Si vous êtes une enfant du début des années 90, vous avez forcément grandi devant Skins et autres films inspirés des romans de Lolita Pille.
Et peut-être que vous aussi, les traumas des ados, vous en avez VOTRE CLAQUE. D’autant plus quand ils sont surtout prétexte aux jaillissements de poitrines et aux velléités d’artistes torturés (quel ennui).
Euphoria saison 2, de beaux atours
Euphoria saison 2 s’est achevée dimanche 27 février sur la plateforme HBO Max (aux États-Unis), littéralement dans les larmes et le sang.
L’épisode a d’ailleurs suscité tant d’engouement que la plateforme de SVoD a bugué. Pour notre part, c’est le ras-le-bol en bandoulière qu’on a regardé cet ultime épisode de la saison 2. Parce que n’en déplaise à nos détracteurs, ces nouveaux épisodes ont été trop caricaturaux et redondants pour nous accrocher autant que les premiers.
Pourtant, elle en a de belles qualités, cette série de Sam Levinson, à commencer par son casting cumulant des actrices pro, des influenceuses, des mannequins et même une actrice X. Un vrai réservoir à audiences, en somme. Il faut avouer que, de concert, toute cette petite troupe a de quoi fasciner.
Et ça n’est pas tout. Euphoria saison 2 est si joliment léchée, notamment grâce au fait qu’elle a été tournée sur pellicule 35mm, avec un film inversible couleur Ektachrome, qu’elle pourrait passer pour un réel essai plastique.
Malheureusement, ce qui ce contentait d’être splendide dans la première saison est devenu, à force esthétisation, outrancier, et le programme n’est désormais plus qu’une caricature de lui-même. Une (belle) poudre aux yeux.
Dès lors, et en dépit de son casting attractif et de ses effets de manches (ballons), Euphoria saison 2 échoue à raconter avec puissance la génération Z.
Elle ne la raconte pas. Elle la peint. La fantasme.
Euphoria saison 2, un final grand-guignolesque
Oui, on a compris. Ils sont malheureux, les ados d’Euphoria.
Leurs turpitudes sont d’ailleurs au cœur du programme, comme c’est souvent le cas dans les drames adolescents. Et comme on se lasse de tout, même du malheur des autres, Euphoria aurait dû nous surprendre en investiguant de nouvelles pistes, plus positives par exemple.
Elle a partiellement réussi avec l’histoire d’amitié amoureuse entre Fezco et Lexi, qui apportait une véritable respiration dans cet enfer d’eye-liner fuchsia et de drogues dures, mais les arches « dramatiques » ont continué par ailleurs d’alourdir le programme, décrédibilisant les velléités de son créateur à être proche de son audience.
Personnellement, on a connu peu de dramas adolescents de la trempe de ceux vécus par Rue, Jules et autres Cassie, mais c’est sans doute parce qu’on a grandi à Levallois.
Qu’à cela ne tienne, en dépit du manque de crédibilité du programme (qui a atteint des sommets dans le final de la saison), c’est surtout le n’importe quoi scénaristique règnant dans ce dernier épisode, qui a achevé de nous faire lever les yeux au ciel.
Cassie qui règle ses comptes avec sa sœur sur la scène du théâtre et son ennemie jurée qui en profite pour lui casser la gueule, c’est amusant au mieux, ridicule au pire.
D’autant que cette scène, trop longue, confère largement au grand-guignolesque (mais sexy quand même, on reste sur un fantasme de Sam Levinson).
Ainsi, elle vient affadir les vrais drames qui se jouent sur scène, au prétexte de cette mise en scène dans la mise en scène qui a tout d’un travail de TPE.
Quant à la fusillade, elle vient anéantir l’espoir d’arches plus intéressantes pour les personnages de Fezco et de son petit frère.
Dommage à tous les étages. Pour ce qui est du reste, on s’est fait chier.
Euphoria et la sexualisation permanente de tous ses personnages
Sam Levinson a beau être un scénariste, réalisateur et showrunner assez aguerri pour régulièrement livrer des splendeurs parmi lesquelles Malcolm & Marie, il n’en demeure pas moins un auteur obsédé par la nudité des (très jeunes) femmes qu’il filme.
En effet, et comme l’ont raconté 4 actrices de la série Euphoria, dont Sydney Sweeney, le scénariste a tendance à écrire des scènes de nu ou de sexe qui ne sont pas nécessaires à l’intrigue.
Heureusement, les actrices ont pu s’en plaindre sereinement auprès du principal concerné qui a immédiatement réécrit les scènes pour que personne ne soit mal à l’aise.
Toutefois, demeure le problème de l’hyper-sexualisation de TOUTES les meufs du programme, qu’on voit très souvent à poil et qu’on a en partie choisies pour leur physique avantageux, ce qui vient là aussi décrédibiliser non pas les actrices, mais l’intention de leur réalisateur.
Cette série est-elle donc pensée pour mettre en lumière les vrais traumas des ados ou tout simplement pour aider les vieux dégueulasses à se masturber ? Le doute est permis.
Quoi qu’il en soit, Euphoria reviendra pour une saison 3 l’année prochaine.
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Les Commentaires
Mais de ce que j'ai lu c'est TOUTE la série qui a l'air d'être "un grand n'importe quoi" en fait.