C’est une première, mais ce n’est probablement pas la dernière. Depuis que Clarisse Agbegnenou, double championne olympique, avait demandé à Emmanuel Macron de pouvoir garder sa fille auprès d’elle pendant les Jeux olympiques, le comité olympique français a pris une décision : les athlètes — parents — qui le souhaitent, pourront dormir dans des chambres d’hôtel avec leur enfant, en dehors du village olympique.
Un hôtel à disposition pour les mères et les pères
Si cette annonce peut interloquer celles et ceux qui ne comprennent pas pourquoi les enfants ne peuvent pas être logés au sein même du village olympique, il faut recontextualiser : historiquement, le village olympique est réservé aux athlètes. Bien sûr, le staff qui les encadre, comme les préparateurs, entraîneurs, l’équipe médicale, les psychologues, les présidents de fédérations ne sont pas concernés, grâce à des pass invités. Mais pour les athlètes, le village olympique est un refuge qui leur permet de se focaliser uniquement sur leurs disciplines, en oubliant et mettant de côté le monde extérieur, le temps des Jeux olympiques.
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Des accréditations sont possibles en journée pour les enfants des sportifs, mais ils ne peuvent pas y dormir. Cette année pourtant, les choses changent un peu pour les pères et les mères qui ont des enfants en bas âge, et plus particulièrement pour les mères qui allaitent : ils et elles auront la possibilité de dormir en dehors du village olympique, en famille. L’endroit dédié n’est pas loin, à seulement quelques centaines de mètres, dans l’hôtel Pleyel en Seine-Saint-Denis.
Cet hôtel, qui sera mis à disposition dès l’ouverture du village Olympique le 18 juillet 2024, comprendra également un espace de 100 m² dédiés aux familles, pour que les athlètes puissent passer du temps avec leurs enfants, s’ils le désirent.
Une avancée dans la prise en considération de la parentalité
Si la mise en place de ce dispositif peut surprendre, il est pourtant très important : tous les athlètes ne souhaitent pas être coupés de tout pendant les Jeux, au contraire. Aussi bien les mères, que les pères. Comme le déclarait Julien Mertine, fleurettiste champion olympique par équipes à Tokyo, à L’Équipe :
Je n’envisage pas un seul instant de vivre les Jeux sans avoir mes enfants à mes côtés ; je me ressource auprès d’eux. (…) On peut être prêt physiquement, mais l’aspect psychologique est très important. Je suis très content que le dispositif mis en place concerne les pères, car je suis tout autant impliqué que ma femme auprès des enfants.
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Pour Astrid Guyart, secrétaire générale du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), ce dispositif d’hôtel des familles permettrait d’offrir « les meilleures conditions d’équilibre » :
Nous avons souhaité aller au-delà de cette question d’allaitement pour permettre à toutes les mamans et tous les papas de la délégation française de participer à la compétition dans les meilleures conditions. C’est un véritable sujet de société que nous devons prendre en compte.
Astrid Guyart dans Le Parisien
Les athlètes ont le choix : résider dans cet hôtel, partiellement ou non, en fonction de leurs besoins pendant la compétition mondiale. Astrid Guyart, qui est aussi une ancienne sportive, justifie ce dispositif en s’appuyant sur sa propre expérience :
Parfois, on pense qu’on n’en aura pas besoin, mais quand on passe une semaine à attendre au village, on se rend compte que c’est long et que nos proches nous manquent. On offre donc le choix. Tout le monde ne le fera pas, mais on rend la chose possible.
Astrid Guyart dans Le Parisien
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Comme le déclare Manon Genest, première médaillée française des championnats du monde d’athlétisme handisport 2023 à nos confrères du Parisien, au sujet de la continuité de son allaitement pendant les jeux :
Je suis rassurée et sereine et je peux préparer mes Jeux dans de bonnes conditions. Allaiter jusqu’aux Jeux est un choix de vie, j’en ai besoin et ma fille aussi. Même si elle a presque deux ans, elle a parfois besoin que je l’allaite la nuit, dès qu’elle change un peu d’environnement. C’est pour cela que j’ai demandé à être « en base arrière ». Cela fait partie de la performance. Si on sait que notre enfant se sent bien, on sera d’autant plus performant.
Avoir le choix, et être accompagnés. N’est-ce pas là la base de toute parentalité épanouie ? Ce dispositif, espérons-le, pourra permettre aux athlètes de pouvoir s’affronter en toute quiétude, et de remporter toutes les médailles possibles.
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