Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire
Ce 9 novembre, c’est la Journée Nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. L’occasion de remettre en avant nos ressources sur le sujet et de sensibiliser à cette problématique qui touche beaucoup enfants.
Retrouve tous nos contenus sur le sujet dans notre dossier !
— Article publié le 3 novembre 2016
Le harcèlement scolaire est une effroyable banalité trop souvent passée sous silence. De nombreux•ses jeunes en sont victimes, et cette violence peut impacter leur développement personnel, au-delà de leur scolarité.
Les séquelles peuvent être lourdes, restées ancrées pendant des années… mais il n’est pas toujours facile de savoir comment agir en situation de harcèlement.
Voici le tour d’horizon d’un épineux problème de société.
Le harcèlement scolaire, qu’est-ce que c’est ?
Même sur le site officiel du gouvernement, Non au harcèlement, il n’y a pas vraiment de définition précise, puisque le site adresse chaque personne séparément (victimes, témoins, parents) en modifiant légèrement ses propos à chaque fois.
Le harcèlement scolaire se constitue d’actes répétés de violence morale (moqueries, insultes, rejets du groupe…), de violence physique (coups, bousculades…), de vols, parfois même de violence sexuelle.
Il se passe principalement à l’école, comme son nom l’indique, mais pas uniquement. Il peut se poursuivre hors de l’établissement, ainsi que sur les réseaux sociaux. On parle alors de cyber-harcèlement.
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La différence par exemple avec le harcèlement de rue, c’est que le harcèlement scolaire est perpétré par le même groupe de personnes (des camarades de classe ou d’école, donc), quasiment toujours connues de la personne qui en est victime.
Tu l’auras sans doute compris : le harcèlement scolaire cherche à exclure avant tout, et tous les moyens sont bons.
Y compris user de discriminations en fonction du genre, de la couleur de peau, d’un handicap, de la religion, de la taille… ou de n’importe quel signe distinctif. Il est donc possible que ce harcèlement soit aussi constitué de slut-shaming, d’homophobie, de racisme, de xénophobie… toute forme d’exclusion, en fait.
Être harcelée
C’est la personne qui est la cible du harcèlement, la victime. Si tu penses être victime de harcèlement, que tu ressens une gêne ou un mal-être parce qu’un (ou des) camarade(s) te harcèle(nt), sache qu‘il existe des solutions.
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Anouk a par exemple fait une petite vidéo très simple au sujet du harcèlement scolaire, t’aidant à mettre en place des mécanismes pour t’en défendre ou en sortir. C’est le genre de conseils que j’aurais aimé avoir quand j’étais harcelée !
Dans tous les cas, n’attends pas que ça passe tout seul. Si tu as besoin d’en discuter avec d’autres personnes ou de savoir que tu n’es pas seule, tu peux consulter ce témoignage d’une madmoiZelle et le topic associé du forum.
Le mieux c’est encore de pouvoir en parler avec un adulte en qui tu as confiance, ou une personne ayant des responsabilités dans ton établissement scolaire, qui sera plus à même de t’aider.
Si tu n’oses pas trop ou que tu ne leur fais pas confiance, tu peux aussi appeler ce numéro vert (c’est-à-dire gratuit) du gouvernement : 3020. Un ou une interlocutrice sera là pour t’écouter et te conseiller si tu le souhaites.
Simplement en parler, ça fait du bien et souvent ça permet de trouver des solutions.
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Être harceleuse… ou simple témoin
Ce n’est pas facile à admettre, voire à réaliser. Si tu t’interroges sur ta position ou que tu voudrais en savoir plus, je t’invite à lire ce recueil de témoignages d’anciennes harceleuses, qui reviennent sur les mécanismes les ayant menées à harceler.
Au-delà des personnes ayant l’intention de faire du mal et de blesser, certain•es se retrouvent en position de témoin. Mais en tant que témoin, même silencieux, tu participes malheureusement à un effet de meute.
Ce n’est pas facile d’agir, ni même de simplement se rendre compte de ce qu’il se passe. Cet effet de meute encourage chacun•e à aller dans la même direction que quelques voix plus fortes. Sans compter que dans ce groupe, certaines personnes peuvent agir de concert afin de ne pas se retrouver elles-mêmes cibles du harcèlement…
L’autre mécanisme en route, c’est la dilution de la responsabilité (elle agit aussi dans les autres formes de harcèlement ou d’agressions publiques) :
« On est nombreux, pourquoi ce serait à moi d’agir ? Pourquoi pas ma voisine ou la personne d’en face ? Après tout, elle non plus ne fait rien. »
Voilà grosso modo comment s’exprime la dilution de la responsabilité, aussi appelé « effet témoin ».
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L’autre composante du harcèlement, c’est le cyber harcèlement. C’est facile de se dire qu’un petit commentaire un peu méchant ce n’est pas grave, ce n’est qu’un « troll », et que ce n’est pas vraiment comme si on le disait en face. Sauf qu’en fait si. D’ailleurs, quand tu reçois un commentaire vexant ou méchant, il est possible que tu le prennes toi-même très mal.
C’est normal, c’est exactement pareil que si la personne te l’avait hurlé sous le nez. De la même façon, liker un commentaire insultant, c’est valider cette insulte, rire de la victime avec le ou la harceleuse…
Parce que toute la différence est là : on peut rire DE quelqu’un ou rire AVEC quelqu’un. Se moquer, à la longue, même quand on est des ami•es proches, quand ça ne fait pas rire la personne dont on se moque, c’est du harcèlement.
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Ne pas laisser le harcèlement scolaire te ronger
Quelle que soit ta situation, tu te dis peut-être que ce n’est pas si grave. Laisse-moi te dire tout de suite que c’est faux. Le harcèlement peut avoir des conséquences très graves, voire tragiques dans certains cas.
Comme par exemple pour Marion Fraisse, qui s’est suicidée à 13 ans parce qu’elle était victime de harcèlement et qu’elle ne pouvait plus le supporter.
J’aimerais te dire que c’est le seul cas, l’exception qui confirme la règle, mais non. Des élèves qui attentent à leurs jours à cause du harcèlement scolaire (et/ou aussi du cyber-harcèlement, note bien), il y en a d’autres exemples…
Parce que le harcèlement peut donner l’impression qu’il n’y a pas d’issue.
Lutter contre le harcèlement scolaire
Pourtant, il existe des solutions. Le gouvernement commence tout juste à se saisir du sujet, notamment avec la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire (le premier jeudi de novembre). La première édition a eu lieu en le 5 novembre 2015.
Les professeurs sont de plus en plus sensibilisés au sujet et formés pour réagir avec attention plutôt que d’ignorer le problème. Des progrès restent à faire, mais la machine est en marche.
Et si vraiment tu es à cours d’idée, sache qu’il est quand même possible de changer d’établissement, ou encore de tester les cours par correspondance pendant un moment si tu ne te sens pas de retourner en cours. Bref, l’école n’est pas une prison…
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Dans tous les cas, que tu sois victime ou témoin, tu peux le signaler à une personne responsable ou appeler le numéro vert du gouvernement pour avoir des conseils : 3020.
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