Minutieuse et impeccable, la manucure russe séduit. Cette technique venue de Russie qui s’est largement démocratisée en France, permet de préparer l’ongle en s’attaquant aux cuticules afin d’agrandir au maximum la surface où le vernis sera déposé. Seul problème : c’est une méthode qui requiert un protocole sanitaire extrêmement strict. Le risque ? Développer des infections chroniques.
La manucure russe, ça se passe comment exactement ?
Considérée comme une manucure sèche, c’est-à-dire qu’elle ne nécessite pas de tremper les mains dans l’eau pour ramollir les cuticules, la manucure russe est très pointue. Elle se développe en quelques étapes. Pour commencer, il faut surélever les cuticules avec un bâton de bois, puis à travailler la peau avec une lime électrique pour enfin retirer les résidus avec un embout sphérique qui va polir la zone.
Une fois que ces différents steps sont réalisés, place à la pose de vernis. Si celle-ci s’effectue de manière traditionnelle, les finitions, effectuées au pinceau fin afin de se rapprocher au maximum de la base de l’ongle, sont propres à la manucure russe.
Que reproche-t-on à la manucure russe ?
Sur le papier, la manucure russe semble alléchante. Mais la dermatologue américaine Dana Sterm semble beaucoup moins emballée par cette pratique. Elle explique les raisons de son scepticisme dans les pages du magazine Glamour US :
« Le principal avantage est que le vernis est appliqué sous le pli proximal de l’ongle, ce qui permet à la manucure de durer plus longtemps qu’une manucure classique. Cela dit, la raison pour laquelle ils sont capables d’appliquer le vernis sous le pli est parce qu’ils ont créé une brèche dans la membrane protectrice, alias la cuticule »
Cette fameuse brèche est problématique. Les cuticules servent à protéger l’ongle des bactéries avec lesquelles il pourrait rentrer en contact. Nous le savons, les mains sont très sollicitées tout au long de la journée. Résidus de nourriture, virus et bactéries peuvent s’y accumuler, même lorsqu’on se les lave régulièrement. Cette brèche créée entre l’ongle et l’épiderme par la pratique de la manucure russe est donc une véritable porte d’entrée aux infections. Une théorie validée par Dana Sterm :
« L’élimination complète de la cuticule, si elle est effectuée à plusieurs reprises, entraînera généralement l’entrée de bactérie, ce qui engendrera un type d’infection des ongles appelé panaris chronique »
Des risques d’hyperpigmentation des peaux foncées
Parce que créer cette brèche est un acte qui peut blesser la peau, certains professionnels comme le Docteur Unnati Desai, directeur médical de Skinfluencer London, ont constaté l’apparition d’une hyperpigmentation des peaux les plus foncées. Ce phénomène relativement fréquent se manifeste au niveau de la zone autour de l’ongle en réponse à la blessure causée.
Évidemment, ces différentes problématiques ne concernent pas tous les amateurs de manucure russe. Mais il reste important de s’informer sur les risques avant de prendre son premier rendez-vous. À bon entendeur.
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