi-effarée, j’assistais donc à un trio avec « du vrai sexe ». Pour la première fois, j’avais sous les yeux une vraie pénétration.

J’ai su tout de suite que j’aimerais la pornographie. Parce que j’étais excitée. Et que je ne ressentais pas le moindre dégoût.

Quand le porno modifie mes fantasmes

Les années ont passé, et avec elles se sont dissipées mes envies de douceur.

Deux garçons qui caressaient une fille lentement, ça ne m’intéressait plus. La douceur, la langueur, je les avais déjà dans l’intimité, avec mon partenaire.

Non, ce qu’il me fallait, c’était du sexe inatteignable. Celui que je n’oserais pas expérimenter en vrai.

Ainsi, mes mots-clés ont changé. De « sweet threesome », je suis passée à « rough threesome ».

Les sites me sortaient des vidéos sauvages, dans lesquelles les filles étaient soumises. Précisément l’inverse de ce que je suis dans la vie.

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Au quotidien, dans mon couple (même si je me soigne), j’ai besoin d’être celle qui aura le dernier mot, qui prend les décisions. Qui domine, parfois.

Dans mes fantasmes, je suis précisément l’inverse : extrêmement soumise. Cas classique. Banal.

Et puis les vidéos ont fini par m’ennuyer. C’était toujours le même schéma… La jeune femme arrive, se déshabille, se fait sauvagement sauter par deux hommes ayant la fessée, voire la claque facile.

Je regardais ça comme on regarde une pub à la télévision. Je ne tirais plus aucune excitation de ces images. Mon bas-ventre demeurait terriblement mou, même devant une double pénétration un peu hardcore.

Je détestais cette situation. Il me fallait retrouver l’envie. Ou plutôt trouver quelque chose qui me redonnerait envie. Je DEVAIS expérimenter le frisson, de nouveau.

Alors, j’ai essayé de nouveaux mots-clés, et j’ai tapé gang bang.

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Ai-je envie de partager mes fantasmes ?

Un nouvel horizon s’ouvrait à moi. Adieu le trio, bonjour l’extrême pluralité. Les hommes envahissaient l’écran, ils étaient partout, remplissaient le cadre (et la fille).

J’expérimentais un nouveau plaisir. Mes envies avaient changé. Mon fantasme ultime était de coucher avec au moins 5 ou 6 hommes, tous venus pour moi.

Je m’imaginais à la place de l’actrice, écrasée par le poids des corps. Étouffée par la chair.

Et c’était grisant !

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J’ai commencé à en parler beaucoup moins, autour de moi. Car j’avais un peu honte d’aimer à ce point-là le sexe hardcore. J’ai tu mes fantasmes pendant des années, avant de pouvoir enfin en parler à mon nouveau partenaire.

Pour lui, il n’y avait rien de choquant. Sa seule inquiétude ? Que je veuille passer à l’acte pour de vrai.

Avec sincérité, je l’ai rassuré. Tout ça ne relevait que du fantasme. Ma sexualité avec lui me convenait parfaitement. J’aimais toujours autant nos tendres étreintes.

Je pensais alors à une chose. Pourquoi ne pas essayer le porno avec lui ? Enfin, essayer d’en regarder !

Je lui ai montré quelques films. Il n’était pas choqué le moins du monde. Ça lui a même plu. Je le regardais aimer regarder.

Et j’ai détesté ça. J’ai détesté partager mes fantasmes. C’était MON territoire. Celui qui m’appartenait.

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J’ai coupé court à tout ça, et n’ai plus pratiqué la pornographie que seule, dans mon lit, à l’abri du moindre regard.

Mes fantasmes m’ont lassé, j’ai cherché un autre porno

Seulement, encore une fois, je me suis lassée. Les gang bang, j’en avais trop vus. Et c’était chiant, comme tout ce qui dure.

Alors, j’ai remplacé les hommes par des femmes, pour essayer. Et surprise, j’adorais ça. Je regardais parfois 12 meufs pénétrer avec des godes-ceintures une fille qui semblait en plein kif.

Une chose a fini par me frapper. Hommes ou femmes, ce qui me plaisait, c’était la multitude de partenaires et surtout le fait que toutes leurs attentions n’aillent qu’à une seule et même personne.

Cette personne que je m’imaginais être. J’avais donc des envies de sexe égoïste et un poil prétentieux !

J’avais besoin qu’on me vénère, qu’on bande ou qu’on mouille pour moi. Être au centre de l’attention, voilà ce qui me rendait barge de désir.

J’exultais.

Et puis… les filles aussi m’ont lassées. J’ai fini par changer encore de mots-clés. Je suis passée à BDSM. Tout de suite, un autre niveau avait été atteint.

J’aimais désormais tout ce qui était bondage, fouets, humiliations extrêmes, exhibition.

Les années ont encore passé, et les mots-clés se sont multipliés, m’entrainant toujours plus loin dans la spirale infernale des images.

J’ai arrêté de complexer sur mes fantasmes

J’ai beaucoup culpabilisé, mais aussi beaucoup joui.

En vieillissant, la culpabilité s’est évaporée. J’avais le droit d’avoir des fantasmes hard. Mes envies n’appartenaient qu’à moi.

Toutefois, j’avais conscience de la brutalité du milieu. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ces filles, qui jouent et simulent le plaisir. En prennent-elles vraiment ? Sont-elles traitées correctement ?

J’ai bien peur que parfois, les réponses soient négatives. Et ça dépend sans doute de ce que je regarde, où je le regarde.

Mais ça, c’est un autre débat.

Pour l’heure, j’admets parfaitement avoir été séduite par la pornographie, même si je m’y aventure de moins en moins.

Elle a drivé mes fantasmes, les a fait évoluer, les a poussés toujours plus loin. À mon grand dam, parfois, à ma grande jouissance souvent.

Cependant, elle n’a absolument pas entamé ma « vraie » sexualité. Celle que je pratique au quotidien est toujours tendre et amoureuse.

Alors, ne dramatisons rien. Les fantasmes ne sont que des idées, des stimulations. Rien de grave là-dedans.

Pour ma part, j’ai arrêté de les combattre et préfère les assumer. Mes fantasmes font partie de moi, de mes contradictions, de mes plaisirs et de mon désir.

Et puis c’est tout.

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Les Commentaires

13
Avatar de La Korrigane
28 février 2018 à 04h02
La Korrigane
@lmago @Nastja @AFRO INSOLENTE

Je suis étonnée que personne n'ait encore mentionné l'excellent "Pornocratie", un documentaire d'Ovidie, une ancienne actrice porno qui est passée derrière la caméra.
Il est sorti en 2017, récent donc, et explique en quoi le porno devient de plus en plus hard, les actrices sont devenues "jetables" : il n'y a plus beaucoup de grandes actrices comme dans les décennies précédentes, les filles durent quelques mois voire quelques semaines alors qu'avant elles travaillaient pendant des années...
Bref, je vous invite à le voir, je n'ai pas réussi à le trouver mais voilà son interview au Grand Journal lors de la sortie du documentaire, c'est très intéressant (et perso, moi qui n'ait jamais été attirée par le porno je suis dégoûtée par ce qu'elle dit).
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